Chronique

N’ajustez pas vos appareils auditifs !

Ma chronique d’hier sur les dialogues inaudibles à la télévision québécoise n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd (fin des gags auditifs, promis, juré). Au grand total des plaintes, il faut en ajouter près de 200 nouvelles, fraîchement reçues dans les 24 dernières heures, merci.

Dans la dernière année, c’est le sujet qui a généré le courrier le plus abondant, loin devant les cahiers à colorier de l’aumônière dans Unité 9 et l’utilisation abusive du moteur de recherche Modigo dans O’.

Se croyant dure d’oreille, Thérèse R. a même rencontré un audiologiste. « Je pensais avoir une perte d’ouïe importante, alors j’ai consulté et, heureusement, tout s’est avéré normal », écrit-elle.

Michel B. rate des bouts de dialogue, même si son téléviseur est couplé à une barre de son Bowers & Wilkins valant 2500 $ et même s’il filtre la musique en ajustant ses réglages à « voice ».

Yvon B. active dorénavant les sous-titres en permanence, et plusieurs d’entre vous suivent leurs téléromans préférés en portant un casque d’écoute. Comme Judith (Marie-Soleil Tougas) dans Chop Suey.

Dans de nombreuses chaumières québécoises, le bouton « reculer » de la télécommande commence à s’effacer et vous avez également peur de faire enrager les voisins en montant le volume à un niveau toujours plus élevé qu’avant.

Bref, ces problèmes sonores vous horripilent, et je comprends tout à fait. Sans sombrer dans l’âgisme, j’enfile deux belles paires de gants blancs ici, ce sujet audio choque particulièrement une frange de lecteurs plus matures, disons.

Guy Nadon, lui, on le comprend toujours ! me dites-vous. Mais pas les acteurs de moins de 30 ans, qui s’expriment tout croche comme mes petits-enfants, précisez-vous.

Selon Marie S., « les producteurs et réalisateurs ne pensent pas assez aux téléspectateurs moyens, ceux qui n’ont pas d’écran géant et ceux qui ont, eh oui, une oreille plus âgée et un œil moins vif ». Bon point soulevé ici.

Honnêtement, après avoir épluché tous vos courriels, un constat frappe : ça ressemble à un autre débat opposant les Y aux baby-boomers. Les premiers ont pratiquement été biberonnés au multitâche et n’ont aucun problème à fixer un deuxième écran tout en suivant une série en parallèle. Cette jeunesse électronique a peut-être développé, de cette façon, des oreilles bioniques.

La génération plus âgée a grandi à une époque où le téléviseur était le seul roi et maître du salon, sans autre bébelle pour faire diversion. La façon de regarder ses émissions change énormément : on porte alors beaucoup plus attention aux détails.

Et il n’y a pas que dans les téléromans québécois où les paroles s’envolent dans une envolée marmonnée. « C’est très présent dans les séries américaines aussi. Je regardais récemment Homeland et je n’arrêtais pas de revenir en arrière et de hausser le volume », note Josée R.

En terminant, Andrée R. se demande : « Pourquoi faire applaudir la foule quand Véronique Cloutier, Pénélope McQuade ou Éric Salvail annoncent les prochains invités ? On ne comprend jamais rien » ! Ça, j’avoue, ce n’est pas une question d’âge ni un problème de canal auditif, mais du gros bon sens qui fait défaut.

Vrak achète Riverdale

C’est le plaisir coupable – ou parfaitement assumé – de plusieurs d’entre vous : Riverdale, la télésérie sexy inspirée de l’univers des bandes dessinées Archie.

Au Canada anglais, Netflix a racheté à la chaîne The CW les droits de diffusion d’un océan à l’autre. Les épisodes nous arrivent donc à la pièce, tous les vendredis, au lendemain de leur diffusion aux États-Unis.

La version française, pas offerte sur le Netflix canadien, a été acquise par Vrak, qui la programmera à l’automne. Si vous aimez les feuilletons « meurtre et mystère » à la Pretty Little Liars, Riverdale vous scotchera à l’écran. Les personnages des BD y sont presque tous : Jughead, Betty, Veronica, Mme Grundy, Big Ethel et Reggie, mais dans un univers moins propret, plus près de Twin Peaks que de Pleasantville.

Chiffrier de la semaine

La 200e émission d’En direct de l’univers a frappé fort samedi soir avec 987 000 fidèles au rendez-vous de France Beaudoin. Dimanche, La voix (2 262 000) a planté tous ses concurrents, dont Tout le monde en parle (1 002 000). Vlog (1 020 000) et LOL (1 164 000) ont franchi la barre magique du million.

Lundi, District 31 (1 214 000) a encore été la série la plus populaire, devant L’échappée (1 068 000), Lâcher prise (823 000), Ruptures (769 000) et Les pays d’en haut (936 000). Et mardi, Unité 9 (1 559 000) a conservé sa première place devant District 31 (1 173 000), O’ (872 000) et Mémoires vives (767 000).

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