Lecture Blaise Ndala

La littérature pour rapprocher les cultures

Plus que jamais, aborder la question du racisme et de la discrimination apparaît comme une nécessité pour certains. Les éditions Mémoire d’encrier, implantées depuis 2003 à Montréal, ont inauguré en novembre dernier un lieu propice aux échanges interculturels qui a reçu cette semaine l’écrivain d’origine congolaise Blaise Ndala. Rencontre intimiste à l’Espace de la diversité, rue Bélanger.

C’est dans une ambiance feutrée, rendue chaleureuse par la présence de quantité de livres soigneusement disposés sur des étagères en bois de frêne récupéré en ville par un ébéniste, que l’Espace de la diversité accueille les invités.

Lundi dernier, Blaise Ndala y était de passage d’Ottawa, où il demeure, pour présenter son nouveau roman, Sans capote ni kalachnikov. Un roman vif et troublant d’actualité qui dénonce, par le biais d’une cinéaste québécoise et de deux ex-soldats rebelles dans l’Afrique des Grands Lacs, « l’égo-charité » et la marchandisation de la misère.

Pour ce deuxième roman, Blaise Ndala affirme avoir choisi Mémoire d’encrier, car la maison d’édition est, selon lui, « l’un des plus beaux carrefours de la littérature québécoise ».

La maison a effectivement toujours eu la préoccupation de faire la promotion des livres de la diversité, souligne Camille Robitaille, relationniste chez Mémoire d’encrier. « Et l’Espace permet justement à nos écrivains de gérer des projets qui leur tiennent à cœur, et même d’accueillir des écrivains d’autres maisons d’édition. »

Tisser des liens autour des livres

C’est ainsi qu’au début du mois de janvier, à travers l’Espace de la diversité (qui est un organisme à but non lucratif), Blaise Ndala participait aux Rendez-vous littéraires au Sénégal, un projet coordonné par la romancière et anthropologue Yara El-Ghadban.

Accompagnés de cinq de leurs confrères, dont Tristan Malavoy et Monia Mazigh, les deux auteurs sont partis à la rencontre d’écrivains, de libraires et de jeunes Sénégalais dans des écoles de Dakar.

« Ce qui a rendu l’expérience particulièrement agréable, c’est l’appétit des jeunes pour la littérature. La richesse de nos interactions avec les élèves et auteurs africains est inestimable. »

— Blaise Ndala

L’éditeur de Mémoire d’encrier, Rodney Saint-Éloi, rappelle que c’est en réunissant écrivains et créateurs, à travers la littérature et les livres, que la maison et l’Espace de la diversité œuvrent pour lutter contre l’exclusion, le racisme et toutes les formes de discrimination.

« Nous devons nous rassembler pour défendre les valeurs de la diversité que sont la tolérance, le vivre-ensemble, l’acceptation de l’Autre, différent de nous. Notre combat : faire circuler librement les livres et la symbolique des auteurs de la diversité. Le pari : construire, par les mots et les livres, une société plus juste, plus forte, moins centrée sur les chartes et valeurs injustes des uns contre les autres », estime Rodney Saint-Éloi.

Alliances et partenariats

Régi par une profonde volonté de rapprochement, l’organisme s’est entre autres allié à la Maison de la Syrie pour organiser, l’automne dernier, la première édition du Festival des cultures syriennes de Montréal. Un événement qui a permis à de nouveaux arrivants syriens de réaliser nombre de projets créatifs, comme des textes écrits à quatre mains.

Et les idées ne manquent pas pour l’année à venir… L’Espace de la diversité compte tenir dans ses locaux des ateliers d’écriture pour les jeunes, ainsi qu’une grande journée autour du racisme pour la rentrée de l’automne.

Sans capote ni kalachnikov

Blaise Ndala

Éditions Mémoire d’encrier 

276 pages

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