OPINIONS DÉMISSION DE PIERRE KARL PÉLADEAU

Une farce monumentale

Si le Parti québécois cherchait à perdre sa crédibilité, il n’aurait pu faire mieux. Un exemple parfait de la misère des gens riches et célèbres. Une farce monumentale. Le gouvernement Couillard doit se tordre de rire.

— Jean Chenay, Sherbrooke

OPINIONS DÉMISSION DE PIERRE KARL PÉLADEAU

Un échec

Son passage en politique aura été un échec. Il a levé le poing pour un « pays » lors de la campagne de 2014 ; ce qui a fait perdre ses élections à Pauline Marois. Puis, il a gagné la course à la direction du Parti québécois. Il n’y a pas eu d’« effet Péladeau » comme on l’aurait souhaité. Comme bien d’autres, il s’en va consacrer plus de temps à sa famille, refrain déjà entendu et qui nous force à constater la très difficile conciliation politique-famille.

— Réjean Martin

OPINIONS DÉMISSION DE PIERRE KARL PÉLADEAU

De l’espoir

Ce départ me donne l’espoir que le Parti libéral pourra être battu aux prochaines élections. Avec Pierre Karl Péladeau, il était impossible de renverser les libéraux. Les fédéralistes de gauche ne pouvaient pas voter pour le PQ. Les souverainistes de gauche ne s’accrochaient que timidement au parti dans l’espoir qu’il fasse la souveraineté. Les immigrants, eux, reconnaissaient en lui tous les dangers que Pauline Marois et son équipe avaient tenté d’introduire avec le projet bâclé de Charte.

— Denis Boudreau

OPINIONS DÉMISSION DE PIERRE KARL PÉLADEAU

Les voix et voies de la modération attendent le Parti québécois

Le départ de Pierre Karl Péladeau de la tête du Parti québécois est lourd de sens pour l’avenir de la formation politique. Il est nécessaire de rappeler ce que représentait l’homme politique afin d’entrevoir les différentes voies que pourrait prendre le PQ. Premièrement, il s’agissait bel et bien de la candidature de la « dernière chance » pour les fervents souverainistes.

Lors de la course à la direction, M. Péladeau incarnait le mieux l’urgence de faire un pays alors que, par exemple, Bernard Drainville proposait ouvertement de ne pas tenir de référendum lors du premier mandat d’un gouvernement péquiste. Plusieurs militants ont donc pris le pari d’accepter quelques aspects moins populaires de l’homme politique (notamment ses anciennes positions antisyndicales) en échange d’un espoir incertain qui les conduirait vers la construction d’un Québec indépendant.

Deuxièmement, M. Péladeau était la seule candidature pour le poste de chef du Parti québécois qui propulsait son parti devant le Parti libéral. Par moments, le PQ obtenait de 37 à 40 % des intentions de vote avec l’hypothèse de l’homme d’affaires à sa tête, minant les libéraux à 30-32 %. Toutes les autres candidatures n’attiraient pas suffisamment de nouveaux sympathisants pour passer devant le Parti libéral. De plus, à la traditionnelle question « qui ferait le meilleur premier ministre du Québec ? », M. Péladeau était le seul qui pouvait devancer Philippe Couillard et François Legault.

ET MALGRÉ TOUT…

Avec tous les signes qui faisaient de Pierre Karl Péladeau le « sauveur » tout indiqué, un constat d’échec politique s’impose. Évidemment, l’ancien chef a eu quelques bons moments (le dernier étant certainement l’éclatante victoire dans l’élection partielle de Chicoutimi) mais, somme toute, il n’a jamais construit une coalition d’électeurs qui lui aurait permis de devancer les libéraux de manière durable.

D’une part, M. Péladeau n’a pas séduit les électeurs de la CAQ. Selon le dernier sondage, il n’y avait aucune différence statistique entre le score du PQ et celui de la CAQ. Autrement dit, il a encaissé les accusations de la gauche québécoise sans même obtenir de nouveaux appuis à sa droite. D’autre part, il n’a pas su rallier davantage de souverainistes sous l’égide du Parti québécois. Au contraire, Québec solidaire continue de croître avec un score qui s’élève à plus de 10 % (14 % lors du dernier coup de sonde).

Les chiffres indiquaient que Pierre Karl Péladeau était la personne la mieux placée pour replacer le Parti québécois au cœur de la politique québécoise.

Or, les militants d’aujourd’hui sont devant l’échec. De ces constats, deux avenues potentielles se présentent.

La première consiste à se concentrer à devenir une solution de rechange aux libéraux et, pour ce faire, cacher sous le tapis l’idée d’un référendum. Or, c’est précisément l’option que la CAQ occupe dans l’espace politique. Des rapprochements entre le PQ et la CAQ seraient-ils possibles ? Ce n’est pas impossible.

La deuxième avenue consiste à élargir la convergence souverainiste. Pour cela, le PQ devra reléguer au second plan son idéal d’indépendance et élaborer une feuille de route bien à gauche.

Dans tous les cas, l’accent ne devra plus être mis sur la souveraineté du Québec. La dernière carte sur ce thème a été jouée, et aujourd’hui, nous savons qu’elle n’est pas gagnante.

— Jean-François Daoust, doctorant en science politique à l’Université de Montréal

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