Immobilier

Le Mile-Ex attire un acteur important du jeu vidéo 

Le projet de conversion d’une ancienne usine textile du Mile-Ex en bureaux passera en seconde vitesse au cours des prochains mois, alors que le concepteur de jeux vidéo Behaviour quittera le centre-ville pour y déménagera ses pénates.

La firme de 325 employés, qui a lancé récemment le jeu à succès Dead by Daylight, occupera un étage entier de l’ancienne manufacture Main Knitting, à l’angle des rues Saint-Zotique et Saint-Urbain. Cet immeuble et son voisin presque identique font partie d’un projet de 40 millions de dollars du groupe TGTA.

Rémi Racine, président de Behaviour, souligne que son entreprise avait besoin de suffisamment d’espace pour gonfler ses effectifs à 400 employés. « On voulait être le plus près possible de la ligne orange, ou au centre-ville. On a fait un mapping de nos employés et on a réalisé que c’était les deux endroits où on pouvait s’installer. »

Le choix s’est finalement arrêté sur un édifice « de classe A » dans le quartier « très en vogue » du Mile-Ex, a indiqué M. Racine à La Presse. Behaviour occupera 40 000 pieds carrés dans l’immeuble de TGTA en vertu d’un bail de 11 ans.

Il s’agit du plus important locataire à signer un bail jusqu’à maintenant dans l’édifice fraîchement reconverti. Quelques autres entreprises ont signé des baux, dont Rogue Research (science de la vie), Agile IP (téléphonie par internet) et Eclairage dimension plus (EDP), déjà installé dans le bâtiment.

« Game changer »

Martin Galarneau, associé chez TGTA, estime que la venue prochaine de Behaviour constituera un « game changer » pour la suite de son projet.

« Ça va envoyer un signal très intéressant. Les gens voient qu’il commence à y avoir du mouvement. »

— Martin Galarneau, lors de la visite des lieux

TGTA – qui s’appelait jusqu’à récemment TMSA – a acquis les deux anciennes usines à la fin de 2014, en misant sur la popularité grandissante du Mile-Ex. Les bureaux du premier édifice sont aujourd’hui loués à 50 %, un taux qui est « en ligne » avec les cibles de location du promoteur, affirme Martin Galarneau. TGTA entamera d’ici la fin de l’hiver les travaux de conversion du deuxième immeuble de son projet, appelé O Mile-Ex.

Quartier en mutation

Le Mile-Ex connaît une véritable flambée de popularité depuis quelques années. Plusieurs anciennes usines de ce quartier semi-industriel ont été transformées en habitations et en bureaux, et une série d’établissements branchés ont ouvert leurs portes, comme le Café Dispatch, le restaurant Marconi ou la galerie d’art Never Apart.

Marco Miserendino, vice-président de la Société de développement commercial de la Petite-Italie et vice-président de la Bijouterie italienne, dit avoir constaté la mutation du quartier dans son chiffre d’affaires.

« Je dirais que mon commerce connaît un essor et un renouveau de sa clientèle en raison des nouveaux travailleurs et des nouveaux résidants. Les gens qu’on voit sont plus en moyens, ils aiment se gâter. »

— Marco Miserendino

Le boulevard Saint-Laurent a toutefois déjà affiché meilleure mine, reconnaît M. Miserendino. On dénombre une vingtaine de locaux vacants dans l’artère principale du quartier, entre les rues Saint-Zotique et Jean-Talon, une morosité qui contraste avec la vigueur commerciale des petites rues perpendiculaires.

« Une des pistes d’explication est qu’il y a beaucoup de commerces dont l’offre était mal adaptée à la nouvelle demande des nouveaux résidants du quartier, a-t-il souligné. C’est la vieille garde, si vous voulez. Mais beaucoup de ces locaux vides sont loués ou en voie de rénovation. Il y a comme un changement de garde qui se fait. »

Au chapitre de l’immobilier résidentiel, on retrouve relativement peu de propriétés à vendre dans le Mile-Ex (aussi appelé Marconi-Alexandra) et dans la Petite-Italie.

« Quelqu’un qui désire vivre dans la Petite-Italie ne magasine habituellement pas d’autres secteurs en même temps, et sait exactement ce qu’il veut, observe la courtière Marie-Claude Palassio, de la firme Engel & Völkers. Résultat : il n’est pas rare d’être en situation de promesses d’achat multiples lorsqu’on inscrit une propriété au juste prix avec un marketing stratégique. »

Plusieurs projets dans le quartier

Fabrik8 Waverly

L’ancien siège social du PLQ, à l’angle de Jean-Talon et Waverly, fera bientôt place à un immeuble de bureaux de six étages. Le promoteur Lima Immobilier évalue le projet à 25 millions.

Plusieurs projets dans le quartier

Parc des Gorilles

Ce projet est en gestation depuis plusieurs années à l’angle des rues Beaubien Ouest et Saint-Urbain. La Ville de Montréal serait encore en discussion avec le propriétaire des terrains vacants pour les acquérir en vue d’y aménager un parc linéaire.

Plusieurs projets dans le quartier

Ateliers Castelnau

Le projet d’environ 300 copropriétés est prévu dans la section nord du Mile-Ex, à la lisière du parc Jarry. Les investissements prévus par les promoteurs TGTA et DevMcGill s’élèvent à 100 millions.

Plusieurs projets dans le quartier

Campus Outremont

Ce vaste projet, déjà en chantier, entraînera l’avènement d’un nouveau campus de l’Université de Montréal à l’ancienne gare de triage d’Outremont, en bordure du Mile-Ex. L’inauguration de la première phase est prévue en 2019.

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