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OPINION ÉDUCATION

Et si on repensait l’école, tous ensemble ?

La fin de semaine dernière, nous avons réuni plus de 200 personnes, dont une cinquantaine d’enseignants, des acteurs du milieu des nouvelles technologies, des affaires, du design et des arts pour repenser l’école de demain.

En planification depuis novembre 2016, « Repenser l’école » fut la première étape d’une série d’initiatives visant à résoudre des enjeux clés en éducation, de la petite enfance au secondaire, par l’entremise de l’innovation et la collaboration.

La nature citoyenne de cette démarche est encore plus importante vu l’intérêt que porte le gouvernement à ce sujet, notamment avec son projet « Lab-école » annoncé la semaine dernière et le soutien de personnalités dont Pierre Lavoie, Pierre Thibault et Ricardo Larrivée.

Repenser l’école a déjà permis le développement de pistes de solutions concrètes pour quatre axes que sont le suivi du progrès de l’élève, l’évaluation positive des enseignants, le menu scolaire et l’environnement bâti des écoles, des axes également ciblés comme prioritaires par le gouvernement.

La multitude d’enjeux et d’acteurs est un défi pour le processus d’innovation dans le système éducatif. Cependant, tous les acteurs impliqués apportent une passion débordante et un soutien essentiel au succès des jeunes.

À commencer par l’élève et son enseignant, dans la salle de classe, jusqu’à la direction, les ressources pédagogiques, le personnel de soutien, la commission scolaire et bien sûr les parents, au cœur du quotidien du jeune ; ces acteurs gravitent autour des élèves et sont garants de leur progrès.

Dans une société en changement et pour assurer la prospérité du Québec, il est nécessaire de repenser l’éducation dès maintenant et développer les compétences pour naviguer au XXIe siècle. À l’époque où l’intelligence artificielle et la robotisation sont en phase de transformer le travail et notre relation à celui-ci, les élèves doivent développer de nouvelles compétences clés telles que le travail en équipe, la pensée critique, la créativité, l’adaptabilité et l’agilité numérique.

Au sein du système, des innovateurs donnent le meilleur d’eux-mêmes pour favoriser la réussite scolaire. Des initiatives innovantes voient le jour en partenariat avec des organisations à vocation sociale. Certaines ont déjà fait leur preuves, telles que les brigades culinaires de la Tablée des chefs, ou encore des projets portés par certaines des organisations impliquées dans l’initiative Repenser l’école comme Academos, Fusion Jeunesse, Pour 3 Points ou Technovation Montréal.

Repenser l’école nous a démontré qu’une grande diversité d’acteurs sont passionnés par l’innovation en éducation.

Nous sommes inspirés par leur dévouement et leurs idées concrètes pour améliorer le suivi des élèves, les communications avec les parents, l’auto-évaluation des enseignants et même l’environnement bâti et physique des écoles.

Ils nous ont fait part de leur vision d’une école communautaire, où l’élève s’implique activement dans son propre développement et où la technologie facilite la personnalisation de l’apprentissage. Leur énergie est palpable et leur souhait d’innover est né d’un besoin qu’ils constatent sur le terrain, dans leur classe, tous les jours. Plutôt que de travailler en silo, de manière isolée, ils cherchent à contribuer à une vision et à un mouvement collectif par des projets concrets.

La fin de semaine dernière nous a tous appris une leçon qui est au cœur de Repenser l’école. La clé, c’est la collaboration entre des parties prenantes diversifiées.

Notre initiative se veut sans prétention, dans un esprit collaboratif, de partage de bonnes pratiques et d’échange, en reconnaissant les expertises et les défis respectifs à chacun. 

Nous avons donné la priorité à l’implication de professionnels du milieu scolaire, tant du secteur public que privé, dans les équipes et dans les jurys, ainsi que des élèves, mais également des gens de C2 Montréal, de Google, de Radio-Canada, entre autres, pour réfléchir à l’extérieur du cadre.

La diffusion d’une culture d’innovation doit passer par une mobilisation collective et la participation d’acteurs divers. C’est à travers la collaboration que nous surpasserons les barrières. C’est en partageant de meilleures pratiques au sein du système que nous pouvons tous nous améliorer.

Ce sprint de cocréation de solutions en éducation a construit un pont entre des acteurs qui contribuent au développement des jeunes à l’intérieur et à l’extérieur du milieu scolaire. Cette communauté est puissante et pleine d’énergie pour contribuer à la suite du mouvement pour réinventer l’éducation au Québec.

C’est pourquoi, aujourd’hui, nous invitons le gouvernement à bâtir sur les bases de cette mobilisation dans le contexte du projet de Lab-école annoncé la semaine dernière et nous lui tendons la main afin de repenser l’école, tous ensemble.

* Signent également ce texte : 

Alexis Gagné, étudiant au doctorat en sciences humaines appliquées à l’Université de Montréal ; Catherine Légaré, Ph.D., présidente-fondatrice d’Academos ; Fabrice Vil, cofondateur et directeur général de Pour 3 Points ; Lyndsay Daudier, directrice adjointe d’Amplifier Montréal ; Noah Redler, président et fondateur d’Arche Innovation ; Patrick Messier, président et designer stratégique, MESSIER designers ; Sarah Houde, directrice générale de Fusion Jeunesse ; Stéphanie Jecrois, cofondatrice de Technovation Montréal ; L’équipe de Credo.

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