Industrie touristique

Comment profiter des changements climatiques ?

Les hivers québécois risquent d’être plus doux et les étés plus longs, mais accompagnés de pluies intenses. Quelles en seront les répercussions sur l’industrie touristique ? Des centaines d’experts du climat et de l’adaptation aux changements climatique en discuteront aujourd’hui à Montréal lors du Symposium international du consortium de recherche Ouranos. Tour d’horizon.

Saisir les occasions

Les changements climatiques entraîneront des pertes économiques l’hiver, mais pourraient apporter des gains en été et en automne, affirme Michel Archambault, professeur émérite en tourisme à l’ESG-UQAM et fondateur de la Chaire de tourisme Transat. C’est pourquoi il faut prévoir les impacts négatifs et trouver des stratégies d’adaptation pour éviter de mettre en péril certaines activités.

« Quand on se compare, on peut se consoler, constate Michel Archambault. Il y aura des opportunités au Québec à saisir à cause de nos voisins qui sont plus à risque au niveau de l’hiver. Les gens de l’Ontario, du nord-est des États-Unis et du centre pourraient se déplacer ici pour faire du ski. La saison de golf pourra aussi s’allonger.  »

Le ski alpin

Si les Noëls verts décident de s’installer pour de bon dans certaines régions du Québec, l’industrie du ski alpin devra assurément s’adapter et même revoir ses modèles d’affaires.

« On utilise des analyses financières et économiques pour évaluer la rentabilité de différents types de mesures, relate Laurent Da Silva, économiste principal chez Ouranos. Les stations de ski doivent s’assurer que des pistes seront disponibles pendant le temps des Fêtes et à la relâche, car ce sont des périodes cruciales. Il faut donc être en mesure de fabriquer de la neige à des degrés plus élevés et à des coûts intéressants. Oui, actuellement, on peut faire de la neige à 0 degré Celsius, mais à quel coût ? »

Selon les calculs de l’économiste, les centres de ski ont besoin de 14 semaines d’activités afin d’obtenir une rentabilité minimale. Pour avoir une stabilité dans les revenus, ils ont misé sur les écoles de ski et sur la fidélisation de la clientèle par des abonnements de tous types.

Ainsi, « 50 % des visites dans les stations sont dues à des passes de saison ou à des abonnements. Alors qu’il y a 20 ans, ça ne représentait que 25 % ».

L’autre solution pour rentabiliser les centres de ski, c’est de créer des activités estivales selon les atouts de la montagne : vélo de montagne, golf, glissades d’eau, escalade, valorisation des sentiers pédestres, parcours nocturnes illuminés, etc. Une offre d’activités à l’année permet aussi de retenir la main-d’œuvre.

Motoneige

La saison de motoneige varie de 6 à 12 semaines selon les régions. Si le Saguenay–Lac-Saint-Jean, le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie peuvent compter sur une douzaine de semaines bien enneigées, le paysage est complètement différent en Montérégie, où la saison est de plus en plus écourtée.

Les clubs de motoneige, qui vivent cette problématique, réfléchissent activement à des solutions.

« Il y a beaucoup de sentiers qui traversent des cours d’eau, explique Marilou Perreault, responsable des communications à la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec. On veut construire des infrastructures pour le passage des motoneiges, comme des ponts. Si le cours d’eau est trop grand, on pense au contournement ou à déplacer les sentiers. Mais ça prend du financement. »

Camping

Si l’été décide de plier bagage en octobre, peut-on penser que les campings pourraient en bénéficier ? Souvenez-vous qu’on se baignait encore dans des piscines chaudes durant la dernière semaine de septembre. En théorie, les campings pourraient faire des gains. Mais en pratique, c’est plus compliqué, affirme le président de Camping Québec, Simon Tessier.

« Le bassin de campeurs potentiels à l’automne est extrêmement réduit. C’est le retour à l’école, les activités automne-hiver des enfants recommencent et les familles n’ont pas le temps de ressortir les fins de semaine pour faire du camping. Il y a aussi un problème de main-d’œuvre. Les employés sont retournés au cégep et à l’université. Même les campings qui ont des piscines chauffées et qui pourraient les laisser ouvertes n’ont personne pour s’en occuper. »

« C’est vrai qu’on a remarqué une hausse d’achalandage cet automne, poursuit-il, mais ça ne pourra jamais remplacer un été merdique. »

Golf

Le golf devrait normalement être favorisé si le soleil est de la partie.

« Le début de saison 2017 a été difficile, affirme Louis-Philippe Desjardins, président de l’Association des clubs de golf du Québec. Il pleuvait régulièrement. Les clubs ont perdu de 20 à 25 % de leur achalandage. En septembre et en octobre, ils ont peut-être gagné un 15 à 20 %, mais ils n’ont pas regagné le montant au complet. Avec les changements climatiques, probablement qu’il va faire plus chaud, mais s’il pleut plus souvent, ce n’est pas mieux. »

Groupe Juste pour rire

Péladeau « préoccupé » par l’avenir de l’industrie de l’humour

Québecor veut-il acheter le Groupe Juste pour rire ? Pierre Karl Péladeau n’a pas voulu vendre la mèche, hier. Mais le grand patron de Québecor se dit « préoccupé » par l’avenir de l’industrie de l’humour au Québec dans la foulée de l’affaire Gilbert Rozon et de la vente du Groupe Juste pour rire.

« [L’avenir de l’industrie de l’humour] préoccupe tout le monde, c’est important pour l’activité de Montréal, les festivals, il y a aussi des retombées au niveau de la télévision, de la commandite. C’est une activité économique très importante. […] J’ose espérer qu’il va y avoir une solution », a dit M. Péladeau hier, en point de presse, après sa conférence devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Québecor fera-t-il partie de la solution ? Questionné trois fois plutôt qu’une, Pierre Karl Péladeau n’a toutefois pas voulu indiquer si Québecor – l’un des plus importants commanditaires du festival Juste pour rire – souhaiterait acheter le Groupe Juste pour rire. « J’ai dit que je n’avais pas de commentaires », a-t-il dit avec le sourire la troisième fois.

La Presse a révélé hier que le gouvernement Couillard s’inquiétait de voir le volet anglophone du festival Juste pour rire (Just For Laughs) glisser vers Toronto, comme ce fut le cas pour le festival de cinéma. Le président et chef de la direction de Québecor partage visiblement cette inquiétude. « Le FFM [Festival des films du monde] fut à un certain moment un très grand festival, c’est comme ça que j’ai connu le cinéma, […] on est devenu bien loin derrière Toronto, a dit M. Péladeau. Est-ce que le même phénomène pourrait se produire [en humour] ? Ce n’est pas impossible de le penser. »

Pas de TPS sur Netflix, une décision « électoraliste »

Dans son discours devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Pierre Karl Péladeau a dénoncé la décision d’Ottawa de ne pas forcer Netflix à percevoir la TPS sur ses abonnements au Canada. « Il ne devrait pas y avoir de régime d’exception », a-t-il dit en point de presse. M. Péladeau estime que la justification du gouvernement Trudeau – ne pas augmenter les taxes de la classe moyenne – est « complètement ridicule ». « Ça n’a aucun rapport. […] [C’est de] l’électoralisme », a-t-il indiqué.

L’ancien chef du Parti québécois n’a toutefois pas lancé de fleurs au gouvernement Couillard, qui a annoncé son intention de forcer Netflix à percevoir la TVQ. « C’est tristement un énoncé d’intentions. Ce n’est pas d’intentions que nous avons besoin », a-t-il dit.

M. Péladeau dit avoir pris la décision de vendre Archambault au Groupe Renaud-Bray en 2015 parce que ses « concurrents Amazon vendaient sans avoir l’obligation de facturer la TPS/TVQ ».

Réglementation et manichéisme

Alors que Netflix n’a pas d’obligations fiscales ni réglementaires au Canada, le grand patron de Québecor plaide pour une réglementation moindre dans le milieu des télécoms. Il dénonce notamment le principe de neutralité du web, en vertu duquel Vidéotron ne peut pas offrir Musique illimitée à ses abonnés sans toucher à leur consommation de données. « Complètement ridicule », a dit M. Péladeau à propos de cette décision du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).

L’Italie exclue du Mondial

Des remous en Bourse

Le groupe de médias RCS, propriétaire de La Gazetta dello sport, journal sportif de référence en Italie, s’est effondré hier à la Bourse de Milan au lendemain de l’échec des Azzurri à se qualifier pour le Mondial 2018. Le titre a fini en recul de 8,8 %. L’Italie a fait match nul lundi soir contre la Suède, après avoir perdu le match aller, échouant ainsi à se qualifier pour le Mondial 2018 qui aura lieu l’été prochain en Russie. C’est la première fois depuis 1958 que l’Italie, quadruple championne du monde, ne participera pas à un Mondial. — Agence France-Presse

Entreprises

Nouvelle plateforme pour les PME

Les entrepreneurs cherchant à obtenir un service gouvernemental sans pour autant se perdre dans le dédale de tracasseries bureaucratiques ont un nouvel outil à leur disposition : la plateforme internet Entreprises Québec.

Il s’agit d’un guichet unique d’accès aux services gouvernementaux reliés au monde des affaires, ce qui devrait en principe faciliter la tâche aux entrepreneurs.

Pas moins de trois ministres et deux députés libéraux se sont déplacés hier pour procéder au lancement officiel de ce nouveau service en ligne, censé notamment faire en sorte d’accélérer le démarrage d’une nouvelle entreprise.

Qu’il s’agisse de lancer une entreprise, réaliser un projet d’exportation, effectuer un changement d’adresse, connaître les programmes d’aide au financement ou simplement obtenir un permis, le site web Entreprises Québec devrait fournir les réponses souhaitées par la clientèle d’affaires, sensible aux lourdeurs administratives et souvent perplexe au moment de savoir à quelle porte frapper.

De bons résultats

La plateforme a été testée depuis un an et les résultats sont probants, a assuré en conférence de presse le ministre des Petites et Moyennes Entreprises, Stéphane Billette, entouré des ministres François Blais et Robert Poëti.

Il en veut pour preuve que durant la phase où le site web a été testé, le nombre de jours requis pour effectuer toutes les démarches administratives nécessaires au démarrage d’une entreprise est passé de 16 à 7, en moyenne.

En un an, déjà 600 gens d’affaires ont démarré leur entreprise en utilisant le guichet unique sur une base expérimentale.

Il faut rappeler que l’État regroupe des centaines de sites internet pour la clientèle d’affaires, qui peut être amenée à s’intéresser à l’un ou l’autre des 1800 services gouvernementaux mis à sa disposition. Pour s’y retrouver, le guichet unique risque de devenir un outil précieux, en principe du moins, s’il répond vraiment aux attentes. 

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a salué l’initiative de Québec, qui, selon elle, fera sans doute gagner bien du temps et de l’argent aux chefs d’entreprises.

Rectificatif

Lina De Cesare

Dans notre grande entrevue avec Jean-Marc Eustache, publiée hier, une erreur s’est glissée dans la formulation du nom de la cofondatrice de Transat. Il s’agit bien de Mme Lina De Cesare. Nos excuses.

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