Santé

Les urgences du CHUM peu adaptées aux engorgements

Une semaine après le début d’un important engorgement des urgences des principaux hôpitaux de la grande région de Montréal, la situation globale ne s’améliore pas. Le taux d’occupation des civières des urgences de la grande majorité des établissements de santé de Montréal dépassait 100 % encore hier.

Le CHUM enregistrait un taux d’occupation des civières de 141 %. Il y avait 72 patients sur des civières alors que le nombre de civières fonctionnelles est fixé à 51.

Or, les urgences de ce nouvel hôpital ultramoderne situé au cœur du centre-ville de Montréal n’ont pas été conçues pour « déborder ». Aucune cloche ni aucun rideau n’ont été installés dans les corridors des urgences, comme c’est le cas dans la plupart des autres hôpitaux.

« Le patient se retrouve dans le corridor, les fesses à l’air, à la vue de tout le monde lorsque le médecin vient l’ausculter, illustre le président du syndicat des employés du CHUM, Claude Talbot. Au prix que l’hôpital a coûté [budget de 3 milliards], l’urgence aurait pu être mieux aménagée. »

La direction du CHUM indique avoir ajouté trois préposés aux bénéficiaires aux urgences en plus d’avoir ouvert une salle pour les examens, question de respecter l’intimité des patients. Ces préposés supplémentaires ont les patients « à vue » pour pallier l’absence de cloche, précise la directrice des communications du CHUM, Irène Marcheterre.

Selon nos informations, la direction du CHUM tentera d’améliorer la situation dès la semaine prochaine en « ouvrant » une trentaine de lits aux étages – selon le taux d’occupation des unités de soins – pour les patients qui attendent sur des civières dans les corridors des urgences.

Ces lits seront destinés aux patients des urgences qui ont besoin d’être en observation pour un court séjour de 24 à 48 heures.

« On prend des mesures exceptionnelles pour une situation exceptionnelle », confirme Mme Marcheterre, des communications du CHUM. Depuis une semaine, l’achalandage a considérablement augmenté en raison des nombreux cas de grippe, de pneumonie et de fractures (depuis hier en raison de la pluie qui a rendu les trottoirs glacés).

Cette solution réjouit le syndicat des employés du CHUM. « La direction va dans le bon sens avec cette idée ; le patient sera mieux traité sur les étages que dans un corridor sans intimité », lance son président, M. Talbot.

Espaces libres

Le CHUM peut se permettre d’« ouvrir » des lits aux étages pour les patients des urgences puisque l’hôpital ne fonctionne pas à sa pleine capacité.

D’autant plus que le tiers des salles d’opération du nouvel hôpital sont toujours fermées. En effet, 22 salles d’opération sur les 35 disponibles sont utilisées ces jours-ci.

Le CHUM avait annoncé dès le départ qu’il ne fonctionnerait pas au maximum de sa capacité à son ouverture, assure Mme Marcheterre. « Nos activités de soins seront en montée progressive pour les prochains mois pour permettre à tous les employés d’apprivoiser les lieux et les technologies », précise la directrice des communications.

Les urgences de l’Hôpital général du Lakeshore enregistraient le taux d’occupation le plus élevé hier parmi les établissements de santé montréalais, soit un taux de 187 %. Les urgences d’autres établissements de santé, comme l’hôpital Jean-Talon et l’Hôpital de Lachine, affichaient aussi des taux d’occupation très élevés.

Laval et la Montérégie aussi

Les urgences de la Cité-de-la-Santé à Laval et celles de tous les hôpitaux de la Montérégie à l’exception de l’hôpital Barrie Memorial à Ormstown débordaient aussi, hier. La situation était particulièrement grave à l’hôpital du Suroît, où le taux d’occupation dans les urgences était de 255 %, et au centre hospitalier Anna-Laberge, où ce taux était de 196 % hier en après-midi.

Concernant les urgences des hôpitaux pédiatriques montréalais, la fréquentation est sous contrôle pour les cas non urgents. Cela dit, le CHU Sainte-Justine indique avoir reçu ces derniers jours beaucoup de jeunes patients aux cas lourds mobilisant les équipes soignantes. Sa porte-parole Mélanie Dallaire rappelle que les services d’urgence sont réservés aux cas d’enfants gravement malades ou blessés.

— Avec la collaboration de Denis Lessard, La Presse

Carte Inspire

Plus de 900 clients de la SAQ victimes de fraude

QUÉBEC — Plus de 900 clients de la SAQ ont été floués dans la vague de fraudes qui a ciblé la carte Inspire l’an dernier. Un problème qui a finalement été résolu au bout de quelques mois.

À partir de décembre 2016, des dizaines d’utilisateurs du populaire programme de fidélité se sont fait dérober des points-récompenses à leur insu. Des malfaiteurs les utilisaient pour se procurer des vins ou des spiritueux.

Les montants variaient en général entre 40 $ et 100 $, mais certains ont perdu des sommes plus importantes.

Lorsque les premiers cas ont été mis au jour, en février dernier, la SAQ avait dénombré une quinzaine de victimes. Sauf que dans les semaines suivantes, elle a été inondée de plaintes.

Au total, 925 détenteurs de cartes Inspire ont été floués pendant une période de cinq mois. La société d’État a restitué sous forme de cartes-cadeaux les points dérobés à toutes les victimes confirmées.

Ces dédommagements ont coûté des dizaines de milliers de dollars à la SAQ, révèlent des documents obtenus par La Presse.

Le problème a finalement été endigué au printemps. Depuis le mois d’avril, la SAQ n’a recensé aucun autre cas confirmé de fraude liée à la carte Inspire.

De nouvelles mesures

Après la mise au jour des cas de fraude, la société d’État a adopté une batterie de mesures pour protéger ses clients. Désormais, seuls les détenteurs d’une carte Inspire peuvent échanger leurs points en succursale. Leurs conjoints n’ont plus le droit de le faire. Les clients doivent également présenter une carte d’identité pour utiliser les points.

« D’autres mesures sont aussi mises en place, mais elle sont gardées confidentielles pour garantir leur efficacité », a expliqué la porte-parole de l’entreprise, Linda Bouchard.

On ignore la manière exacte par laquelle les malfaiteurs ont réussi à s’approprier les points-récompenses des détenteurs de cartes.

« C’est certainement différents stratagèmes », a indiqué Mme Bouchard.

À un certain moment, des internautes ont été invités à remplir un faux sondage en ligne en échange d’un boni de 30 000 points au programme. Pour y participer, ils devaient indiquer leur numéro de carte.

La société d’État a porté plainte au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Conformément à sa politique, celui-ci n’a pas confirmé la tenue d’une enquête.

— Avec la collaboration de William Leclerc, La Presse

Tragédie de Lac-Mégantic

L’avocat de Thomas Harding clame que l’accusation n’était pas fondée

Sherbrooke — Après trois mois de procès, l’un des avocats du conducteur de train Thomas Harding continue de clamer que le procès n’aurait jamais dû avoir lieu.

Alors que le jury a entrepris hier sa première journée de délibérations pour en venir à un verdict concernant l’accusation de négligence criminelle causant la mort de 47 personnes à Lac-Mégantic pour Richard Labrie, Jean Demaître et Thomas Harding, l’avocat de ce dernier, Me Thomas Walsh, croit que cette accusation n’était pas fondée. 

« Les accusations portées par la Couronne fédérale de ne pas avoir respecté la réglementation ferroviaire auraient suffi. Nous avons reconnu l’accusation réglementaire. L’accusation de négligence criminelle est beaucoup trop importante. Ils ont poursuivi leur théorie de vision tunnel afin de trouver un coupable. L’objectif n’était pas de comprendre l’accident, mais d’attribuer un blâme à quelqu’un », estime Me Thomas Walsh. Il soutient que la tragédie de Lac-Mégantic repose davantage sur une responsabilité d’organisation où il y a plusieurs paliers et facteurs qui ont contribué à l’accident. 

« C’est pour cette raison que nous avions demandé le dépôt du rapport du Bureau de la sécurité des transports (BST). Notre stratégie était de présenter les conclusions du BST par la porte d’en arrière puisqu’il nous a été impossible d’obtenir les déclarations et présenter les témoins qu’ils ont rencontrés », précise Me Walsh. Il rappelle que la conclusion du BST était que la tragédie de Lac-Mégantic avait été causé par plusieurs facteurs. 

« Nous n’avons jamais prétendu que Thomas Harding avait respecté 100 % des règles. Nous avons toujours admis une certaine responsabilité de M. Harding, mais pas celle de négligence criminelle causant la mort », indique Me Walsh, qui considère que le juge Gaétan Dumas de la Cour supérieure a fait preuve de beaucoup d’adresse dans la gestion du procès à trois accusés.

Selon Me Walsh, Thomas Harding a hâte que tout se termine. « Évidemment, il va garder une responsabilité personnelle qui va toujours rester sur ses épaules. Il est serein dans la mesure qu’il puisse le rester. C’est maintenant au jury de décider », mentionne Me Walsh. 

Le jury n’a posé aucune question et n’a fait aucune demande au tribunal lors de cette première journée de délibéré qui se poursuivra tant que ses membres ne seront pas venus à un verdict unanime hors de tout doute raisonnable pour chacun des trois accusés. 

jacques genest (1919-2018)

Un important scientifique québécois s'éteint

Un pionnier de la recherche médicale au Québec et l’un des scientifiques les plus primés de sa génération est décédé vendredi dernier. Jacques Genest, notamment connu pour avoir fondé l’Institut de recherches cliniques de Montréal, s’est éteint à 98 ans.

Né à Montréal en 1919, le Dr Genest a réalisé des travaux cruciaux sur l’hypertension et contribué à ce qu’elle soit traitable par la médecine de première ligne. Il a signé plus de 700 articles scientifiques ainsi que quatre ouvrages, reçu 12 doctorats honorifiques et obtenu une myriade de prix, dont le tout premier prix Marie-Victorin et le prix Armand-Frappier. Il était aussi compagnon de l’Ordre du Canada et grand officier de l’Ordre national du Québec.

En plus de son travail scientifique, le Dr Genest a joué un grand rôle pour structurer la recherche médicale au Québec. En 1964, il a mis sur pied le Conseil de recherches médicales, le tout premier organisme à accorder des subventions aux chercheurs du domaine de la santé, aujourd’hui devenu le Fonds de recherche du Québec en santé.

« Pionnier et visionnaire, il a vu dès le début des années 1960 l’importance pour le Québec de se doter d’un outil afin de soutenir la formation en recherche et l’établissement des jeunes chercheurs, ainsi que l’importance de développer la recherche en favorisant l’épanouissement à l’hôpital même, au chevet des patients », a déclaré le scientifique en chef du Québec, Rémi Quirion, dans un communiqué.

En 1967, le Dr Jacques Genest a aussi fondé l’Institut de recherches cliniques de Montréal afin de créer un pont entre les chercheurs fondamentaux et ceux qui traitaient les patients. À l’époque, son double statut de médecin-chercheur faisait d’ailleurs sourciller, plusieurs lui reprochant de diminuer sa pratique médicale pour se consacrer à la recherche. Le modèle a pourtant fait école, l’Institut de recherches cliniques de Montréal abritant aujourd’hui 34 équipes scientifiques.

Travaux routiers

Fermeture quasi complète de l’échangeur Turcot

L’échangeur Turcot sera presque complètement fermé durant toute la fin de semaine. Il s’agit du premier d’une série de 20 ou 25 week-ends d’entraves majeures, annoncées le mois dernier par le ministère des Transports du Québec, qui visent à permettre la démolition de plusieurs structures routières mises hors service dans le cadre du chantier de construction du nouvel échangeur Turcot, dans le sud-ouest de Montréal. La route 136, entre l’échangeur et le centre-ville de Montréal, sera complètement fermée à la circulation à partir de minuit ce soir, jusqu’à 5 h lundi matin, et ce, dans les deux directions. Conséquemment, les accès à la route 136 à partir des rues de l’Hôtel-de-Ville et Saint-Antoine, de même que les bretelles de l’échangeur Turcot reliant l’autoroute 15 à la route 136, seront, aussi, fermés pour toute la fin de semaine. De plus, une portion de l’autoroute 20, en direction ouest, sera fermée à partir de l’échangeur Turcot jusqu’à l’entrée du boulevard Sainte-Anne-de-Bellevue, près de Montréal-Ouest. 

— Bruno Bisson, La Presse

Enquête nationale sur les femmes autochtones

Au tour de la directrice générale de démissionner

La directrice générale de l’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, Debbie Reid, a quitté ses fonctions, hier, après trois mois de service. « Comme il s’agit de questions personnelles, l’enquête nationale ne commentera pas à ce sujet », a écrit son équipe des communications dans un courriel. Mme Reid avait été nommée en octobre, trois mois après la démission de celle qui l’avait précédée, Michèle Moreau, qui avait elle aussi cité des raisons personnelles pour expliquer son départ. L’enquête nationale a connu une vague de démissions depuis le printemps dernier. Une dizaine de personnes, dont la commissaire Marilyn Poitras et l’avocate principale Susan Vella, ont claqué la porte. Les quatre commissaires restants se sont plaints à plusieurs reprises de la lenteur de la bureaucratie fédérale. 

— La Presse canadienne

Cour supérieure

Feu vert aux contrôles dans le métro de Montréal

Contrôler les tickets des passagers du métro ne viole pas la Constitution, a déterminé hier la Cour supérieure en revenant sur une décision surprenante de la cour municipale de Montréal. Le fait d’arrêter momentanément les utilisateurs et de leur imposer une amende s’ils ne peuvent pas produire la preuve qu’ils ont payé leur passage « ne constitue pas une violation du droit à la présomption d’innocence des usagers, ni une détention arbitraire », a tranché le juge Guy Cournoyer en donnant raison à la Société de transport de Montréal. Le magistrat a ainsi infirmé une décision datant de l’automne 2016, dans laquelle le juge municipal Randall Richmond écrivait que le pouvoir qu’ont les contrôleurs d’aborder sans motif ni soupçons les usagers du métro afin de vérifier la validité de leur titre de transport constituait une «  détention arbitraire  » illégale qui «  évoque des mauvais souvenirs d’autres pays au siècle dernier  ». 

— Philippe Teisceira-Lessard, La Presse

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