Santé

Legault refuse de rendre gratuits les examens médicaux au privé

Québec — François Legault n’entend pas pour le moment rembourser tous les patients qui se tournent vers le privé pour des examens médicaux, comme le lui demande Ottawa.

« On a la compétence, on va gérer notre réseau de la santé comme on le pense, a déclaré le premier ministre. Ce n’est pas le fédéral qui va commencer à nous dire comment gérer le réseau de la santé. »

La ministre fédérale de la Santé, Ginette Petitpas Taylor, somme Québec de faire en sorte que les patients ne doivent plus assumer la facture de services diagnostiques effectués dans des cliniques privées. Dans une lettre envoyée à son ex-homologue libéral, Gaétan Barrette, elle menace de réduire les transferts en santé si Québec ne corrige pas le tir d’ici avril 2020.

Selon Mme Petitpas Taylor, ce système parallèle pour les contribuables plus fortunés est « injuste » et il contrevient à la Loi canadienne sur la santé.

M. Legault rétorque qu’Ottawa n’a pas à dicter à Québec comment administrer son réseau de la santé. « Il n’y a aucune volonté de développer plus qu’actuellement le secteur privé. Il y a des gens qui préfèrent passer par le secteur privé pour certains examens. C’est encadré et ça va rester comme ça. »

Quelques heures plus tôt, la ministre de la Santé, Danielle McCann, avait prévenu qu’il n’était « pas question de fermer des portes d’accès » au réseau de la santé en réduisant les services d’examens médicaux au privé. Bien qu’elle se dise favorable à un renforcement du réseau public, elle n’entend pas empêcher des citoyens plus fortunés de se tourner vers le privé.

« Nous ne fermons pas de porte d’accès tant que nous n’aurons pas la certitude que les Québécois vont avoir accès dans le système public, à l’IRM, par exemple », a expliqué Mme McCann.

La ministre compte s’entretenir prochainement avec Mme Petitpas Taylor. Elle a promis de nouer une relation de collaboration avec le gouvernement fédéral.

Dans l’opposition, la Coalition avenir Québec avait dénoncé l’allongement des temps d’attente pour les examens diagnostiques sous le gouvernement libéral.

Le député François Paradis avait reproché au ministre de la Santé de l’époque, Gaétan Barrette, d’avoir rompu sa promesse de rembourser les patients qui choisissaient de se rendre dans les cliniques privées pour réaliser des échographies, des IRM ou des scanneurs.

QS donne raison à Ottawa

Selon le député de Québec solidaire Gabriel Nadeau-Dubois, le gouvernement caquiste doit donner suite à la demande d’Ottawa.

« C’est dommage que ça doive venir du fédéral, mais dans le fond, [la ministre] a bien raison, a dit M. Nadeau-Dubois. Le système de santé à deux vitesses, les Québécois n’en veulent pas et ce n’est pas acceptable en 2018 qu’on puisse s’acheter un accès plus rapide aux soins de santé. »

Immigration

QS sur la même longueur d’onde que Trudeau

Québec solidaire s’est dit d’accord avec Justin Trudeau au sujet de l’accueil des immigrants et des réfugiés. Le député Gabriel Nadeau-Dubois s’oppose à la proposition du gouvernement Legault de réduire de plus de 20 % le nombre de nouveaux arrivants accueillis chaque année au Québec. Il espère que le gouvernement fédéral en fera autant. « On est rarement d’accord avec Justin Trudeau, mais garder un nombre de réfugiés qui nous permet de jouer notre rôle de solidarité envers les plus mal pris de notre planète, c’est une bonne chose », a dit M. Nadeau-Dubois. Selon lui, les pays développés doivent faire preuve de solidarité à l’égard du nombre grandissant de personnes en détresse qui cherchent à fuir la guerre ou les dérèglements climatiques.

— Martin Croteau, La Presse

Projet minier à Grenville-sur-la-Rouge

Premier revers juridique pour Canada Carbon

La société minière Canada Carbon essuie un premier revers dans sa tentative d’implanter une carrière de marbre et une mine de graphite à ciel ouvert à Grenville-sur-la-Rouge, dans les Laurentides.

Dans une décision rendue vendredi dernier et publiée cette semaine, le Tribunal administratif du Québec (TAQ) rejette la requête de la société minière établie à Vancouver, qui lui demandait de forcer la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) à reprendre l’étude de son dossier.

Canada Carbon avait présenté en décembre 2016 une demande d’autorisation à la CPTAQ dans le but d’utiliser plusieurs lots de la municipalité de Grenville-sur-la-Rouge situés en zone agricole à des fins autres que l’agriculture.

À l’époque, la municipalité avait déclaré à la CPTAQ que la demande était conforme à son règlement de zonage.

Mais le projet a soulevé la controverse et le nouveau conseil municipal, élu à l’automne 2017, a avisé la CPTAQ que le projet de la minière était non conforme à la réglementation municipale.

Par conséquent, la CPTAQ a estimé la demande de la minière irrecevable et a cessé l’étude du dossier.

Le TAQ conclut que sa compétence se limite à réviser les décisions de la CPTAQ, mais que le rejet d’une demande jugée irrecevable ne constitue pas en soi une décision.

Le TAQ se rend ainsi aux arguments de la CPTAQ, qui estime que la fermeture du dossier « aurait dû faire l’objet d’un pourvoi en contrôle judiciaire en Cour supérieure et non pas d’un recours porté devant [lui] ».

La Coalition pour que le Québec ait meilleure mine se réjouit de cette décision.

« C’est une première victoire, mais ce n’est pas fini, car la minière Canada Carbon conteste aussi le règlement de zonage municipal devant les tribunaux », a déclaré à La Presse le coporte-parole de l’organisation, Ugo Lapointe.

Canada Carbon n’a pas encore décidé si elle porterait cette cause devant la Cour supérieure, a indiqué à La Presse son avocat, Me Roger Paiement, estimant que cette question serait de toute façon abordée dans les autres recours judiciaires entrepris par la société minière.

Poursuite abusive ?

Canada Carbon a également intenté une poursuite en dommages-intérêts de 96 millions de dollars contre Grenville-sur-la-Rouge, somme équivalant à 16 fois le budget annuel de la municipalité de près de 2800 habitants.

La municipalité a d’ailleurs demandé, vendredi dernier au palais de justice de Saint-Jérôme, de déclarer cette poursuite abusive et de la rejeter, une requête jugée prématurée par la Cour supérieure.

« La municipalité entend l’appel du tribunal, qui l’invite à faire l’entière démonstration du caractère abusif de cette poursuite lors d’un procès en bonne et due forme », avait réagi le maire de Grenville-sur-la-Rouge, Tom Arnold.

Canada Carbon reproche à Grenville-sur-la-Rouge de lui faire perdre des revenus potentiels en bloquant son projet.

Postes Canada

Les postiers de Montréal en grève malgré une offre patronale

À quelques heures d’une grève tournante dans la métropole, la société d’État a présenté une offre d’une « durée limitée » ; le syndicat estime qu’il reste encore « beaucoup de chemin à parcourir ».

Postes Canada a déposé une offre, d’une « durée limitée » dans l’espoir de mettre fin aux grèves tournantes, hier, mais le syndicat a parlé de « timides tentatives » pour répondre à ses priorités et a annoncé d’autres arrêts de travail pour aujourd’hui, notamment à Montréal.

La société de la Couronne a présenté son offre hier, quelques heures après que le géant de la vente en ligne eBay eut demandé au gouvernement fédéral de légiférer pour mettre fin au conflit de travail, afin que les détaillants ne perdent pas de ventes lors du Vendredi fou, la semaine prochaine, et du Cyberlundi, trois jours plus tard.

« On ne savait pas que la lettre venait, sauf qu’on entend de la part de beaucoup de détaillants, de nos clients, qu’ils sont très inquiets par rapport à cette période des Fêtes qui arrive à grands pas. C’est pourquoi il est très important que l’on retourne aux opérations normales, et pourquoi nous avons présenté une offre d’une durée limitée », a expliqué la directrice des communications de Postes Canada, Aurélie Walsh.

Le contrat proposé, d’une valeur d’environ 650 millions selon Postes Canada, comprend des augmentations salariales de 2 % par année et une prime à la signature pouvant aller jusqu’à 1000 $ par employé. Il contient également de nouvelles dispositions de sécurité d’emploi, notamment pour les facteurs ruraux et suburbains, qui ont dénoncé leur précarité, ainsi qu’un fonds de santé et sécurité de 10 millions.

L’employeur affirme que cette offre est « financièrement possible » à condition d’être adoptée à temps pour la période achalandée des Fêtes. Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes a donc jusqu’à samedi pour se prononcer.

Encore du chemin à parcourir

Hier soir, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) a fait état de « quelques progrès ici et là », tout en ajoutant qu’il restait encore « beaucoup de chemin à parcourir ». « De toute évidence, les propositions de cette dernière offre ne peuvent constituer la base d’un règlement », a affirmé le syndicat par communiqué.

Le premier ministre Justin Trudeau a indiqué la semaine dernière que son gouvernement examinerait toutes les options pour mettre fin au conflit de travail si les négociations entre Postes Canada et le syndicat ne progressaient pas de manière significative. Un porte-parole de la ministre du Travail, Patty Hajdu, a repris cet avertissement, lundi.

Pendant ce temps, Postes Canada affirme qu’elle accuse un arriéré d’envois sans précédent, en grande partie à cause des grèves dans ses principales installations de tri – Vancouver, mais surtout Toronto. Le centre de tri Gateway, à Mississauga, traite à lui seul environ les deux tiers de tous les colis postés au Canada.

Un porte-parole de la société d’État a soutenu que plus de 260 remorques remplies de colis attendaient hier matin d’être déchargées au centre de tri Gateway – et ce nombre devrait augmenter rapidement, selon Postes Canada.

Projet de loi déposé cet automne

La CAQ fait de la taxe scolaire une priorité

Québec — Un projet de loi sera déposé dès cet automne à l’Assemblée nationale en vue de baisser et d’uniformiser la taxe scolaire à travers le Québec.

Le ministre des Finances, Éric Girard, a confirmé hier, lors d’une brève mêlée de presse, qu’il s’agirait là de l’une des toutes premières actions législatives menées par le gouvernement en vue de réduire le fardeau fiscal des contribuables.

Il n’a cependant pas voulu donner de détails sur le contenu du texte législatif ni indiquer si la future loi serait adoptée à temps pour que les changements annoncés figurent sur le prochain compte de taxe scolaire.

« Je ne ferai pas d’annonce budgétaire aujourd’hui », a-t-il commenté brièvement, refusant aussi de dire si la loi aurait éventuellement un caractère rétroactif.

Questionné à son tour, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a quant à lui refusé de confirmer le dépôt du projet de loi cet automne.

Les travaux parlementaires reprendront le 27 novembre pour seulement deux semaines, ce qui ne laisse que six jours au total aux parlementaires pour déposer des projets de loi avant l’ajournement des Fêtes. Ils reprendront par la suite en février.

Promesse électorale

En campagne électorale, le premier ministre François Legault s’était engagé à agir rapidement, dès la prise du pouvoir, pour soulager les Québécois sur le plan financier. C’était là une de ses principales promesses électorales.

Son engagement initial à ce sujet, énoncé en 2014, était en fait d’abolir la taxe scolaire.

Dorénavant, plus modestement, M. Legault veut ramener progressivement, au cours des quatre prochaines années, le taux de taxation scolaire à 0,10 $ par tranche de 100 $ d’évaluation foncière, soit le plus bas taux actuellement en vigueur au Québec.

Cela se traduirait, pour le gouvernement, par un manque à gagner de 700 millions.

Toutes les régions seraient alors traitées sur un pied d’égalité et certains contribuables pourraient épargner beaucoup d’argent.

Actuellement, au contraire, le taux de taxation peut varier beaucoup d’une région à l’autre, voire d’une maison à l’autre, entraînant des injustices et des iniquités, aux yeux du premier ministre.

« Actuellement, il y a des régions qui sont à 0,30 $ du 100 $ [d’évaluation foncière], entre autres la Mauricie et le Saguenay–Lac-Saint-Jean », a illustré le premier ministre pour justifier son intervention, lors d’un point de presse en après-midi, hier.

Québec solidaire a réagi en se montrant bien sceptique sur les prétendus bienfaits de cette mesure.

« L’abolition de la taxe scolaire ne remet de l’argent que dans les poches des propriétaires. Jamais les locataires ne verront la couleur de cet argent, alors que ce sont ces familles qui sont souvent les plus précaires financièrement », a commenté par voie de communiqué le porte-parole solidaire en matière de justice fiscale, Vincent Marissal.

Météo 

Alerte de neige pour Montréal et Québec 

Environnement Canada a diffusé hier une alerte de neige pour une bonne partie du sud du Québec, avec des précipitations qui devraient débuter ce soir. L’agence fédérale ne pouvait prévoir hier les quantités qui pourraient tomber sur cette zone. « Une dépression en provenance du sud des États-Unis affectera le sud du Québec à compter de la nuit de jeudi à vendredi », indique le bulletin météorologique spécial. « La neige s’étendra par la suite graduellement vers le centre et l’est vendredi. Des quantités significatives de neige pourraient tomber, en particulier le long des Appalaches, mais il y a encore beaucoup d’incertitude sur celles-ci », continue l’alerte. « L’accumulation rapide de neige rendra les déplacements difficiles. Il pourrait y avoir des répercussions importantes sur la circulation à l’heure de pointe en zones urbaines. » À Montréal, ces précipitations pourraient s’accompagner d’un redoux. Environnement Canada prévoit que le mercure remontera à - 1 °C demain et à 0 °C samedi.

— Philippe Teisceira-Lessard, La Presse 

Actualités

Montréal veut ramener le patinage au sommet du mont Royal 

Montréal dit chercher des solutions pour ramener le patinage au sommet du mont Royal à la suite de l’interdiction de chausser ses patins sur le lac aux Castors, l’hiver dernier.  « C’est une activité historique qu’on voudrait conserver », a répondu hier à un citoyen l’élu Luc Ferrandez, responsable des grands parcs de Montréal. Pratiqué depuis 1930, le patinage est interdit sur le lac aux Castors depuis l’hiver dernier. Pendant un redoux, un camion servant à l’entretien de la surface est tombé à l’eau en défonçant la couche de glace. Les responsables du parc du Mont-Royal ont préféré interdire le patinage en raison du danger. Les récents travaux au lac ont augmenté sa profondeur, qui dépasse désormais 6 mètres (21 pieds) par endroits. Luc Ferrandez a indiqué que Montréal était en train de « réinterpréter le risque » posé par le patinage. Des emplacements de rechange sont à l’étude. On envisage aussi l’utilisation de plus petits véhicules pour assurer l’arrosage et le déblaiement de la surface de glisse.

— Pierre-André Normandin, La Presse

Santé 

Le CHUM lance son École de l’intelligence artificielle 

Afin de s’assurer que l’intelligence artificielle qui s’implante à grande vitesse dans le réseau de la santé soit toujours au service des patients et du personnel soignant, le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) a lancé ce matin son École de l’intelligence artificielle en santé. Il s’agit du premier établissement francophone du genre dans la province. Déjà, plus de 80 projets utilisant l’intelligence artificielle sont en cours au CHUM. Une nouvelle plateforme d’intelligence artificielle est par exemple testée en imagerie médicale. Selon le chef du département de radiologie du CHUM, le Dr Vincent Oliva, cette technologie permettra à terme aux radiologistes d’être plus efficaces dans l’analyse des images et la détection de lésions. Avec son École de l’intelligence artificielle en santé, mise sur pied conjointement avec l’Université de Montréal, on veut développer de nouveaux projets qui permettront d’améliorer la compréhension de certaines maladies et leur processus de guérison, explique le PDG du CHUM, Fabrice Brunet. Ce dernier veut aussi s’assurer qu’en « aucun cas, une intelligence artificielle ne se développe au détriment de l’intelligence humaine ».

— Ariane Lacoursière, La Presse 

Budget

Le surplus de 3 milliards va fondre, assure François Legault 

« On ne va pas finir l’année avec un surplus de 3 milliards, loin de là », a assuré hier le premier ministre François Legault, qui a donné au ministre des Finances le mandat de changer les règles comptables. Il est ainsi revenu sur sa déclaration de la semaine dernière, quand il a remis en cause le dernier rapport des opérations financières du gouvernement, qui annonçait pourtant bel et bien un surplus de 3 milliards depuis le début de l’exercice. M. Legault, qui est comptable de formation, avait alors contesté brièvement, sans donner plus de détails, les méthodes de comptabilisation, une critique plutôt inédite de la documentation officielle du ministère des Finances. En mêlée de presse, hier après-midi à Québec, il a précisé le sens de ses critiques. Il a d’abord laissé entendre que l’excédent budgétaire allait fondre avant la fin de l’exercice. Selon lui, le portrait de 3 milliards donné récemment ne reflète pas la réalité. Puis il a précisé qu’il avait donné au ministre des Finances, Éric Girard, le mandat de changer les règles ainsi que la reddition de comptes.

— La Presse canadienne

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