Sondage 

36 % des francophones préoccupés par les « fausses nouvelles »

Environ 36 % des francophones au pays sont préoccupés ou très préoccupés par les conséquences des « fausses nouvelles » – une expression popularisée par le président américain Donald Trump –, selon un sondage de l’Observateur des technologies médias dévoilé hier. Les anglophones sont beaucoup plus inquiets : 52 % d’entre eux sont préoccupés ou très préoccupés par les « fausses nouvelles ».

« [36 % des francophones préoccupés], ce n’est pas rien, même si on espérerait encore plus. Les Canadiens anglais consomment plus de médias américains, ce n’est donc pas anormal qu’ils aient un éveil plus grand à cet enjeu, qui a été mis en lumière avec l’élection de Donald Trump. Les “fausses nouvelles” sont un véritable enjeu pour la démocratie, il faut faire pression sur les gouvernements pour sauvegarder les grands médias qui produisent de l’information de qualité. Les modèles d’affaires ne favorisent pas les médias qui produisent de l’info. L’information de qualité vient souvent encore de grands médias qui possèdent des salles de rédaction, et on ne peut pas balkaniser l’information à ce point-là. » 

— Sylvain Lafrance, professeur associé et directeur du Pôle médias à HEC Montréal

40%

Chez les consommateurs assidus de nouvelles, 40 % des francophones et 64 % des anglophones sont préoccupés par les « fausses nouvelles ».

Les francophones plus assidus

Au Canada, les francophones suivent les nouvelles de façon plus assidue que les anglophones : 46 % des francophones sont de « grands consommateurs de nouvelles », contre 34 % des anglophones. Qu’entend-on par « grands consommateurs de nouvelles » ? Ce sont les gens qui s’informent chaque jour – peu importe le type de plateforme média – sur les nouvelles locales, les nouvelles nationales/internationales, ainsi que les nouvelles politiques/économiques.

La politique populaire au Québec

La majorité des francophones s’intéresse chaque jour à la politique et à l’économie : 55 % d’entre eux consomment des nouvelles politiques ou économiques. L’écart entre la proportion de francophones et d’anglophones qui s’informent chaque jour varie entre 7 et 10 %, selon le type de nouvelles.

Les Canadiens qui s’informent chaque jour ou presque

Francophones / Anglophones

Nouvelles locales 66 % / 59 %

Nouvelles nationales et internationales 67 % / 60 %

Nouvelles politiques et économiques 55 % / 45 %

20 % d’anglophones non politisés

En contrepartie, 20 % des anglophones ne consomment pas de nouvelles politiques et économiques, comparativement à 14 % des francophones qui n’en consomment pas.

Les Canadiens qui ne s’informent jamais

Francophones / Anglophones

Nouvelles locales 4 % / 8 %

Nouvelles nationales et internationales 5 % / 10 %

Nouvelles politiques et économiques 14 % / 20 %

Universitaires et informés

Plus le taux de scolarité est élevé, plus les gens s’informent. Les francophones ayant fait des études universitaires sont de « grands consommateurs de nouvelles » à 58 %, alors que la moyenne francophone est de 46 %. Détail intéressant : les anglophones ayant fait des études universitaires sont de « grands consommateurs de nouvelles » à 42 %, soit une proportion moins élevée que l’ensemble des francophones, tous niveaux de scolarité confondus (46 %).

47%

Proportion des francophones lisant des nouvelles en ligne qui utilisent les médias sociaux comme sources de nouvelles. Le phénomène des « fausses nouvelles » est surtout présent sur les médias sociaux. Le sondage indique que 73 % des francophones utilisent les réseaux sociaux à diverses fins (dont pour s’informer). Parmi eux, 93 % utilisent Facebook, 21 % LinkedIn et Instagram, et 13 % Twitter.

Méthodologie : Ce sondage de l’Observateur des technologies médias (OTM) a été réalisé à l’automne 2016 et au printemps 2017 auprès de 6018 francophones et 4168 anglophones au Canada. Pour les francophones, les résultats sont précis à 1,3 % près, 19 fois sur 20. L’OTM est un organisme de recherche financé par les médias et géré par le service de recherche de Radio-Canada.

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