Opinion  Économie

Miser sur les secteurs d’avenir

Montréal a tout ce qu’il faut pour se positionner comme un leader de l’économie du savoir et attirer les entreprises qui innoveront dans le domaine

Lors du 46e Forum économique mondial de Davos en Suisse, le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a lancé un message clair au reste du monde. Deux phrases y méritaient d’ailleurs une attention toute particulière.

LES INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS

La première : « Notre gouvernement comprend que le libre-échange et les capitaux étrangers sont des éléments-clés de la croissance économique et de la création d’emplois. »

Compte tenu du ralentissement démographique et de la faiblesse du dollar canadien, la création de richesse d’une petite économie ouverte comme la nôtre dépend plus que jamais des marchés extérieurs, donc de sa capacité à exporter, mais également à attirer des investissements étrangers et des talents.

Plusieurs études le démontrent : les sociétés étrangères présentes au Canada sont plus productives, plus innovantes, plus susceptibles d’investir en recherche et développement et d’utiliser des technologies de pointe que les entreprises locales, tout en offrant une rémunération plus complétive à ses employés. C’est précisément pour ces raisons que leur impact sur la création de richesse dans le Grand Montréal est 20 fois plus important que leur poids en nombre. En effet, les entreprises étrangères représentent seulement 1 % des établissements d’affaires présents dans le Grand Montréal, mais comptent pour 10 % de l’emploi total et 20 % du PIB de la région métropolitaine.

Cet effet multiplicateur s’applique d’ailleurs à l’ensemble des grandes villes de la planète dans des proportions similaires et explique pourquoi la concurrence mondiale pour les investissements étrangers s’est accélérée à une vitesse fulgurante au cours des dernières années.

L’ÉCONOMIE DU SAVOIR

La seconde : « Les Canadiens savent que la croissance et la prospérité ne tiennent pas seulement à ce qui se trouve sous nos pieds, mais surtout à ce que nous avons entre les oreilles. »

Le cycle baissier du secteur des ressources constitue une belle opportunité pour le Canada et ses grandes villes de diversifier leur économie en misant davantage sur les secteurs d’excellence de l’économie du savoir.

Dans le Grand Montréal, la majorité des investissements étrangers se concentrent dans les secteurs de haute technologie, et ce, depuis plusieurs années déjà. Bon an, mal an, les trois quarts des investissements étrangers attirés par Montréal International se retrouvent dans les secteurs de l’aérospatiale, des sciences de la vie et technologies de la santé et, surtout, des technologies de l’information et des communications.

La recette de ce succès ? Miser sur une approche sectorielle ciblée afin de se démarquer.

Celle-ci a notamment permis au Grand Montréal de s’illustrer parmi les plus grands centres mondiaux en jeux vidéo, avec une croissance annuelle de 14 % depuis 10 ans, et en effets visuels, avec une croissance annuelle de 25 % depuis 2009.

En plus de continuer à soutenir le développement de ces secteurs porteurs, il nous apparait également stratégique de positionner la métropole québécoise dans des créneaux d’avenir, tel le « big data ». Ce dernier est appelé à devenir une source majeure de croissance et d’innovation, permettant aux entreprises de traiter des données de plus en plus volumineuses grâce à des outils technologiques adaptés.

En résumé, l’investissement étranger dans les domaines de l’économie du savoir constitue un potentiel énorme pour le développement de notre économie. La présence des premiers ministres Trudeau et Couillard au Forum économique mondial de Davos aura permis de réitérer que nous sommes, plus que jamais, aptes à accueillir les investissements étrangers.

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