Marché du bio

Cinq champions du bio et de l'écolo

Ceux qui sont allés faire un tour à l’Expo Manger Santé, le weekend, dernier au Palais des congrès de Montréal, l’ont vu : de nombreuses entreprises québécoises réussissent à percer les marchés canadiens et internationaux en mettant de l’avant des produits bios et écolos. On connaît bien les Liberté, Druide, Attitude et Maison d’Orphée, qui ont pavé la voie, mais d’autres ont pris la route depuis. En voici quelques-uns.

— Marie-Claude Lortie

La route des marchés extérieurs

Theobroma

Le fabricant de chocolat biologique de Québec, qui compte une trentaine d’employés et s’est fait connaître en passant à l’émission Dans l’œil du dragon, estime que, maintenant, 65 % de ses activités commerciales sont à l’extérieur de la province, explique Jean-René Lemire, coprésident et cofondateur de l’entreprise. « On est dans le reste du Canada, aux États-Unis, en Europe… » Dans les supermarchés naturels Whole Foods aux États-Unis, dans les épiceries naturelles en Europe. « Notre croissance a triplé depuis deux ou trois ans », dit M. Lemire. L’ADN de la marque fondée en 2008 ? « Le plaisir et la santé. La santé des humains et de l’environnement. » Et qui n’a pas envie de chocolat noir au citron vert ou au café espresso bio ?

La route des marchés extérieurs

Prana

Fondée en 2005, la société Prana vend des noix, des graines, des fruits séchés et des mélanges de toutes ces bonnes choses pour ceux qui veulent grignoter ou partir en randonnée. Tous les produits sont certifiés biologiques, sans OGM et sans agents de conservation. « On tourne autour du 30 à 50 % de croissance par année », explique Marie-Josée Richer, cofondatrice, qui a commencé à proposer ses produits dans les épiceries canadiennes pratiquement une par une. Aujourd’hui, les noix de l’entreprise sont vendues un peu partout, autant dans les Whole Foods américains que chez Hannaford ou Kroger, du Maryland à la Floride en passant par la Californie ou les régions de Boston, de Chicago… Les produits cheminent. « New York s’en vient, la région de la baie de San Francisco. » Les États-Unis, dit Mme Richer, sont un marché très difficile, parce que fragmenté, mais Prana a mis une personne à temps plein sur le dossier.

La route des marchés extérieurs

Rise Kombucha

Ce n’est pas tout le monde qui connaît ce thé fermenté, légèrement pétillant, parfumé aux fruits ou aux épices, très populaire chez les adeptes de produits dits « santé » et qui, dit-on, facilite la digestion. Celui de Rise, une entreprise montréalaise issue de Crudessence, est en pleine expansion. « On est rendus au Vermont, on fait des tests sur le marché américain », explique Alexandra Saumier, coordonatrice au marketing. « Et on a plus de 4000 points de vente au Canada. » En Ontario, le kombucha bio et sans OGM de Rise est rendu chez Metro et Loblaws. On espère que Sobeys sera sur la liste des points de vente bientôt aussi. « À chaque année, on triple nos ventes à l’extérieur du Québec. »

Miels d’Anicet

Installée dans les Hautes-Laurentides, à environ 275 km au nord de Montréal, la société Miels d’Anicet produit du miel, vend du miel – surtout en Amérique du Nord –, élève des reines-abeilles et vend aussi maintenant des savons, faits avec la cire des abeilles. Cette nouvelle gamme de produits, vendue sous la marque Mélia, fait partie des nouvelles stratégies européennes de l’entreprise, qui ne peut vendre son miel sur ce marché extrêmement réglementé. Comment prendre ce marché, alors ? « En France, il y a 22 000 apiculteurs, explique Anne-Virginie Schmidt, coprésidente de l’entreprise. C’est un potentiel énorme pour nous. » Pourquoi ? Parce que les producteurs ont souvent des boutiques d’artisan où ils vendent leurs produits à la ferme. C’est là que Mélia veut s’ajouter à l’offre. Autre secteur en croissance : la vente de reines-abeilles, dont 75 % s’en vont en Colombie-Britannique et en Alberta. En tout, 15 % du chiffre d’affaires de Miels d’Anicet est là. « Elles sont plus rustiques, plus résistantes naturellement. »

La route des marchés extérieurs

Oneka

Fondée il y a neuf ans et employant cinq personnes à temps plein, la société de Frelighsburg fait produire à Rivière-du-Loup des crèmes et shampooings et autres produits de bain parfumés avec ses propres extraits de plantes et de fleurs qui poussent dans ses jardins, en Estrie. « On cultive, on extrait, on mélange », explique Philippe Choinière, cofondateur, et le reste est ensuite préparé dans le Bas-du-Fleuve. Et tous ces produits sont maintenant vendus jusqu’en Afrique du Sud. Actuellement, l’entreprise fait 60 % de ses affaires à l’extérieur de la province – surtout en Ontario et aux États-Unis – et travaille maintenant sur le marché de l’Ouest canadien. Autre créneau en développement : les hôtels. « Depuis quatre ans, on a un taux de croissance d’environ 40 % par année », dit M. Choinière. Les points de vente, à part sa propre boutique à Frelighsburg, près de la frontière américaine ? « Des épiceries de produits naturels. Et le commerce en ligne. »

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