Le Rouge et Or, de justesse !

C’était la cinquième fois d’affilée que la victoire se décidait par trois points ou moins entre ces deux équipes en finale provinciale et les 13 345 spectateurs ont encore dû retenir leur souffle jusqu’à la dernière seconde.

« On était en contrôle de la situation, mais les bonnes équipes reviennent toujours et les Carabins n’ont pas abandonné, a souligné Constantin après le match. Notre rivalité est vraiment incroyable. Nous avons de bons joueurs qui jouent du bon football. À la fin, avec tous ces bottés courts, je n’avais pas peur, mais j’avoue que j’étais un peu nerveux. »

Les champions en titre ont joué de façon systématique, sans prendre de risque inconsidéré, et ils ont profité de toutes les occasions pour creuser un écart en première demie qui s’est finalement avéré tout juste suffisant.

Il s’agit du 14e titre en Coupe Dunsmore pour le Rouge et Or, du deuxième d’affilée après deux victoires des Carabins. L’ailier défensif Mathieu Betts, joueur par excellence de la finale, a fait pencher la balance en fin de match en pourchassant sans relâche le quart Samuel Caron.

« On savait qu’il fallait imposer notre pression, car ils ont une très bonne équipe et peuvent réussir de longs gains à chaque jeu. On les connaît bien et on savait que ce ne serait pas facile, mais nous avons tenu jusqu’au bout. »

— Mathieu Betts, joueur par excellence de la finale

Constantin a vanté le jeu de son meneur défensif : « D’autres joueurs ont bien fait eux aussi, mais Mathieu est le genre de joueur qui peut imposer son empreinte sur un match. Il l’a encore fait aujourd’hui et la pression de notre front défensif a été décisive. »

Du côté des Carabins, l’entraîneur-chef Danny Maciocia a salué le caractère de ses joueurs : « Nous avons joué toute une deuxième demie, probablement l’une des meilleures que nous ayons jouées ici. Nous avons apporté des ajustements à la mi-temps et je pense que nous avons dominé par la suite. Malheureusement, il y a eu quelques punitions qui ne nous ont pas aidés et, à la fin, il nous a manqué trois points ! »

Une remontée excitante… en vain

Le Rouge et Or a pris un avantage de 22-11 en première demie, grâce à deux passes de touché de Richard (26 verges à Marc-Antoine Pivin et 7 verges à Benoit Gagnon-Brousseau), deux placements de David Côté (29 et 37 verges) et un touché de sûreté.

Encore indisciplinés (cinq punitions pour rudesse ou conduite antisportive), les Carabins n’ont réussi qu’un touché, et c’est la défense qui l’a marqué, le secondeur Brian Harelimana ramenant un ballon échappé sur 38 verges.

L’attaque n’a rien fait qui vaille jusqu’aux dernières minutes de la demie, quand Samuel Caron a orchestré une poussée de 80 verges qui a mené à un placement de Louis-Philippe Simoneau (16 verges).

Le botteur de précision a réussi les seuls points du troisième quart, grâce à un long placement de 44 verges. Revenus à huit points de leurs adversaires, les Carabins ont eu plusieurs occasions de s’approcher et ils ont privilégié le jeu aérien. Comme il fallait s’y attendre, la défense du Rouge et Or s’est ajustée et Gabriel Ouellet a réussi une interception à mi-chemin du quatrième quart. Le front défensif du Rouge et Or a ensuite augmenté la pression et Caron a souvent dû se débarrasser du ballon.

C’est encore Côté qui a redonné un avantage de 11 points à son équipe, grâce à un placement de 34 verges, mais les Carabins n’avaient pas dit leur dernier mot.

Une poussée de 56 verges en six jeux a mené au touché de Kevin Kaya sur une passe de 8 verges de Caron. Le quart a ensuite atteint Régis Cibasu pour une transformation de deux points, et tout restait possible après que les visiteurs eurent repris le ballon sur un botté court. Mais le Rouge et Or a tenu le coup… de justesse.

En route vers Calgary

Le Rouge et Or, qui est aussi le champion en titre de la Coupe Vanier, disputera la demi-finale nationale, samedi prochain, contre les Dinos de Calgary, vainqueur de la finale de la conférence de l’Ouest, 44-43, face aux Thunderbirds de UBC. C’est un placement record de 59 verges de Niko Di Fonte, sur le dernier jeu du match, qui a offert la victoire à son équipe.

Les Dinos, finalistes malheureux de la Coupe Vanier, l’an dernier contre le Rouge et Or, tenteront de prendre leur revanche sur leur terrain après cinq défaites consécutives depuis 2008 (trois fois en Coupe Vanier et deux fois en demi-finale).

« Je n’ai jamais joué là-bas et ce sera sûrement excitant, a souligné Hugo Richard, le joueur par excellence au Québec cette saison. Par contre, il va falloir garder notre concentration, ne pas se laisser emporter par nos émotions. »

Des adieux difficiles

Plusieurs joueurs des deux équipes disputaient le dernier match de leur carrière universitaire au Québec. L’ailier défensif Jonathan Boissonneault-Glaou, des Carabins, a vraiment tout laissé sur le terrain, avec pas moins de 13 plaquages. « J’aurais aimé que ça se poursuive encore, mais il faut un gagnant et un perdant, a-t-il souligné. Je ne réalise pas encore que c’était mon dernier match. Il va falloir que je fasse mon deuil, et ça prendra quelques jours avant que ça me rentre dans la tête. » Du côté du Rouge et Or, le porteur de ballon Vincent Alarie-Tardif, qui a gagné 123 verges en 24 courses, était heureux d’avoir remporté son dernier match devant ses partisans. Il s’en voulait aussi d’avoir commis un échappé qui a mené à un touché des Carabins. « Il a joué tout un match, a toutefois estimé son entraîneur-chef Glen Constantin. Vincent, c’est un cheval. On n’a pas hésité à lui redonner le ballon tout de suite après l’échappé et il a répondu avec de gros gains. »

Western attend son adversaire... et le tribunal

En Ontario, les Mustangs de Western sont restés invaincus cette saison en remportant aisément la Coupe Yates, 75-32 (!), face aux Golden Hawks de Laurier. Le porteur de ballon Cedric Joseph a réussi trois touchés et gagné plus de 250 verges par la course. Les Mustangs affronteront en demi-finale nationale pour la Coupe Uteck les représentants des Maritimes… si les tribunaux réussissent à démêler l’imbroglio impliquant les Huskies de Saint Mary’s et les Axemen d’Acadia. Incapables de régler dans des délais normaux un problème d’admissibilité d’un joueur de Saint Mary’s, les dirigeants de la conférence Atlantique (AUS) et du Sport interuniversitaire canadien (SIC) ont provoqué ce fiasco qui prive joueurs et amateurs de leur match de championnat. Déplorable.