femme brûlée vive à Québec

Son ex-conjoint accusé de tentative de meurtre

L’homme de 39 ans arrêté après avoir infligé de graves brûlures à son ex-femme a comparu par téléphone, hier matin. Il se présentera devant le juge aujourd’hui, au palais de justice de Québec, pour répondre à des accusations de tentative de meurtre et de voies de fait graves. 

Frej Haj Messaoud demeure détenu par le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ). Il a été arrêté à Drummondville samedi relativement au triste évènement survenu vendredi soir dans le quartier Saint-Sauveur, à Québec.

L’homme aurait aspergé d’essence sa victime avant d’y mettre le feu. La femme de 27 ans a subi d’importantes brûlures, notamment au visage, au dos et aux mains. Elle est toujours dans un état critique dans un centre hospitalier de Québec. Elle a été transférée à l’unité des grands brûlés et est actuellement laissée dans un coma artificiel afin d’éviter qu’elle ne ressente la douleur causée par ses brûlures.

extincteur controversé

Lors du transport de l’accusé, hier, l’un des policiers avait en main un extincteur, des images qui ont fait croire à une blague de mauvais goût.

Un agent du SPVQ a expliqué au Soleil qu’il s’agissait d’une mesure de sécurité. Étant donné que l’homme ne s’était pas lavé depuis son arrestation, il aurait pu avoir sur lui de l’essence ou toute autre substance inflammable. Si un agent avait utilisé son pistolet à impulsion électrique, des flammes auraient pu surgir.

La Fraternité des policiers et policières de la Ville de Québec a abondé dans le même sens, affirmant que cet extincteur constituait « une mesure de sécurité préventive » lors du transfert de l’accusé.

« Ne pouvant ignorer la possibilité que des gens se soient rassemblés pour faire subir à l’accusé le même sort qui a été réservé à son ex-conjointe les policiers à la détention ont demandé aux policiers d’apporter un extincteur lorsqu’ils accompagnaient l’accusé à l’extérieur », peut-on lire dans le communiqué.

Le président de la Fraternité, Marc Richard, a déploré « qu’on tente de faire croire que des policiers aient manqué de professionnalisme à ce point ».

Un homme « violent »

La terrible agression s’est passée sous les yeux de la mère de la victime et des deux jeunes enfants du couple. Les ambulanciers ont aussi transporté les membres de la famille dans un centre hospitalier vendredi soir, puisqu’ils étaient tous en état de choc.

En entrevue avec Le Journal de Québec samedi, les proches de la jeune femme ont confirmé qu’elle avait récemment entamé des procédures de divorce ; Messaoud et elle étaient donc séparés depuis peu. L’attaque résulterait de la grande colère de l’homme, qualifié de « violent » par le père de la victime. Les problèmes de violence dans le couple dureraient depuis des années.

De nombreux témoins

L’agression s’est aussi déroulée devant de nombreux témoins. Ces derniers sont restés traumatisés de la scène qu’ils ont vue.

Martin Allard, un voisin, a raconté avoir aperçu quelque chose brûler dans la rue. « Je croyais que c’était une torche. » Puis, « un cri de mort » s’est échappé des flammes. Il a compris à ce moment qu’une personne était en feu. 

« Son dos et l’arrière de sa tête étaient en feu, a expliqué M. Allard. J’entendais pétiller. Elle sautait sur place. Je lui ai dit : “Tire-toi à terre ! Tire-toi à terre ! ” » Une forte odeur d’essence s’échappait de la victime.

La femme de 27 ans a été rapidement prise en charge par les ambulanciers, puis transportée d’urgence vers un centre hospitalier. 

— Avec Anne-Sophie Poiré, Le Soleil, et La Presse canadienne

L’accusé suspendu par Taxi Coop

L’accusé Frej Haj Messaoud était chauffeur de taxi pour Taxi Coop. Hier après-midi, le directeur général de l’entreprise, Martin Noël, a confirmé sa suspension. « Nous souhaitons tout d’abord transmettre nos pensées et offrir tout notre soutien aux personnes affectées par le drame terrible survenu ce vendredi soir. Nous offrons également toute notre collaboration aux services policiers », a-t-il dit dans un communiqué. M. Noël note cependant que M. Messaoud était un chauffeur employé d’un membre de la coopérative, et non un employé direct de la coopérative. « Il a été suspendu, en attente des détails relativement aux procédures le concernant », peut-on aussi lire dans le communiqué transmis aux médias. Le directeur général rappelle qu’une personne avec un dossier criminel ne peut être chauffeur de taxi et qu’une condamnation signifierait bien évidemment le renvoi de l’employé. M. Noël soutient également que la coopérative a des règles strictes en matière de discipline et de sécurité.

— Judith Desmeules, Le Soleil

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.