Démographie

Baisse de la densité au Québec

DENSITÉ DE POPULATION AU KILOMÈTRE CARRÉ

Gatineau -9 %

Saguenay - 9 %

Sherbrooke - 8%

Trois-Rivières - 1 %

Québec - 5,5 %

Montréa - 0,2 %l

Le territoire bâti des villes québécoises ayant connu une croissance nettement plus rapide que leur population, les principaux centres urbains du Québec ont ainsi tous vu leur densité diminuer de 5 %. C’est exactement le phénomène inverse dans le reste du Canada, où la densité des villes a au contraire augmenté de 7 % en moyenne. À noter, la région de Montréal a d’ailleurs perdu en 2011 le titre de la région la plus densément peuplée au pays (3356 habitants par kilomètre carré) au profit de Toronto (3368 personnes par kilomètre carré).

Démographie

Le coût de l’étalement

Christian Savard souligne que l’étalement urbain coûte cher au Québec. Plutôt que de rentabiliser les infrastructures existantes, l’étalement force la construction de nombreuses infrastructures (routes, aqueducs, égouts) pour desservir les citoyens s’établissant en périphérie. « La bataille qui se joue dans la région de Québec est un parfait exemple de ce que coûte l’étalement. La principale source d’eau de la ville, le lac Saint-Charles, est menacée par la construction et Québec veut la freiner, mais ça va coûter des millions sinon des dizaines de millions pour trouver des solutions », illustre Christian Savard.

Démographie

« Bar ouvert »

Sur papier, le Québec a le régime le plus rigide au Canada pour la protection des terres agricoles, mais les données de Statistique Canada démontrent qu’on ne parvient tout de même pas à freiner leur disparition devant l’avancée des villes, se désole Christian Savard, du groupe Vivre en ville. « Ça démontre que, malgré notre régime de protection des terres agricoles et le fait que les municipalités se plaignent que c’est difficile de se développer, on dirait que ç’a été un bar ouvert. »

Démographie

Développement en terre agricole

Le développement urbain s’est principalement fait au détriment des terres agricoles, note Statistique Canada. Près de 6000 km2 de terres arables ont été perdues au Canada depuis 1971. « L’expansion urbaine a entraîné la perte de terres agricoles de premier choix », notent les auteurs de l’étude. Or ces pertes sont souvent irremplaçables. « Ces changements sont habituellement permanents : une fois que les terres agricoles ou naturelles sont utilisées à des fins urbaines, il est peu probable qu’elles reviennent à un état naturel. » Juste au Québec, c’est 920 km2 de terres arables qui ont disparu, soit l’équivalent de deux fois la superficie de l’île de Montréal. L’avancée des villes a également fait perdre 1200 km2 de terres naturelles à la province, comme des forêts ou des terres humides.

Démographie

Étalement plus rapide au Québec

PROGRESSION DU TERRITOIRE BÂTI DE 2001 À 2011

Gatineau 30 %

Sherbrooke 19 %

Québec 16 %

Saguenay 12 %

Trois-Rivières 12 %

Montréal 11 %

Statistique Canada a évalué le développement des grandes villes du pays en mesurant la superficie des zones bâties, c’est-à-dire couvertes par des habitations, commerces ou routes. Il en ressort que les principaux centres urbains du Québec ont vu leur territoire bâti croître de 15 % de 2001 à 2011. Ceux-ci couvrent désormais plus de 2900 km2. Cette progression est nettement plus forte que celle de 6 % observée dans le reste du Canada. En fait, les six principales régions urbaines du Québec ont même connu une croissance plus forte que la région de Calgary (10 %), qui a pourtant connu un boom économique sans précédent grâce à l’exploitation des sables bitumineux.

Démographie

Échec des fusions

« Ces chiffres sur l’étalement démontrent l’échec ou les effets pas très rapides des fusions, se désole Christian Savard, de Vivre en ville. Au-delà des économies d’échelle promises, les fusions, c’était aussi le contrôle de l’étalement par le fait que les villes devaient être moins en compétition pour les développements immobiliers. » L’organisation qui prône la densification des villes espère que le plan dont s’est dotée la région de Montréal pour encadrer le développement portera ses fruits.

Démographie

L’étalement urbain se poursuit au Québec

L’étalement urbain s’est poursuivi au Québec depuis le début des années 2000, tandis que les grandes villes du reste du pays sont parvenues à se densifier, révèle une récente étude de Statistique Canada. Les données démontrent que l’avancée des citadins s’est principalement faite au détriment des terres agricoles, qui ont continué à disparaître en grand nombre.

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