Distinguer le vrai du faux

La Presse a demandé à des scientifiques de mettre certaines affirmations à l’épreuve des faits. Voici leur verdict. 

DISTINGUER LE VRAI DU FAUX

Se toucher le nez

L’AFFIRMATION

Se toucher le nez est le signe d’une contradiction, de quelque chose qu’on veut retenir, qui nous déplaît, même d’un mensonge, affirme Philippe Turchet dans son livre La Synergologie.

Distinguer le vrai du faux

Position et émotion

L’AFFIRMATION

Changer de position, c’est changer d’émotion, sans le savoir, affirme la synergologue Christine Gagnon dans sa formation aux avocats. « À une position correspond donc une émotion. Et à un changement de position correspond un changement d’émotion. »

Distinguer le vrai du faux

Deux secondes additionnelles

L’AFFIRMATION

Dans sa formation au Barreau, la synergologue Christine Gagnon affirme qu’une personne qui a commis un crime et qui doit répondre à une question à ce sujet prend deux secondes de plus pour répondre. 

Distinguer le vrai du faux

Neuf positions assises

L’AFFIRMATION

Dans sa formation au Barreau, la synergologue Christine Gagnon affirme qu’on peut être assis dans neuf positions différentes sur une chaise : de la « position de fuite » (penchée vers l’arrière, épaule gauche en retrait) à la « position d’attaque » penchée vers l’avant, épaule droite avancée. 

Distinguer le vrai du faux

Pierreich Plusquellec :  « Se gratter le nez serait plutôt un comportement manifesté lorsque l’émetteur est très confortable, mais ça peut provenir d’une envie de se gratter aussi ! », affirme le chercheur, citant une étude publiée dans le Journal of Applied Social Psychology (1991).

Distinguer le vrai du faux

Pierrich Plusquellec, éthologue : « Je n’ai jamais rencontré ces dénominations dans la littérature scientifique. » Albert Mehrabian, auteur souvent cité de façon floue par les synergologues, a assimilé en 1968 la position du tronc vers l’avant comme un « signe d’engagement dans une interaction sociale ».

Distinguer le vrai du faux

Pierrich Plusquellec, docteur en éthologie et chercheur au Centre d’études sur le stress humain de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal : « Il y a un consensus quant au fait que les mouvements du corps ne traduisent pas en eux-mêmes d’émotions. Seules les expressions faciales du visage et l’expression vocale sont porteurs d’émotions. Par contre, les informations du corps peuvent fournir une indication quant à l’intensité de l’émotion ressentie. »

Distinguer le vrai du faux

Michel Saint-Yves, psychologue judiciaire, auteur d’ouvrages sur les interrogatoires de police : « Ça repose sur un principe : construire un mensonge, ça prend du temps. Le délai est relatif, ce n’est pas forcément un indice de mensonge. Ça peut être une surcharge cognitive liée à autre chose. L’histoire des deux secondes est la simplification d’une chose qui peut être vraie. »

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