En bref

1 milliard

La multinationale montréalaise CAE a signé deux contrats de services d’entraînement à long terme avec l’armée américaine et l’Aviation royale du Canada (ARC) d’une valeur totale de plus de 1 milliard, y compris les options. Le contrat avec l’armée américaine porte sur la prestation de services de soutien aux instructeurs en classe, sur simulateur et en vol pour une durée d’un an, avec huit options d’un an chacune, jusqu’en 2026. Le contrat avec l’ARC a pour objet la modification et la prolongation jusqu’en 2023 du programme d’entraînement en vol de l’OTAN au Canada dans le cadre duquel CAE assure une formation au sol et sur simulateur et soutient l’entraînement en vol des pilotes militaires. — La Presse canadienne

Entrepreneuriat

L’inventeur Luc Jalbert retourne à son garage

À l’image de son idole Joseph-Armand Bombardier, qui inventait ses véhicules dans le garage familial, Luc Jalbert, l’inventeur de la bouchonneuse en ligne utilisée par l’industrie pharmaceutique, retourne travailler dans son garage.

À l’âge de 50 ans, 20 ans après la fondation de Jalbert Automatisation, Luc Jalbert vend ses actions à son partenaire de longue date NJM Packaging, de Montréal. Depuis 2011, NJM détenait 49 % des actions de l’entreprise. Le prix de la transaction n’a pas été dévoilé. À part M. Jalbert, la direction actuelle de même que l’équipe de production et d’ingénierie demeurent en place.

Étant donné que NJM a elle-même été rachetée en mai 2016 par Pro Mach, de Cincinnati, en Ohio, Jalbert tombe dans le giron de l’entreprise américaine ayant un chiffre d’affaires de 700 millions US.

Nommée « beltorque », la machine de M. Jalbert, ingénieur de formation, a la particularité de serrer les bouchons par un système de courroies. Traditionnellement, les bouchonneuses fonctionnent par un système à disque.

La bouteille et le bouchon sont apportés par deux convoyeurs distincts. La première paire de courroies a pour but de visser le bouchon sur la bouteille, tandis que la seconde a comme tâche de le resserrer.

Il s’est maintenant vendu plus de 250 beltorques. Le rythme annuel se situe entre 50 et 60 machines par année, surtout au Canada et aux États-Unis. L’Europe reste toutefois à conquérir. L’inventeur croit que l’intégration de Jalbert Automatisation au sein de Pro Mach, puisque cette dernière détient aussi la française Zalkyn, facilitera l’entrée de la bouchonneuse révolutionnaire en Europe.

Nous avions fait le portrait de la PME de Boisbriand dans La Presse du 21 janvier 2013. À l’époque, Jalbert récoltait des revenus annuels de 4 millions et employait 30 personnes, dont 12 ingénieurs. Quatre ans plus tard, Jalbert a 50 employés, dont 20 ingénieurs. Le chiffre d’affaires a doublé, à 8 millions.

Outre la beltorque, la PME vit de contrats d’ajustement sur mesure de machineries.

L’entreprise, qui a déjà agrandi son service de génie depuis la parution du premier article, projette d’agrandir la superficie de l’usine de 12 000 à 18 000 pi2 en 2017. Un investissement de 200 000 $.

Inventer, pas une sinécure

Mais il y a des choses qui ne changent pas chez Jalbert. Concevoir de zéro une machinerie reste aussi ardu qu’avant. Il s’était écoulé presque 10 ans avant que la société réussisse à vendre ses premières bouchonneuses. Lors de notre rencontre, en 2013, Luc Jalbert se montrait enthousiaste à l’égard de son prototype Pump Placer, un robot industriel servant à fermer les contenants de pompe à savon. Eh bien ! quatre ans plus tard, le produit n’est pas encore rendu au stade de la commercialisation.

« On est encore dedans. On est en train de regarder une collaboration avec le programme CNRC Pari [programme d’aide à la recherche industrielle]. Ils ont de l’intérêt à nous donner un coup de main pour faire avancer le projet. Il y a quand même pas mal de sous à mettre là-dedans. »

— Luc Jalbert

Comme quoi inventer prend beaucoup de patience. Ce n’est pas Joseph-Armand Bombardier qui aurait dit le contraire, lui qui a dû raffiner son produit durant 12 ans avant de pouvoir vendre ses premières autoneiges.

Et sur quoi comptez-vous travailler dans votre garage, M. Jalbert ?

« L’électrification des transports crée un paquet d’occasions, a répondu le fier propriétaire d’une Tesla S. Un bon entrepreneur est capable de cerner les besoins de la société », a-t-il ajouté. M. Bombardier n’a-t-il pas créé l’autoneige pour briser l’isolement des campagnes l’hiver ?

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