Montréal

Une année faste pour les tournages étrangers à Montréal

L’industrie du film continue sur sa lancée à Montréal, où l’on s’attend à connaître une autre année faste. Quelques productions étrangères étant encore attendues, 2017 pourrait atteindre de nouveaux sommets. Et malgré l’augmentation du nombre de tournages – et la controverse cette semaine sur l’utilisation du mont Royal –, le Bureau du cinéma de Montréal assure que le nombre de plaintes demeure faible.

Hausse des budgets

Les dépenses des films étrangers tournés à Montréal sont évaluées à 325 millions cette année. D’autres tournages pourraient s’ajouter d’ici la fin de 2017, ce qui pourrait faire gonfler le bilan de 65 millions, selon les projections du Bureau du cinéma du Québec. L’organisation qui attire les producteurs étrangers vise une croissance de 30 % par an, pour atteindre des investissements de 700 millions en 2022. L’arrivée d’une mégaproduction, comme X-Men : Dark Phoenix cet été, contribue évidemment à gonfler la note. À lui seul, le 13e opus de la série sur les mutants de Marvel représente des investissements de près de 80 millions.

Évolution des tournages étrangers

2009 71 millions

2010 214 millions

2011 235 millions

2012 257 millions

2013 273 millions

2014 188 millions

2015 313 millions

2016 298 millions

2017 325 millions*

* Ne comprend pas les projets d’une valeur de 65 millions toujours en attente

Source : Bureau du cinéma du Québec

Équilibre fragile

717

Nombre de tournages réalisés à Montréal en 2016. Ce nombre promet de gonfler alors que 458 tournages ont déjà été terminés en date du 10 août. Responsable de la Ville de Montréal chargé d’autoriser les tournages, Daniel Bissonnette dit s’efforcer de maintenir un équilibre entre les besoins des producteurs et la quiétude des Montréalais. « C’est certain que ce sera toujours un défi, pour toutes les villes, de faire du cinéma dans un lieu public. Forcément, on dérange toujours quelqu’un, parce qu’il faut restreindre un peu l’accès. Et même quand c’est dans un lieu privé, il faut du stationnement pour les camions », note le directeur cinéma-festivals-événements de la Ville de Montréal.

Beaucoup de permis, Peu de plaintes

7850

C’est le nombre de permis accordés en 2016 pour assurer le déroulement des tournages survenus l’an dernier. Le Bureau du cinéma de Montréal assure que le nombre de plaintes est stable. « On reçoit en moyenne une cinquantaine de plaintes par année, ce qu’on considère comme très faible », dit Daniel Bissonnette. L’année 2017 ne fait pas exception, malgré la controverse sur l’utilisation du principal stationnement au sommet du mont Royal par l’équipe de tournage de X-Men. Malgré le faible nombre de plaintes, Daniel Bissonnette assure répondre à chacune pour tenter de réduire les nuisances. En fait, si Montréal reçoit aussi peu de plaintes, c’est que le Bureau du cinéma de Montréal a beaucoup d’expérience en la matière, existant depuis 1979, avance son directeur. « Ça fait longtemps qu’on a reconnu le besoin d’aider les producteurs et de trouver un équilibre. »

La photo avant les films

Pour attirer les productions étrangères, Montréal mise d’abord sur la photo. Chaque fois que le Bureau du cinéma a vent d’un scénario de film qui pourrait être tourné dans la métropole, un album photo des bâtiments et endroits publics où la production pourrait avoir lieu est constitué. « Voici les lieux clés, voici ce qu’on a à offrir », résume Daniel Bissonnette. S’ils sont intéressés, les producteurs peuvent alors décider de visiter Montréal où ils pourront voir les lieux proposés, visiter les studios de cinéma et rencontrer les syndicats des employés de production. M. Bissonnette estime que Montréal a de nombreux atouts. « On est l’une des deux seules villes en Amérique du Nord avec une architecture aussi variée », dit-il.

Une industrie de 1,5 milliard

Daniel Bissonnette souligne que la production audiovisuelle est une industrie importante pour Montréal, représentant des investissements annuels d’environ 1,5 milliard. Bien devant les tournages étrangers, les productions locales représentent le gros de cette somme, soit un milliard. Les coproductions internationales représentent quant à elles 200 millions.

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