Techno

De nouveaux yeux pour la Station spatiale internationale

Le Canada fournira un nouveau système de vision pour la Station spatiale internationale.

Le petit robot Dextre, installé à l’extrémité du bras Canadarm, utilisera le système pour inspecter et entretenir la station spatiale. À l’heure actuelle, on utilise des caméras installées sur Dextre pour effectuer ces inspections, mais elles ne sont pas aussi précises que le nouveau système. Les astronautes peuvent également prendre des photos à partir de l’intérieur de la station ou lors de sorties dans l’espace, mais ils ne parviennent pas à couvrir l’ensemble de la surface de la station.

Le nouveau ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique, Navdeep Bains, a annoncé hier l’octroi d’un contrat de 1,7 million à Neptec Design Group, d’Ottawa, pour la conception du système.

Une entreprise de Québec, l’Institut national d’optique (INO), participera au projet en fabriquant et en testant des lentilles pour le système.

« Il s’agit d’une étape importante qui démontre l’engagement du gouvernement canadien vis-à-vis de la Station spatiale internationale, a déclaré le ministre Bains. Cela démontre également l’importance que nous accordons à l’innovation. »

Une fois la phase de conception terminée, le gouvernement canadien lancera un nouvel appel d’offres pour la fabrication du système. Neptec et l’INO auront évidemment une sérieuse longueur d’avance pour remporter ce nouveau contrat. La valeur de celui-ci n’a pas encore été déterminée.

« Cela va dépendre du design final », a déclaré le ministre Bains.

« UNE IMPORTANTE QUESTION DE SÉCURITÉ »

Le nouveau système de vision, de la taille d’un four à micro-ondes, sera lancé dans l’espace en 2020. Il utilisera trois capteurs, un laser 3D, une caméra HS et une caméra infrarouge, pour inspecter en détail les surfaces externes de la station.

« C’est une importante question de sécurité », a déclaré l’astronaute Jeremy Hansen.

« La station spatiale est constamment bombardée par des micrométéorites. Il est important d’inspecter toutes les surfaces, une capacité que nous n’avons pas présentement. »

— L’astronaute Jeremy Hansen

Ces micrométéorites peuvent endommager la surface et causer de petites entailles. Les astronautes qui effectuent des sorties dans l’espace peuvent déchirer leurs gants s’ils les accrochent. Plus le temps passe, plus ces entailles se multiplient.

Avec le nouveau système, le Canada solidifie son avance dans le domaine de l’optique spatiale. Le pays est déjà un chef de file dans le domaine de la robotique spatiale avec la conception et la réalisation du bras Canadarm, de Dextre et de la Base mobile, qui permet le déplacement de Canadarm et de Dextre le long de la station.

Le ministre Bains a soutenu que la technologie développée par le Canada pour la station spatiale pouvait trouver des applications sur la terre.

« Elle permet notamment de faire l’entretien de centrales nucléaires, de réparer des pipelines souterrains ou de nettoyer des déchets toxiques », a-t-il déclaré.

En investissant dans la station spatiale, le Canada obtient le droit d’envoyer des astronautes à bord de la station spatiale. C’est ainsi que Jeremy Hansen et le Québécois David Saint-Jacques devraient aller dans l’espace d’ici la fin de 2024.

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