Précision

Dans notre numéro d’hier, nous avons malencontreusement fait disparaître la signature de l’auteur de l’article « Des DG tranquilles ». Il s’agissait de Guillaume Lefrançois. Nos excuses.

Le Canadien

À la recherche de stabilité devant le filet

Le vétéran gardien Al Montoya signe une prolongation de contrat de deux saisons avec le Tricolore

S’il y a une chose qui est stable chez le Canadien, c’est l’instabilité derrière Carey Price. Mais Marc Bergevin a bien l’intention d’y remédier.

Le directeur général n’a pas perdu de temps. En vertu de la convention collective, il ne pouvait pas offrir de nouveau contrat à Al Montoya avant le 1er janvier. Dès le 2 janvier, l’équipe a annoncé une entente avec son gardien numéro 2.

Montoya a donc signé une prolongation de contrat de deux ans, d’une valeur totale de 2,13 millions de dollars, a-t-on annoncé hier.

« Du propriétaire jusqu’au personnel hockey, tu ne peux pas demander mieux. En tant que joueur, ça facilite notre travail », a indiqué hier Montoya, visiblement enchanté par ses premiers mois dans l’organisation du Tricolore.

Si tout se déroule comme Bergevin le prévoit, Price pourrait donc passer deux saisons de suite avec le même adjoint, du jamais vu depuis les trois années de Peter Budaj. Au cours des quatre dernières saisons, Price a eu Budaj, Dustin Tokarski, Mike Condon et Montoya comme adjoints.

Cela dit, le CH aura besoin de la coopération des Golden Knights de Las Vegas pour jouir de cette stabilité au poste d’auxiliaire. Les équipes peuvent en effet protéger un seul gardien en vue du repêchage d’expansion. Or, Price sera le gardien protégé, d’abord parce que le Canadien est tenu de le faire en vertu de son contrat. Et clause ou pas, même Mike Milbury comprendrait que la décision s’impose.

C’est donc dire que selon toute vraisemblance, Montoya sera disponible pour la 31e équipe de la LNH.

« J’y vais un an à la fois. En ce moment, je veux aider cette équipe à gagner et être un bon coéquipier. Je dois m’occuper de ce que je contrôle, et je ne me préoccupe pas du reste. » — Al Montoya

Du coup, Bergevin règle aussi une situation embêtante pour le repêchage d’expansion. Chaque équipe doit rendre disponible au moins un gardien qui a un contrat en poche pour 2017-2018, ou qui sera joueur autonome avec compensation à l’été 2017. Mais les joueurs qui ont deux ans ou moins d’expérience chez les professionnels ne peuvent pas être exposés, ce qui excluait Charlie Lindgren et Zachary Fucale de l’équation.

« Je ne donnerais pas un contrat de deux ans à un joueur simplement parce que je dois l’exposer au repêchage d’expansion, a toutefois répondu Bergevin. Des gars comme ça, tu peux en trouver en avril ou en mai. C’est basé sur ses performances. Après sa victoire en Floride, vous avez vu la réaction des gars, ils étaient tous contents pour lui. C’est un bon coéquipier. »

L’adjoint de Carey Price présente une fiche de 4-4-2, une moyenne de 2,74 et une efficacité de ,909. Il a réussi un jeu blanc.

Montoya s’est amené avec le Canadien l’été dernier, embauché à titre de joueur autonome. Le gardien de 31 ans en était à sa cinquième équipe dans la LNH, après des passages chez les Coyotes de l’Arizona, les Islanders de New York, les Jets de Winnipeg et les Panthers de la Floride. Il a aussi fait partie de l’organisation des Rangers de New York, qui l’ont repêché au 6e rang au total en 2004.

La suite pour Lindgren ?

L’annonce d’hier est intéressante quant aux intentions du Canadien avec Lindgren.

Le jeune homme de 23 ans, embauché comme joueur autonome le printemps dernier après trois saisons dans les rangs universitaires, s’en tire très bien à titre de recrue chez les IceCaps de St. John’s. Il présente un dossier de 13-8-1, une moyenne de 2,62 et une efficacité de ,918. Déjà, il vient au deuxième rang de la Ligue américaine pour les minutes jouées cette saison.

Malgré de tels succès, Lindgren devra visiblement faire preuve de patience, si on se fie aux propos de Bergevin.

« En général, un gardien prend trois ans dans la Ligue américaine avant d’être prêt pour la LNH. Ça ne veut pas dire que ça va lui prendre trois ans, mais en général, un gardien a besoin de millage. » — Marc Bergevin

C’est à se demander si le parcours de Condon n’incite pas le Tricolore à faire preuve de patience. L’équipe avait promu Condon dans la Ligue nationale au terme du camp d’entraînement 2015. Le gardien avait une seule saison d’expérience – une très bonne saison, cela dit – dans la Ligue américaine. Après des débuts prometteurs à Montréal, il a toutefois été jeté dans la gueule du loup avec la blessure à Price, avec les résultats que l’on connaît. Le Canadien l’a finalement perdu au ballottage à l’automne, et il fait maintenant belle figure avec les Sénateurs d’Ottawa.

Avec Price qui pourrait devenir joueur autonome à l’été 2018, Bergevin a tout intérêt à gérer adéquatement sa relève devant le filet.

Aucun retour imminent

Après avoir chaussé les patins la semaine dernière, Andrew Shaw a été freiné dans sa progression. L’attaquant a subi une commotion cérébrale il y a trois semaines contre les Bruins de Boston, mais n’a pas accompagné les éclopés David Desharnais et Alex Galchenyuk sur la patinoire. Andrei Markov, blessé au bas du corps et absent pour une durée indéterminée, n’a pas non plus enfilé les patins, hier. Aucun des cinq blessés (Greg Pateryn est l’autre) n’a fait le voyage qui amènera le Tricolore à Nashville, Dallas et Toronto. Par ailleurs, Carey Price sera le gardien partant ce soir contre les Predators à Nashville.

« On va se calmer le pompon »

Marc Bergevin a ressorti hier une expression qu’il commence à affectionner quand il s’est fait questionner sur le bilan de mi-saison qu’il fait de son équipe, à la lumière des ambitions de championnat qu’elle entretient. « On va se calmer le pompon avec le championnat, on va commencer par se rendre en séries, a lancé Bergevin. On est satisfaits du début de saison. On s’en est sortis pas mal bien sans Galchenyuk, Markov, Desharnais, Shaw, Pateryn. Toutes les équipes passent à travers des périodes difficiles. Steven Stamkos à Tampa Bay ne sera pas prêt avant mars. C’est la réalité de la LNH aujourd’hui : tu bâtis ton équipe en été et ensuite, tu croises les doigts pour la santé. Pour l’instant, on est satisfaits, mais on a encore beaucoup de pain sur la planche. »

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