L’arrière-boutique
Betina Lou
La Presse
Arrivée dans le paysage de la mode montréalaise a la fin des années 2000, Marie-Eve Emond a réussi à solidement ancrer sa marque ici, aux côtés d’une génération de créateurs désormais bien installés (Eve Gravel, Valérie Dumaine, UTTLD, pour ne nommer qu’eux). Et ce, en dépit d’un contexte économique difficile, spécialement à Montréal, où le textile a déjà connu des jours meilleurs.
Doucement, mais sûrement toutefois, Betina Lou fraye son chemin dans les garde-robes des Québécoises et des Canadiennes (ses points de vente sont à Montréal, Ottawa, Toronto et Québec). Marie-Eve Emond, 35 ans, est une perfectionniste qui aime prendre le temps de bien faire les choses. Aussi la jeune maman d’un garçon de 2 ans n’a jamais ambitionné de se transformer en conquérante du prêt-à-porter, mais plutôt de poursuivre sa voie avec Betina Lou.
« J’aime quand c’est relax. Parfois, je me dis : “Je vais conquérir le monde”, faire des foires à New York. Mais j’aime rester à cette échelle-là. J’aime la continuité. »
— Marie-Eve Emond, designer de Betina Lou
Ce trait de personnalité se retrouve dans ses vêtements, qui, saison après saison, creusent le même sillon. Évoluent pour se perfectionner, plutôt que de changer du tout au tout. Une formule qui vise juste et séduit une clientèle fidèle, attachée à des vêtements de qualité.
« On essaie vraiment de voir comment les morceaux peuvent se mélanger d’une saison à l’autre », explique Marie-Eve Emond, qui prêche par l’exemple : elle-même porte, quand nous la rencontrons, un chemisier sans manches de sa nouvelle collection printemps-été, et un tricot de sa précédente collection automne-hiver. « Les morceaux ne sont pas identifiables à une saison. Quand tu isoles un produit, il est cohérent avec le reste. »