Santé

Des frais accessoires contournés, dénonce un organisme communautaire

Des médecins auraient remplacé ces frais abolis par Québec par des frais administratifs ou des examens non couverts par la RAMQ

Si les frais accessoires imposés par des médecins pour des gouttes, des tests de glycémie ou des changements de pansements, par exemple, ont été abolis par Québec, certains médecins ont notamment remplacé cette pratique par des frais administratifs abusifs ou par des examens très coûteux non couverts par la Régie de l’assurance maladie (RAMQ), a dénoncé hier en conférence de presse la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles.

Après l’abolition des frais accessoires, la Clinique a jugé bon de faire le suivi et de mettre en place un registre de surveillance sur l’internet.

Sa conclusion, à partir de 90 témoignages récoltés entre janvier 2017 et octobre 2017 : oui, la facturation pour des médicaments et des agents anesthésiques a presque disparu, mais le problème s’est transporté ailleurs.

Dans certains cabinets, les frais accessoires abusifs ont été remplacés par toutes sortes de frais administratifs – pour remplir des formulaires ou pour obtenir des copies du dossier médical, par exemple.

Des citoyens ont par ailleurs rapporté que des médecins leur ont recommandé des examens pour les yeux non couverts par la RAMQ et très coûteux – avant une opération pour des cataractes, notamment, ou des examens préventifs pour le glaucome – sans qu’il leur soit possible de savoir si ces examens étaient vraiment nécessaires.

Certains patients ayant des problèmes oculaires ont rapporté avoir essuyé une facture finale dépassant les 500 $.

« Nous continuons de défendre le principe que tout frais en santé pris à même le portefeuille des patients doit être éliminé afin de préserver notre régime public », plaide Stéphane Defoy, organisateur communautaire à la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles.

Des bémols du ministre Barrette

En entrevue téléphonique hier après-midi, le ministre de la Santé Gaétan Barrette s’est d’abord réjoui de cette reconnaissance que la loi sur l’abolition des frais accessoires a porté ses fruits.

Pour ce qui est des frais administratifs, le docteur Barrette a d’abord rappelé que certains d’entre eux, tant qu’ils ne sont pas abusifs, vont de soi. Il a cité en exemple le cas d’un formulaire à remplir à des fins d’assurances.

Quant aux frais administratifs clairement abusifs, le ministre Barrette a expliqué qu’ils se trouvent « dans un territoire qui n’est pas officiellement le [sien] ».

La RAMQ n’a pas de prise sur ceux-ci non plus. Ces frais administratifs, a précisé le ministre Barrette, relèvent plutôt du Collège des médecins, qui les encadre et qui peut sanctionner des médecins fautifs.

Qu’il s’agisse de frais accessoires contraires à la loi ou de frais administratifs non acceptables, le ministre Barrette invite donc la population à porter plainte au bon endroit.

Il précise d’ailleurs que depuis la promulgation de la loi abolissant les frais accessoires, la RAMQ a bel et bien enquêté sur certains cas et que des sanctions ont suivi.

La Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles tout autant que le ministre Barrette rappellent enfin que les médecins sont tenus d’afficher très clairement la liste des frais qui peuvent être facturés aux patients.

Le registre de la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles est toujours en place et la clinique souhaite pouvoir continuer à documenter la situation.

Trains de banlieue

Du renfort sur la ligne Deux-Montagnes

Les dernières semaines ont été chaotiques sur le réseau des trains de banlieue, notamment sur la ligne Deux-Montagnes. Forcé de procéder à des réparations d’urgence sur les voitures desservant cette ligne, le Réseau de transport métropolitain (RTM) a annoncé l’ajout d’un convoi temporaire à compter de ce matin pour assurer six des départs prévus à l’horaire habituel.

« On a connu une longue série d’écarts de température importants qui ont eu des impacts sur le matériel roulant, et celui de Deux-Montagnes s’est avéré plus sensible, a expliqué Caroline Julie Fortin, porte-parole du RTM. On doit procéder rapidement à des améliorations sur les voitures utilisées normalement. »

La ligne Deux-Montagnes étant électrifiée, les voitures utilisées sur celle-ci sont différentes et plus âgées que celles desservant le reste du réseau. Elles se sont ainsi avérées moins résistantes aux variations de température. Les voitures des autres lignes sont toutefois compatibles sur toutes les voies. Ainsi, les usagers de la ligne Deux-Montagnes verront un convoi de 10 voitures multiniveaux de type 3000 assurer le service des trains 920, 921 et 930 le matin, ainsi que 941, 950 et 951 le soir.

« On a fait des emprunts sur les autres lignes et utilisé les voitures de réserve. On a pris des voitures sur les rames de train où l’achalandage est moins grand. Il n’y aura pas de réduction de service sur les autres lignes », a assuré Mme Fortin, précisant qu’il s’agissait d’une mesure d’atténuation temporaire, le temps que les améliorations soient apportées aux voitures défectueuses de la ligne Deux-Montagnes.

Début d’année pénible

Dans les deux premières semaines de janvier, le RTM a enregistré 309 retards sur ses six lignes de train. Un début d’année « assez exceptionnel », admet Mme Fortin, attribuable aux conditions météorologiques extrêmes.

« On a constamment révisé notre plan hivernal, qui s’était avéré suffisant les autres années, mais qui a dû être modifié cette année », a expliqué la porte-parole du RTM.

Ainsi, d’autres mesures d’atténuation ont été mises en place sur l’ensemble du réseau. Le RTM a ajouté des équipes sur le terrain et dans les garages qui effectuent des tests supplémentaires sur le matériel ; il a engagé des entreprises de déneigement ferroviaire additionnelles ; il a ajouté du personnel à la gare Lucien-L’Allier afin de procéder au déneigement systématique des aiguillages aux heures de pointe ; il a déployé des inspecteurs à des endroits stratégiques pour faciliter les opérations.

Semaine pour un Québec sans tabac

Le tabagisme, un fléau toujours d’actualité

Les fumeurs sont jusqu’à 10 fois plus à risque de souffrir d’un cancer de la bouche et quatre fois plus à risque d’avoir une maladie du cœur que les non-fumeurs ; 85 % des cancers du poumon et 60 % des décès liés au cancer de la gorge sont aussi dus au tabagisme. C’est ce qu’est venu rappeler hier le Conseil québécois sur le tabac et la santé au premier jour de la Semaine pour un Québec sans tabac. En 2017, quelque 1070 Québécois ont reçu un diagnostic de cancer de la bouche et 300 personnes en sont mortes. L’excision de la tumeur nécessite parfois l’amputation d’une partie de la lèvre, de la langue ou du nez. La situation est tout aussi dramatique pour les 345 Québécois qui ont eu un diagnostic de cancer du larynx, rappelle le Conseil québécois sur le tabac. En 2017, ce cancer mène à une laryngectomie totale chez près d’un patient sur trois.  — Louise Leduc, La Presse

Actualités

Un réfugié yézidi veut rencontrer Trudeau

Un garçon yézidi qui est resté captif pendant trois ans en Irak avant d’être réuni avec sa famille à Winnipeg l’an dernier demande de rencontrer le premier ministre Justin Trudeau. Dans une vidéo diffusée sur Facebook par l’Association yézidie du Manitoba, Emad Mishko Tamo, âgé de 13 ans, tient une pancarte sur laquelle il est écrit qu’il remercie le Canada de l’avoir aidé et qu’il souhaite partager son histoire pour défendre tous les « milliers » d’autres enfants yézidis tenus en otage. Sur une autre affiche, il invite Justin Trudeau à le rencontrer. Le président de l’association, Hadji Hesso, dit espérer que le gouvernement fédéral accueille plus de réfugiés yézidis au Canada, soulignant que plusieurs enfants ont été libérés après la défaite du groupe État islamique en Irak, sans personne pour les aider. Ces enfants reviennent chez eux, mais ils n’ont plus de famille, a-t-il plaidé. — La Presse canadienne

Politique

Le NPD du Québec a élu son premier chef

Le Nouveau Parti démocratique du Québec (NPDQ) a élu son premier chef, hier. Raphaël Fortin l’a emporté face à son rival Raymond Côté et prend ainsi la tête du parti à quelques mois des prochaines élections provinciales. Raphaël Fortin est âgé de 37 ans. Diplômé en administration des affaires, il est issu du milieu de l’hôtellerie et de la restauration. Il est impliqué en politique auprès du NPD depuis 2007. Il s’est présenté sous la bannière orange en 2008, puis en 2015. Il s’est joint au NPDQ en 2016. Durant la course à la direction, Raphaël Fortin a promis de diriger un parti « porté par une vision pour le développement durable de ses diverses régions, pour ses politiques sociales et économiques ainsi que pour un système de justice équitable, accessible et au service de toutes et de tous ». Le NPDQ était jusqu’alors dirigé par le chef intérimaire Pierre Ducasse. Le parti progressiste fédéraliste tentera de faire élire ses premiers députés lors des élections générales prévues à l’automne. — Audrey Ruel-Manseau, La Presse

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