Jusqu’à 20 % de THC dans un échantillon

Alors que Québec étudie la possibilité de plafonner à 15 % le taux de THC du cannabis récréatif, celui décelé dans l’un de nos trois échantillons du marché noir dépassait très largement ce niveau. 

Le sachet acheté d’un revendeur sur la place Émilie-Gamelin avait un taux de THC, l’ingrédient psychoactif de la marijuana, de près de 20 %.

Plusieurs études démontrent que la concentration moyenne de THC a considérablement augmenté au cours des dernières années. Elle était d’environ 4 % en 1995, selon l’Association des médecins psychiatres du Québec. « Le niveau de THC a pratiquement triplé en 20 ans. Il faut absolument mettre une limite, parce que les taux vont inévitablement continuer à augmenter si on ne le fait pas », croit la Dre Karine J. Igartua, présidente de l’association. Au Colorado, par exemple, des concentrés de cannabis contenant 45 % de cannabis sont vendus en toute légalité. « La science démontre que plus les consommateurs commencent jeunes, et plus ils consomment souvent, plus les risques de psychoses sont élevés. Si les taux de THC continuent d’augmenter, le problème ne peut qu’empirer », croit-elle.  

« À 20 % de THC, c’est les conséquences sur les jeunes qui inquiètent. Ça peut affecter le cerveau de façon irréversible », commente le chimiste Paul Angers, chercheur au département de chimie alimentaire de l’Université Laval.

Les deux échantillons provenant des producteurs autorisés Tweed et CanniMed, annoncés comme ayant une teneur en THC de 12,5 %, sont conformes à cette prétention selon nos tests. Le niveau de cannabidiol, ou CBD, composant dont la présence peut diminuer les risques de psychose, est aussi conforme aux prétentions des deux produits et se trouvait à des niveaux normaux dans tous les cas. La recherche scientifique commence à peine à explorer l’impact du CBD sur les risques de psychose.

L’Institut national de santé publique du Québec affirme dans un mémoire présenté la semaine dernière à l’Assemblée nationale que « les hautes concentrations en THC combinées avec l’absence ou de faibles teneurs en CBD augment[ent] le risque de dépendance et de psychoses. »

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