Affaires

Nos suggestions pour les Fêtes

Lecture, télé, balado, jeu : la section Affaires de La Presse vous offre ses recommandations pour les Fêtes, qu’elles soient sérieuses ou ludiques.

Redécouvrir Orwell

Un chapitre particulièrement éclairant pour le récit de ce classique de George Orwell, qu’on peut redécouvrir en livre audio, est consacré à la « nécessité » économique de la guerre permanente. Normalement, le progrès technologique devrait élever le niveau de vie des citoyens, ce qui serait dangereux pour la classe dominante. La solution : détourner toute la production non vers le confort, mais vers la guerre. « Une société hiérarchisée n’était possible que sur la base de la pauvreté et de l’ignorance », écrit Orwell, une leçon qu’ont bien retenue quelques dizaines de dictateurs.

1984, de George Orwell (livre audio)

— Karim Benessaieh, La Presse

Un classique et un conseil

Que serait le temps des Fêtes sans une partie de Monopoly ? Soit, le jeu transmet de drôles de valeurs socioéconomiques et glorifie les monopoles, mais c’est un plaisir coupable. Ironiquement, le jeu de Monopoly a été inventé en 1903 par Elizabeth Magie… pour dénoncer les monopoles et démontrer combien ils ont des conséquences néfastes. Avec la version iPad de Monopoly, vous pouvez jouer une partie en famille en moins d’une heure. Un conseil en terminant : si vous êtes quatre joueurs, essayez de construire des maisons sur les terrains orange et rouges, au centre du jeu.

— Vincent Brousseau-Pouliot, La Presse

Le détail du comment

C’est devenu chose connue que des gens ont utilisé et continuent d’utiliser Facebook pour manipuler des élections, aux États-Unis comme ailleurs dans le monde. Le détail du comment reste toutefois nébuleux pour la plupart des gens. Ce documentaire l’explique à merveille. Il réussit même à créer un certain suspense en s’appuyant sur un personnage nébuleux et torturé, celui d’une ancienne employée de la firme Cambridge Analytica qui passe à table.

The Great Hack : l’affaire Cambridge Analytica (Netflix)

— Jean-François Codère, La Presse

Pour faire le plein d’énergie

Le temps des Fêtes est l’espace-temps tout désigné pour se requinquer le moral. Après les sombres mois de novembre et de décembre, les jours commencent enfin à allonger. Pour moi, la meilleure façon de savourer pleinement cette luminosité retrouvée, c’est de le faire en dévalant une piste de ski alors que les reflets de la neige ne font qu’amplifier l’effet curatif du soleil. Et je suis content de participer à la vitalité de l’industrie québécoise du ski, qui génère des retombées de 800 millions chaque hiver.

— Jean-Philippe Décarie, La Presse

Le temps de se rassembler

Dans son troisième livre, la femme d’affaires et ex-dragonne nous invite à réfléchir au rôle global de l’entrepreneur. De la famille à l’éducation, en passant par l’immigration et la place des femmes, elle livre en toute franchise ses observations et ses solutions. Que penser de l’érosion de la politesse dans les entreprises ? A-t-elle pris naissance avec nos enfants rois ? Pourquoi Danièle Henkel est-elle toujours considérée comme une immigrante par certains dans le monde des affaires après presque 30 ans d’intégration au Québec ? Ces différences qui nous rassemblent sont aussi une solution à la pénurie de main-d’œuvre.

Ces différences qui nous rassemblent, de Danièle Henkel, Éditions Plon, 2019, 187 pages

— Isabelle Dubé, La Presse

Le côté obscur d’Amazon

Le journaliste de Vox Jason Del Rey anime l’émission balado Land of the Giants sur l’incontournable du commerce en ligne Amazon. Les huit épisodes d’une trentaine de minutes lèvent le voile sur l’impact du géant dans nos vies : de l’omniprésence du système de fidélisation Prime aux risques de travailler dans les entrepôts robotisés, en passant par la collecte de données effectuée par ses haut-parleurs connectés. Dans ses prochaines saisons, Land of the Giants entend faire le portrait d’Apple, Facebook et Google. En anglais seulement.

Balado Land of the Giants

— Daniel Dubrûle, La Presse

Conseils de trader

Avec les marchés à des sommets, le premier livre de Michel Villa – publié cet automne – arrive à un moment opportun pour ceux qui cherchent des façons d’augmenter leurs chances de réussite en Bourse. Le savoir est nécessaire mais insuffisant, selon l’auteur, ex-arbitragiste-actions. À l’aide d’anecdotes, d’exemples, de faits vécus, de statistiques, etc., il offre ses 20 « règles d’or » et des conseils pratiques pour gérer ses émotions et penser au deuxième degré, c’est-à-dire tenir compte de la réaction éventuelle des participants de marché.

Pile et face – Combiner raison et émotion pour réussir en Bourse, de Michel Villa

— Richard Dufour, La Presse

On en jase après les Fêtes

Mes collègues plus âgés – il y en a quelques-uns – me rappellent souvent combien il était facile, à l’époque, de décrocher le téléphone, d’appeler dans une entreprise et de parler subito presto au PDG pour un article du lendemain. Aujourd’hui, le journalisme économique et financier a changé, plombé par la culture du « pas de commentaire ». Gens d’affaires, je vous recommande ce reportage du Washington Post longtemps resté sur mon bureau, tellement je trouvais qu’il mettait le doigt sur le bobo des relations entre journalistes et monde des affaires. Au plaisir d’en discuter avec vous au retour des Fêtes.

« ’No comment’ : The death of business reporting »

— Hugo Fontaine, La Presse

Mode rapide, pollution monstre !

L’actualité a publié le printemps dernier un dossier aussi fascinant qu’inquiétant sur l’industrie de la mode éphémère. Car elle pollue notre planète à un rythme effréné ! Les humains, y apprend-on, achètent cinq fois plus de vêtements qu’il y a 20 ans. Une surconsommation qui fait peur, quand on sait que l’industrie de la mode se situe au deuxième rang des plus polluantes après celle du pétrole. Le reportage de Jean-Philippe Cipriani contient une foule de statistiques qu’on devrait connaître par cœur avant de jeter son dévolu sur un chandail à 12 $ qui ne survivra pas à plus de cinq lavages. Il aborde un autre aspect intéressant, celui des friperies à l’ère du fast-fashion.

— Marie-Eve Fournier, La Presse

Un braquage comme dans le temps

À l’époque froide et désincarnée du vol de données financières, pourquoi ne pas se changer les idées avec un bon vieux vol de banque en chair et en os ? Mais pas n’importe quel petit braquage ! Dans la série Netflix La casa de papel, une bande de malfaiteurs portant des masques de Dalí prennent le contrôle de l’Hôtel royal de la monnaie. Sous la gouverne du génial et mystérieux Profesor, ils tentent d’imprimer 2,4 milliards d’euros en 11 jours. Mot d’ordre : pas de bain de sang. Mais une bonne dose d’humour noir.

La casa de papel (La maison de papier, Money Heist), sur Netflix

— Stéphanie Grammond, La Presse

Drôle, révoltant, on en redemande

Voilà deux saisons que les Roy, richissimes entrepreneurs new-yorkais, nous amènent dans les bas-fonds de la mesquinerie et de la magouille familiale, et on en redemande. Succession raconte l’histoire d’un clan dont le patriarche, Logan Roy, a bâti un empire médiatique alliant journaux jaunes et télé trash, mais aussi parcs d’attractions et croisières. On dit que le personnage ressemble à Rupert Murdoch, d’autres trouvent que c’est plus Sumner Redstone, avec des allusions aux Trump et aux Kennedy. Ce qui est importe, c’est que Logan Roy, ses quatre enfants, son petit-neveu et ses alliés les plus proches sont tous plus tordus les uns que les autres dans leur quête de célébrité, de fric, de pouvoir. On adore le jeu des comédiens et les scénarios écrits au scalpel, remplis d’un cynisme aussi drôle que révoltant. À voir et à revoir, l’épisode où la famille et les proches de Logan Roy, réunis en conseil d’urgence, doivent décider qui sera sacrifié pour étouffer un scandale. Un C.A. peut-il réellement ressembler à ça ? Frigorifiant. De la grande télé.

Succession, sur HBO ou Crave TV

— Marie-Claude Lortie, La Presse

La grande expansion d’un petit resto

Le roman La fiancée américaine, de l’auteur québécois Éric Dupont, est bien plus qu’une fresque familiale dont l’action se passe tantôt à Rivière-du-Loup, tantôt à Montréal et tantôt à Berlin. Il raconte également l’édification du Groupe Mado inc., qui a pris naissance grâce à l’ambition de la jeune Madeleine. Inspirée, lors d’un passage aux États-Unis, par un restaurant de déjeuners où une serveuse dynamique vole la vedette, Madeleine – cuisinière hors pair – décide d’ouvrir son premier restaurant à Montréal, rue Saint-Hubert, avec son amie Solange. L’endroit, qui sert des crêpes à faire damner, attire vite les curieux et les médias. Peu à peu, le duo ouvrira des restaurants partout au Québec et même aux États-Unis, à une époque où peu de femmes se lancent en affaires. Un regard intéressant sur la petite histoire d’un restaurant de coin de rue qui deviendra une grande chaîne.

La fiancée américaine, d’Éric Dupont, Éditions Marchand de feuilles

— Nathaëlle Morissette, La Presse

La Fontaine parlait d’économie

Un Savetier chantait du matin jusqu’au soir :  […] Son voisin au contraire, étant tout cousu d’or, Chantait peu, dormait moins encor. C’était un homme de finance.

Qu’il parle de finance, d’épargne ou des travers humains, La Fontaine mêle une sublime finesse de style à une sagacité qui n’a encore rien perdu de sa pertinence.

Et quand Fabrice Luchini narre, on redécouvre les plus subtiles nuances de la langue du fabuliste.

— Marc Tison, La Presse

Changement de perspective

L’Orient, en fait le Proche-Orient, a toujours été étudié dans nos écoles selon notre regard historique occidental, forcément biaisé. Qu’il s’agisse des croisades du début du deuxième millénaire ou de notre perception de la reconquête catholique de l’Espagne, qui a culminé en 1492, nos préjugés polluent notre vision de l’histoire. Par exemple, ne devrait-on pas plutôt parler de l’invasion barbare catholique de l’Espagne, puisque ce territoire a été musulman, ouvert aux religions et prospère pendant 700 ans, jusqu’au XVe siècle ? Ce livre magnifiquement documenté nous fait voir une autre perspective de 2500 ans d’histoire. Dans l’ère moderne, les Anglais, notamment, en prennent pour leur grade. Passionnant.

L’Orient mystérieux et autres fadaises, de François Reynaert, chez Fayard

— Francis Vailles, La Presse

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