Style de rue
Lydia Zemke
26 ans
De Montréal
« J’aime bien la marque COS. C’est élégant et décontracté, il y a des vêtements de belles couleurs et tout se porte très facilement. »
Cet écran a été partagé à partir de La Presse+
Édition du 21 juillet 2017,
section PAUSE, écran 4
Lydia Zemke
26 ans
De Montréal
« J’aime bien la marque COS. C’est élégant et décontracté, il y a des vêtements de belles couleurs et tout se porte très facilement. »
Canadienne d’origine, Graydon Moffat a vécu plusieurs années à Los Angeles dans les années 90. À l’époque, la Californie vit au rythme du yoga et du « holistic food movement », qui arriveront ici bien des années plus tard. Fascinée par cette nouvelle façon de vivre, la femme se lance à fond dans la pratique du yoga, tout en démarrant son propre service de traiteur pour les gens ayant des soucis de digestion.
Revenue vivre à Toronto par amour en 1999, elle avoue avoir été franchement déçue par l’ambiance qui régnait alors dans la métropole. « Ce n’était pas une ville très progressiste à l’époque. C’était une terre abandonnée comparé à Los Angeles. Il n’y avait pas de yoga, pas de bar à jus, rien ! »
Après avoir travaillé en marketing, elle décide de se lancer et de suivre une formation pour devenir professeure de yoga à son compte. Dans le sous-sol de sa maison, elle se met à accueillir des élèves. Par souci de leur offrir une expérience complète qui s’adresse autant au corps qu’à l’esprit, elle commence à faire ses propres produits pour la peau – huiles, crèmes, etc. – qui connaissent rapidement un joli succès auprès de sa clientèle, avide de produits naturels faits à la main.
« Avec mon expérience culinaire, ce n’était pas si difficile pour moi de passer du côté de la beauté ; les recettes pour une vinaigrette pour une salade ou pour un élixir pour le visage sont étonnamment similaires ! »
C’est ainsi qu’est née l’idée derrière Graydon, un projet plutôt artisanal qui devint éventuellement un emploi à temps plein pour Mme Moffat : des crèmes, nettoyants, shampoings et autres produits corporels qui ont comme point commun d’être composés d’ingrédients issus des plantes.
Évidemment, le marché a beaucoup changé depuis l’époque où la professeure de yoga faisait ses produits chez elle. De nos jours, la compétition est féroce dans le secteur des produits naturels pour la peau. Comme plusieurs marques sur le marché, les produits de Graydon sont sans additifs chimiques, fragrances, huiles minérales ou conservateurs chimiques (les préservatifs utilisés sont à base de plantes, assurant une durée de vie de 18 à 24 mois).
Ce qui distingue la marque se situe du côté des ingrédients, qui pourraient aussi bien se retrouver dans votre assiette : baie de Goji, avocat, carotte, brocoli, framboise, thym, érable, chia, vinaigre de cidre… Graydon utilise le meilleur de ce que la nature a à offrir pour nourrir la peau. Au cœur des formules se retrouvent donc des huiles, beurres, extraits et poudres d’origine végétale ou minérale, présentés sous des appellations appétissantes : « Crème verte », « Crème aux petits fruits », « Smoothie pour les cheveux », « Masque Superfood »…
« Ce sont des ingrédients qui ont une grande biodisponibilité et que la peau absorbe bien. De plus, notre corps les traite comme de la nourriture… Si vous mettez des toxines sur votre peau, elles vont se retrouver dans votre système sanguin et votre foie. La même chose se passe avec de bons ingrédients ! », assure-t-elle.
L’entreprise se fait également un point d’honneur d’utiliser des ingrédients cultivés au Canada – lorsque disponibles – d’un océan à l’autre. Ainsi, les huiles de graines de brocoli et de bleuets proviennent de Colombie-Britannique, alors que l’huile de carotte sauvage ou la sève d’érable proviennent du Québec et l’huile de kale, de l’Île-du-Prince-Édouard.
Tout est également fabriqué localement, dans le laboratoire de l’entreprise, à Mississauga, en Ontario, ou à Halifax pour le masque encapsulé « Superfood ». « On essaie de réduire notre empreinte carbone au maximum », ajoute la fondatrice.
Mme Moffat tient également à ce que ses produits soient le plus unisexes possible en privilégiant les essences pas trop florales et fraîches, comme l’orange sanguine, le romarin, le citron. Elle croit également chambouler les normes de l’industrie en ne proposant pas nécessairement des produits conçus pour des types spécifiques de peau et qui peuvent également se mélanger ensemble pour l’obtention de différentes textures.
« Comme notre corps, notre peau a faim et a besoin de différents types de nutriments, de nourriture. Parfois, une crème très riche va être de mise ; parfois, on peut venir la mélanger avec notre bruine minérale, par exemple, pour l’obtention d’une texture plus légère. Bref, nos produits s’adaptent aux différents besoins de la peau », conclut-elle.