Bilan de santé des Québécois

Habitudes de vie

Si les résultats de santé des Québécois s’améliorent, c’est probablement aussi parce qu’ils mangent mieux, qu’ils fument moins et qu’ils font plus d’activités physiques dans leurs loisirs. Mais attention : pour certains indicateurs, notamment le tabagisme, les progrès ont beaucoup ralenti au cours des dernières années.

Sources : Institut national de la santé publique du Québec, Institut de la statistique du Québec, Coalition québécoise pour le contrôle du tabac

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Maladies cardiaques

Nulle part les progrès ne sont-ils aussi évidents que pour la mortalité attribuable aux maladies de l’appareil circulatoire. En trois décennies, le taux de mortalité ajusté pour l’âge est passé de 528,3 à 195 décès par 100 000 habitants, une baisse remarquable de 63 %. Autrement dit : on meurt encore de maladie cardiaque, mais on en meurt plus vieux. « Entre 40 et 50 % de l’amélioration du taux est dû à l’amélioration des approches médicales, comme l’angioplastie dans le traitement de l’infarctus, les médicaments pour le cholestérol et la tension artérielle, les pontages et les défibrillateurs », dit le cardiologue Jean-Claude Tardif, directeur du Centre de recherche de l’Institut de cardiologie de Montréal. « L’autre partie, c’est la meilleure compréhension du rôle crucial des politiques sur le tabac, la diète, l’inactivité et l’alcool. »

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Espérance de vie

L’espérance de vie à la naissance des Québécois était de 75,1 ans en 1981. Elle se chiffre aujourd’hui à 82,2 ans. L’amélioration est particulièrement notable chez les hommes : ils vivent en moyenne neuf ans de plus qu’au début des années 80. L’écart qui les sépare des femmes a été réduit de moitié au cours de la même période. Et pour prendre la pleine mesure du progrès : en 1921, l’espérance de vie des Québécois n’était que de 52 ans… C’était avant les antibiotiques, la chimiothérapie, le kale et bien d’autres choses…

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L’homo quebecensis prend du mieux

Polémiques sur la rémunération des médecins, débordements à répétition des urgences, listes d’attente : les nouvelles sont rarement bonnes quand on parle de la santé au Québec. Pourtant, ces controverses occultent un phénomène important : au cours des dernières décennies, l’état de santé des Québécois n’a cessé de s’améliorer. Le point en quelques graphiques.

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Mortalité infantile

Après avoir baissé rapidement, la mortalité infantile est stable depuis une quinzaine d’années et se chiffrait en 2014 à 4,4 morts pour 1000 naissances. C’est une baisse de près de 50 % en 35 ans. Les causes sont multiples, selon la Dre Anne-Monique Nuyt, néonatalogiste et chercheuse à l’hôpital Sainte-Justine et professeure à l’Université de Montréal : 

— amélioration des conditions socioéconomiques et de l’éducation maternelle;

— programmes sociaux;

— efficacité de la vaccination contre des maladies comme la coqueluche;

— meilleure prise en charge des anomalies congénitales;

— effet préventif de la prise d’acide folique pendant la grossesse et dans l’alimentation en général;

— échographies anténatales plus poussées menant, dans certains cas, à des interruptions volontaires de grossesse;

— amélioration des soins intensifs néonataux pour les enfants prématurés;

— baisse des cas de syndrome de mort subite du nourrisson à la suite de campagnes comme « Dodo sur le dos ».

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Cancer

Le cancer reste dans l’ensemble aussi répandu qu’il y a 10, 20 ou 30 ans. Un Québécois sur quatre en meurt. Mais le taux ajusté de mortalité, tous types de cancers confondus, a baissé, grâce notamment aux avancées en matière de traitement du cancer du sein, note le Dr Jean Latreille, patron de la Direction québécoise de cancérologie. La réduction de l’utilisation de l’hormonothérapie de remplacement chez les femmes post-ménopausées, l’amélioration du dépistage et l’utilisation de traitements adjuvants post-intervention chirurgicale « ont contribué à réduire le taux de récidive et donc la mortalité » pour ce cancer, dit-il.

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