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Payer le prix « juste » pour ses soins de santé

Sera, pour SERvices Accessibles, est une entreprise d’économie du don qui vise à rendre les soins de santé privés accessibles à tous. Le modèle fonctionne selon le principe du « donnez au suivant » : un traitement d’ostéopathie coûte environ 85 $ ; plutôt que de facturer ce montant, la clinique demande un prix volontaire entre 65 et 100 $. L’argent qui est récolté au-delà du prix minimum de 65 $ est ensuite reversé pour traiter gratuitement des clients dans le besoin.

Jean-Félix Perreault, ostéopathe de Rouyn-Noranda, devenu entrepreneur social, est à l’origine du projet. « Les thérapeutes veulent rendre leurs services accessibles, mais ils ont aussi besoin de gagner leur vie. Ils sont souvent partagés entre ces deux idées, explique-t-il. Avec Sera, on a trouvé une idée rassembleuse qui vient répondre à cette envie d’aider et aux besoins d’une clientèle dans le besoin. »

Deux cliniques physiques de Sera sont déjà installées au Québec – l’une à Rouyn-Noranda, l’autre à Sainte-Adèle – et offrent essentiellement des soins en ostéopathie et en massothérapie. Le modèle a fait ses preuves : les clients donneraient en moyenne 10 $ en don par soin. Plus de 200 traitements ont pu être offerts à des personnes défavorisées en un an.

Expansion

L’entreprise sociale souhaite maintenant étendre ses services à l’ensemble de la province et à différents types de thérapeutes (acupuncteurs, massothérapeutes, psychologues ou naturopathes). Sera deviendra ainsi une plateforme internet facilitant le contact entre les clients et divers spécialistes de la santé physique et mentale.

Les clients pourront y magasiner leur thérapeute, réserver et payer directement en ligne.

« L’un des avantages, pour les thérapeutes, est qu’ils pourront afficher leur horaire en tout ou en partie, selon le nombre d’heures qu’ils peuvent offrir dans ces conditions. »

— Jean-Félix Perreault, ostéopathe

« Ça peut être 20 % de leur temps, par exemple. S’ils font trois ou quatre séances à 80 % de leur salaire, au bout de l’année, ça ne fait pas une grosse différence. Mais si on est des centaines à le faire, ça fait une énorme différence pour d’autres », souligne Jean-Félix Perreault.

Pour financer ce projet de plateforme, Sera a lancé une campagne de financement, le 14 mars dernier. Jusqu’au 25 avril, les dons serviront à donner l’envol à ce projet. On peut notamment adhérer à la communauté, moyennant une contribution de 10 $. Sur la somme récoltée, 10 % seront également redistribués sous forme de soins gratuits.

Éventuellement, l’entreprise souhaite ouvrir une clinique physique à Montréal et elle envisage aussi d’élargir son concept à d’autres services : « Si c’est bon pour les soins de santé, ça peut l’être pour des avocats, des coiffeurs, des optométristes ou des dentistes », lance M. Perreault.

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