Acquérir pour mieux grandir
En février dernier, Eddyfi Technologies a acheté Inuktun, une entreprise de Colombie-Britannique. Il s’agissait de sa sixième acquisition en 32 mois. La PME de Québec œuvre maintenant dans plus de 80 pays.
Eddyfi est une entreprise spécialisée dans les technologies d’inspection non destructives, notamment dans les industries nucléaire, pétrolière et aérospatiale. « Nos technologies se comparent à des examens médicaux comme des rayons X et des échographies, mais elles sont destinées au milieu industriel », explique Martin Thériault, président-directeur général d’Eddyfi Technologies. D’autres technologies, comme des robots, permettent aussi d’accéder à des endroits trop étroits ou dangereux pour des humains, par exemple.
Eddyfi Technologies a fait ses premières armes dans l’industrie nucléaire au Canada et aux États-Unis. « Nous sommes allés où les clients se trouvaient », résume M. Thériault. L’entreprise a ensuite eu des demandes de l’industrie ailleurs dans le monde. Une nécessité, puisque le marché canadien est beaucoup trop restreint pour une entreprise aussi nichée.
« Nous faisons environ 5 % de notre chiffre d’affaires au Canada seulement. »
— Martin Thériault
Cela entraîne cependant beaucoup de déplacements afin de rencontrer les clients potentiels et leur montrer les produits.
Autre défi : offrir une plus large gamme de produits à la fine pointe de la technologie à sa clientèle. « Au départ, nous étions comme un médecin qui ne peut offrir qu’un test », illustre M. Thériault. Il avait l’ambition d’en proposer bien davantage !
Eddyfi Technologies a donc misé sur les acquisitions pour relever ses différents défis et continuer de croître. La récente acquisition d’Inuktun, par exemple, lui permet d’offrir à ses clients des systèmes de caméras et de véhicules robotisés.
En mai dernier, l’acquisition de l’entreprise française M2M lui a aussi permis de mettre la main sur une technologie d’ultrasons. « Un autre avantage, c’est que l’entreprise a des bureaux en Chine, explique M. Thériault. Avant, nous avions des revendeurs, mais aucun employé dans ce pays. Nous étions dépendants de tierces parties. Maintenant, nous avons une équipe sur place pour offrir du service local. Cela va nous permettre d’augmenter rapidement nos parts de marché. »
Eddyfi Technologies a aussi plusieurs autres points de vente ailleurs dans le monde. « Dans notre industrie, il y a peu d’entreprises comme la nôtre qui ont autant de points de vente », indique M. Thériault.
De plus, dans le contexte parfois houleux des relations entre différents pays, avoir des équipes locales est souvent un atout. Pensons aux tensions entre le Canada et l’Arabie saoudite, par exemple. « Ça nous met dans une position difficile, indique M. Thériault. Mais nous avons une personne sur place et environ la moitié de notre personnel vient d’un peu partout dans le monde. On profite donc de la localisation de nos employés pour paraître moins canadiens. En Arabie saoudite, ce sont surtout des Britanniques, des Arabes et des Indiens qui s’occupent de nos contrats. »
Les différentes acquisitions de l’entreprise devraient être payantes. Son président-directeur général s’attend à voir son chiffre d’affaires passer le cap des 100 millions d’ici à la fin de l’année. Quelle sera la prochaine étape pour Eddyfi Technologies ? Consolider sa position et mettre en place un nouveau plan stratégique.
Fondée en 2009
Siège social : Québec
450 employés
Exporte dans 85 pays
95 % des produits sont exportés