La docteure répond

SOS pilule du lendemain

Docteure, pour éviter une grossesse après une relation sexuelle non protégée, la pilule du lendemain est-elle une solution efficace ?

La pilule du lendemain est un contraceptif oral facile d’accès, peu coûteux et efficace, et sa prise ne représente que très peu de risques. Attention toutefois, car il s’agit d’une forme de contraception d’urgence uniquement.

Pour bien des raisons, la contraception n’est pas toujours bien planifiée et des grossesses non désirées peuvent survenir. Pour 1000 adolescentes de moins de 20 ans au Québec, il y aurait environ 23 grossesses, la grande majorité non désirées. Afin d’éviter cette épreuve, que ce soit une interruption volontaire de la grossesse (un avortement) ou une grossesse non planifiée et non désirée, il existe un programme au Québec où les pharmaciens et les infirmières, tout comme les médecins, sont autorisés à prescrire la pilule du lendemain.

Au Québec, les adolescents ont le droit de consulter un professionnel de la santé dès l’âge de 14 ans sans que les parents ne soient avisés. Les adolescentes qui désirent prendre la pilule du lendemain peuvent ainsi l’obtenir sans autorisation parentale. Pour ce qui est du coût, elle est offerte gratuitement dans certains CLSC, auprès de certaines infirmières scolaires et infirmières au triage dans les salles d’urgence. À la pharmacie, la consultation est gratuite pour toutes celles qui ont une carte valide de la Régie de l’assurance maladie du Québec et les comprimés, qui coûtent entre 20 et 30 $, sont remboursés par certains régimes d’assurances.

CONTRACEPTION D'URGENCE

Comment agit-elle ? La « pilule du lendemain » est composée de deux comprimés contenant des hormones qui inhibent l’ovulation, limitent le passage des spermatozoïdes vers l’ovule en épaississant les sécrétions au col de l’utérus et empêchent l’ovule fécondé de s’y installer. Ce n’est pas une pilule abortive : elle n’induit pas un avortement. Elle peut être prise jusqu’à cinq jours après une relation sexuelle non protégée, mais son efficacité est maximale si elle est prise dès les premières heures suivant cette relation sexuelle.

Bien que très efficace, cette méthode ne devrait jamais être utilisée comme moyen principal de contraception. Il s’agit d’une contraception d’urgence.

Les comprimés sont pris en une seule dose. Auparavant, il était conseillé de prendre les comprimés à 12 heures d’intervalle, mais il semble que l’efficacité soit la même lorsqu’ils sont pris en une seule dose et que les risques d’oubli sont ainsi éliminés. Ils peuvent occasionner une nausée et très rarement, des vomissements. Si ceux-ci surviennent dans l’heure suivant la prise des comprimés, il est important de consulter de nouveau afin de voir si une autre dose est nécessaire, cette fois accompagnée d’un médicament pour diminuer les vomissements. Également, certaines femmes ont mentionné avoir eu des maux de tête, des douleurs au ventre ou des ballonnements après la prise de la pilule du lendemain.

Pour les femmes ayant un surplus de poids, qui pèsent plus de 75 kg (165 lb), la pilule du lendemain est beaucoup moins efficace. Elle serait même inefficace pour celles qui dépassent 80 kg (176 lb). Il est alors important de consulter un médecin pour évaluer si une autre forme de contraception d’urgence, par exemple l’installation d’un stérilet, est plus appropriée.

PEU DE RISQUES

Il y a très peu de risques à la prise de la pilule du lendemain. Si vous utilisez la pilule du lendemain, vous devriez avoir vos menstruations au moment prévu ou un peu avant. Si celles-ci retardent d’une semaine ou si vous n’avez pas eu vos menstruations trois semaines après la prise de la pilule du lendemain, vous risquez d’être enceinte. Il faut alors passer un test de grossesse.

Attention ! La pilule du lendemain ne protège pas contre les infections transmissibles sexuellement. Pour cela, il n’y a que le condom. Si vous avez eu une relation sexuelle non protégée et qu’il y a un risque, aussi faible soit-il, d’avoir contracté ce type d’infection, vous devez en parler à un médecin ou à une infirmière clinicienne. Un bon questionnaire, un examen physique et parfois quelques tests détermineront s’il y a une infection. Parfois, une médication est prescrite dans l’attente des résultats des tests. Il est déconseillé d’avoir d’autres relations sexuelles avant de savoir avec certitude si une infection transmissible sexuellement est présente.

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