Musk dirige trois entreprises, qui sont basées à Los Angeles et dans la Silicon Valley. Pour y arriver, il fait des allers-retours en jet privé entre le nord de la Californie et L.A., où il réside avec ses enfants, dont il a la garde partagée. Musk a pris l’avion 185 fois en 2013, contre 4 fois pour l’Américain moyen cette année-là. Lorsque l’auteur lui fait remarquer que les bureaux de Tesla fourmillent d’employés un samedi matin, Musk est irrité. « Avant, il y avait plus de monde le samedi… Fuck, nous ramollissons. »

Depuis son enfance, Musk rêve d’exploration spatiale. Une fois multimillionnaire, il a englouti presque toute sa fortune en 2002 pour fonder SpaceX, une entreprise d’aéronautique qui vise à insuffler l’esprit de la Silicon Valley dans un secteur qui s’était sclérosé avec la fin des grands projets d’exploration humaine de l’espace. Musk veut envoyer des humains sur Mars et les ramener sur Terre pour la première fois entre l’an 2020 et 2030. SpaceX compte aujourd’hui plus de 3500 employés et est sous contrat à long terme avec la NASA. « Il fait ce qu’il veut, et il est infatigable, confie son ancienne femme, Justine Musk. Il est comme le Terminator : il place son regard sur un objectif, et il ne lâche jamais avant de l’avoir atteint. »

À 16 ans, Elon Musk a laissé sa famille derrière lui en Afrique du Sud. Détenant un passeport canadien en raison de la citoyenneté de sa mère, il a pris un vol pour Montréal, où habitait un oncle perdu de vue depuis longtemps. Arrivé à l’aéroport, il a cherché son nom dans l’annuaire. En vain : l’oncle avait déménagé au Minnesota. Sans argent, « Musk a dormi à l’auberge de jeunesse et a visité la ville […] avant de partir en autocar pour la Saskatchewan, où il avait de la famille », écrit Vance. Musk a ensuite étudié à l’Université Queen’s, en Ontario.

Musk est né en 1972 à Pretoria, en Afrique du Sud, d’un père sud-africain et d’une mère canadienne. Cruel et autoritaire, son père a joué un rôle si terrible dans sa vie que Musk a décidé de ne pas le présenter à ses cinq enfants. Véritable « nerd », Musk a été victime d’une violente campagne de harcèlement de la part d’un groupe d’élèves de son école secondaire. « C’était horrible sans arrêt », confie-t-il. Un jour, ils l’ont battu si violemment qu’il a passé une semaine à l’hôpital. Musk s’est fait refaire le nez à l’âge adulte pour effacer les traces des coups.

Musk a eu une enfance difficile et semble rattraper le temps perdu en organisant des fêtes mémorables. Pour ses 30 ans, il a loué un château en Angleterre, et lui et une vingtaine d’invités ont joué à cache-cache toute la nuit. Lors d’un récent anniversaire, il a loué un autre château et s’est battu dans le ring contre l’un des meilleurs lutteurs sumos du monde, un colosse de 350 livres. « Je pense que mon dos est encore bousillé », affirme Musk. Les yeux bandés, des ballons placés au bout des mains et entre les jambes, Musk a aussi joué la « cible » pour un lanceur professionnel de poignards, donnant la frousse à ses invités. « C’était très bizarre », a commenté l’un d’eux.