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Défense de fumer… chez vous

Le reportage de Katia Gagnon sur l’interdiction de fumer dans son propre logement, publié jeudi dernier, a suscité de nombreuses réactions de votre part.

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Pour

Une importante nuisance

Nous vivons dans une maison de ville constituée de six unités en condominium. Notre balcon est conjoint à celui du voisin, qui est un très grand fumeur. La fumée de ses cigarettes empeste notre propre terrasse, entre dans notre cuisine et dans les deux chambres à l’étage. Notre fille est asthmatique et dort dans l’une des chambres. Elle doit dormir ailleurs quand les fenêtres sont ouvertes à cause de l’odeur de boucane. Nous ne pouvons plus profiter de notre terrasse l’été et nous devons activer la climatisation en tout temps pour éviter l’odeur forte du tabac.

Nous en avons parlé au gestionnaire de condos et il nous a envoyés paître. La cigarette et la fumée secondaire sont une calamité pour les autres, nous enlèvent le plaisir de profiter de l’été, de manger sur notre terrasse et de respirer librement.

— Estelle Lespérance, Saint-Lambert

Déménager à cause de la fumée

J’ai déménagé deux fois à cause de la cigarette des voisins. Un voisin fumait à longueur de journée sur son balcon et sa fumée entrait chez moi de mai à octobre. Je devais garder toutes les fenêtres fermées et je n’avais pas de climatiseur. J’ai enduré ça durant trois ans !

— Louise Paradis

Des avantages pour les enfants

N’est-ce pas une bonne chose aussi pour les enfants des fumeurs ?

Ces jeunes n’ont pas le choix de vivre avec de la fumée de cigarette de leurs parents !

Quand j’étais enfant, j’ai bien essayé de convaincre mes parents d’arrêter de fumer, mais sans succès, jusqu’à ce que, bien des années plus tard, ils réussissent enfin à se sevrer de cette drogue néfaste pour leur santé et celle de leurs petits-enfants. Quel bonheur pour moi de rentrer dans leur maison avec mes enfants et de constater que l’air est enfin propre !

— Marie-Josée Falardeau

Les fumeurs semblent avoir tous les droits

Nous avons dû déménager de notre condo dans un immeuble huppé de Repentigny, parce que les voisins fumaient et nous empoisonnaient la vie ! Nous avons tout essayé, mais les fumeurs semblent avoir tous les droits. Heureusement que nous étions locataires, car le propriétaire n’a pas réussi à louer ni à vendre ce condo libre depuis bientôt un an.

— Monique Ouellet

L'enfer

C’est tellement désagréable quand on est voisin d’un fumeur. C’est l’enfer chaque jour et surtout la nuit, quand on dort avec l’odeur du tabac dans les narines…

— Amira Mehio

Un règlement difficile à faire appliquer

Bien d’accord, mais…

… en tant que propriétaire, c’est plutôt difficile à faire respecter. Si je surprends un locataire à fumer, je fais quoi ? Une plainte à la Régie du logement ? Les tribunaux sont déjà engorgés. Pour un non-paiement de loyer, nous pouvons attendre jusqu’à trois mois. Pour bruit excessif ou nuisance, c’est deux ans. Alors, pour la cigarette, nous attendrons combien de temps ?

Attention avant de demander aux propriétaires d’interdire la cigarette. Il faut d’abord mettre en place des structures, car nous allons encore davantage engorger les tribunaux pour, finalement, pas grand-chose.

— Nathalie Plourde

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Contre

Respect pour le choix de chacun

Je ne suis pas fumeuse et je suis propriétaire de mon condo. Je trouverais absurde et intolérant de ma part d’empêcher mes voisins de griller des cigarettes dans leur propre logis. Ce n’est même pas de la tolérance de ma part, mais plutôt du respect pour le choix de chacun en ce qui a trait à sa propre liberté. Il y a tellement d’autres genres de pollution beaucoup plus nocive et peu contrôlée dans la société, ne serait-ce que l’automobile, les déchets domestiques mal gérés, les usines non conformes à la réglementation gouvernementale, etc.

C’est toujours plus facile de s’attaquer aux plus petits.

— Louise Charbonneau

Ouvrir la porte aux abus

Jusqu’où va la responsabilité d’un propriétaire face à l’intransigeance de certains, au nom de la jouissance paisible d’un logement ? En appliquant ce genre de jugement, on ouvre la porte à toutes sortes d’abus, comme des plaintes sur des odeurs de cuisine. Lorsque l’on accepte de vivre dans un multilogement, on accepte de vivre dans une communauté, donc avec les avantages et les désavantages. Ce jugement ouvre la porte à des abus et à des conflits.

— Christian Murphy

Après la fumée, les odeurs de cuisine ?

Nous vivons dans une société qui élimine les droits individuels. À quand la prochaine étape ? Est-ce que l’on interdira la cuisson, car l’odeur incommodera une minorité et pourra nuire à leur santé et à leur qualité de vie ? L’individu doit considérer les gens vivant autour de son milieu de vie, mais où cette considération doit-elle s’arrêter ?

— Paul Therriault

Des comportements excessifs

Je suis un non-fumeur et j’ai travaillé toute ma vie dans le domaine de la santé. Je trouve tout de même excessifs les comportements des non-fumeurs. De plus, si le ministère de la Santé trouve que c’est si dangereux de fumer, que l’on interdise carrément la vente du tabac.

— Luc Alain Caron

Les foyers pires que la cigarette

Bien que je sois non-fumeur et asthmatique, je trouve cela trop invasif et je ne peux accepter cela. D’abord et avant tout, je demande que les foyers soient interdits, car ils sont, à mon avis et selon les études, beaucoup plus dommageables pour la santé.

— Yves Prévost

D’autres priorités pour rester en santé

Va-t-on interdire de cuisiner avec du beurre d’arachide parce que, eh oui, même si c’est rare, il y a des personnes allergiques même à l’odeur ? Interdirons-nous les bébés à cause de la pollution par le bruit, et ceux qui marchent du talon, parce qu’ils nous dérangent le matin ? Je ne fume pas, mais je pense que le monde exagère. Il y a tellement de choses plus significatives, au-delà de la fumée dite secondaire, qui ont un impact sur la santé, comme pratiquer un sport, manger santé, boire modérément de l’alcool, etc. Je trouve que l’on y va un peu fort pour quelques cas d’exception. Ceux qui fument sans arrêt cigarette sur cigarette ne sont pas si nombreux.

— Ginette Asselin

L’odeur du chou

Voilà beaucoup d’intolérance ! Moi, c’est l’odeur du chou qui me dérange… Je suis non-fumeuse et je trouve les non-fumeurs obsédés et fatigants.

— Manon Couture

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