ANALYSE

TOUT DOIT PARTIR !

GLENDALE — Quand le prolifique Kyle Chipchura se permet de ridiculiser P.K. Subban pour obtenir une chance de marquer, c’est signe que ça ne va plus très bien.

Oui, cela est vraiment arrivé, hier soir à Glendale. Parmi les autres moments pas très glorieux qui sont vraiment arrivés : un gardien qui accorde un but sur un tir du poignet depuis la ligne bleue, une descente à trois contre un sans le moindre tir au but, et un défenseur qui se fait expulser du match après avoir donné un coup de Sher-Wood au visage d’un adversaire.

Coyotes 6, Canadien 2.

C’est pas mal ça qui est ça, ne diriez-vous pas ? Ce club-là ne va nulle part. Aucune inspiration, aucune imagination, aucune émotion, rien. Ça ne sert plus à rien de regarder le classement chaque matin et de sortir la calculatrice pour voir si c’est encore possible, mathématiquement parlant. Ce n’est plus possible. Croire un instant que le Canadien va se remettre à jouer comme en octobre pour arriver en séries éliminatoires ne relève plus que de la pensée magique.

Mais alors, que reste-t-il à faire pour cette équipe ? Un seul mot, vraiment : planter.

N’est-ce pas ce que les Coyotes, justement, ont fait de manière très subtile l’année dernière ? Parce que ça se fait. Quelques transactions, quelques rappels, on fait jouer les espoirs, on passe des auditions et puis voilà, le tour est joué.

« À VENDRE »

Il reste encore 25 matchs au calendrier du Canadien. C’est le temps de faire tout ça. C’est le temps de prendre le téléphone et d’échanger ceux qui sont sans contrat en vue de la prochaine saison, même si c’est pour pas grand-chose. C’est le temps de poser la pancarte « À vendre » devant le Centre Bell, à Brossard aussi. Comme le disent les meilleurs vendeurs de voitures ou de meubles : tout doit partir !

Le plus inquiétant dans tout ça, c’est que le Canadien a, encore une fois, perdu un match face à un adversaire qui n’a pourtant rien d’une grande puissance. Petit détail intéressant, puisqu’on y est : pendant que les joueurs du Canadien étaient ici, sous le soleil de l’Arizona, depuis samedi, les gars des Coyotes, eux, avaient la langue un peu à terre, disputant hier soir un quatrième match en six soirs.

Rappelons donc la marque finale une autre fois : Coyotes 6, Canadien 2.

Ils ont pas mal tous été mauvais. Mike Condon le premier, mais le pauvre gardien devait se sentir bien seul par moments en voyant les Coyotes patiner impunément et se passer la rondelle comme s’ils étaient des membres de l’Armée rouge de 1976. Au fait, pourquoi laisser le jeune devant son filet après cinq buts, après six buts ? Déjà que sa confiance est ébranlée, cette humiliation additionnelle ne va certes pas aider.

On le sait, cette chute brutale est amorcée depuis le 1er décembre. Mais le Canadien n’a jamais eu l’air aussi désintéressé qu’hier soir en Arizona. Jamais. 

Oui, il y a eu des défaites et des défaites, mais de manière générale, on avait sous les yeux un club combatif, parfois malchanceux, qui se battait tout de même chaque soir avec une belle fougue et une belle énergie.

Mais hier soir ? Hier soir, on avait sous les yeux un club qui avait l’air de s’en balancer pas mal. Un club qui nous donne l’impression d’avoir abandonné.

Ça, c’est autrement plus inquiétant.

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