Éducation

Québec annonce des investissements de 1,7 milliard dans les écoles

Un millier de nouvelles classes au préscolaire et au primaire, 21 500 « places-élèves » pour le secondaire : Québec a annoncé hier des investissements de 1,7 milliard de dollars l’an prochain dans les écoles du Québec. Où seront situées ces nouvelles classes ? Il faudra attendre les annonces « région par région » pour le savoir.

Le précédent gouvernement a négligé les infrastructures scolaires et, en conséquence, les écoles sont « bondées », a relevé en conférence de presse le ministre de l’Éducation, rappelant que dans certaines écoles, on doit fermer des bibliothèques et des locaux de spécialistes pour y loger des élèves.

« Ça n’a pas de bon sens, c’est inacceptable. Ce n’est pas parce que ça fait longtemps qu’on le fait que ça devient une bonne chose. Il ne faut pas s’habituer à l’inacceptable, il faut le dénoncer et le changer », a dit Jean-François Roberge.

À terme, 51 nouvelles écoles seront construites dans la province. Le ministre a promis que les écoles primaires seront terminées d’ici à la rentrée 2021 et que les écoles secondaires le seront l’année suivante. « Il y a toujours une part d’inconnu » qui peut survenir, a toutefois noté Jean-François Roberge.

Combien de ces nouvelles classes seront vouées à la maternelle 4 ans ? Impossible de le savoir. « On n’a pas un chiffre spécifique », a dit le ministre. Il assure en outre que ce n’est pas la promesse du gouvernement Legault de créer de nouvelles classes de maternelle 4 ans qui a motivé cet investissement important.

BESOINS À MONTRÉAL ET À LAVAL

S’il a annoncé le détail des projets pour la région de la Montérégie, dont l’agrandissement de l’école secondaire où se tenait la conférence de presse, le député de Chambly en a peu révélé sur les régions où le manque d’espace est criant et où les « roulottes » se sont multipliées dans les cours d’école, par exemple à Montréal ou à Laval.

Il faudra attendre de nouvelles annonces pour le savoir. Dans l’île de Montréal, qui compte trois commissions scolaires francophones, on a seulement appris hier que 39 projets d’agrandissement ou de construction avaient été approuvés par Québec. « On a bien pris acte de la crise qui secoue surtout l’est et l’ouest de Montréal », a assuré Jean-François Roberge.

Sur l’enveloppe de 1,7 milliard de dollars, combien d’argent sera consacré aux projets dans l’île de Montréal ? « Je n’ai pas cette donnée-là, je vais laisser chaque ministre régional donner les détails région par région », a dit le ministre.

La présidente de la Commission scolaire de Montréal, Catherine Harel-Bourdon n’en sait pas davantage et croit qu’elle l’apprendra la veille de l’annonce, prévue vendredi pour la région métropolitaine.

Présente à la conférence de presse du ministre, la présidente de la Commission scolaire de Laval estimait que ce qui serait intéressant, « c’est d’avoir les informations dans toutes les régions ». À sa commission scolaire, dit-elle, « les besoins sont immenses ».

En plus de nouvelles écoles primaires, il faudrait construire deux autres écoles secondaires à Laval. « On va attendre, je suppose, l’annonce du ministre de la région », a indiqué Louise Lortie.

Actualités

La Meute est en train de mourir, croit son cofondateur

Québec — Le groupe identitaire La Meute a été l’objet dans les derniers jours d’une vague de départs parmi ses dirigeants et est en train de mourir, selon l’un des cofondateurs du groupe identitaire.

« Le groupe n’existe à peu près plus, il faut être réaliste, c’est peut-être deux ou trois personnes autour d’un individu », a lâché en entrevue avec La Presse Patrick Beaudry, un ancien militaire qui a fondé La Meute en 2015 avec deux autres personnes.

« Le navire est en train de couler. C’est fini. C’est la fin d’une aventure », a ajouté l’homme, expulsé du groupe en 2017 dans ce qu’il qualifie de « putsch ».

À preuve, M. Beaudry cite le départ dans les derniers jours de deux hauts dirigeants du conseil de La Meute. Steeve « L’Artiss » Charland et Stéphane Roch ont tous deux démissionné. Le conseil, la plus haute instance de l’organisation, ne compte donc que deux membres toujours en poste.

Selon le porte-parole de La Meute, ces départs ne remettent pas en question son leadership et ne signifient pas que le groupe est en déroute. Sylvain Brouillette assure que les deux hommes sont partis « pour des raisons personnelles ».

« Ce n’est pas la fin de La Meute, absolument pas. J’ai parlé à Steeve et Stéphane, qui sont deux amis, et il n’y a pas de panique, explique M. Brouillette. C’est inquiétant pour les membres, mais La Meute n’est pas en déroute. On va rassurer les membres. »

Le départ de ces dirigeants coïncide avec l’adoption du projet de loi 21 par l’Assemblée nationale, ce qui n’est pas un hasard, selon le porte-parole de La Meute.

« Je pense que c’est de l’usure tout simplement. Les gens sont fatigués. On a eu une grande victoire avec le projet de loi 21, dit-il. C’était une de nos causes principales, la laïcité au Québec. »

La loi sur les signes religieux à la rescousse ?

La Meute a été fondée par Patrick Beaudry, Éric Venne et un troisième membre dont l’identité n’a jamais été dévoilée. Le groupe a organisé quelques manifestations contre l’arrivée de demandeurs d’asile et pour la laïcité. Pendant un temps, il a semblé avoir le vent dans les voiles.

Avec le temps, la fréquence des manifestations a diminué. Sylvain Brouillette admet que « pour les manifestations, c’est plus difficile » de mobiliser qu’avant. « Mais je pense que la victoire qu’on vient d’avoir avec le projet de loi 21 va encourager les gens, raviver le nationalisme québécois et nous permettre de mobiliser plus de gens », dit-il.

Questionné quant au nombre de membres, M. Brouillette nous réfère au nombre de personnes abonnées au groupe secret de La Meute sur Facebook. Il y en a maintenant 32 000, alors qu’il y en a déjà eu 45 000. 

Patrick Beaudry a claqué la porte de La Meute en décembre 2017. Selon lui, le groupe a été à son sommet en août de cette année-là et vit un long déclin depuis.

« On peut voler un navire, mais on ne s’improvise pas capitaine », a lancé M. Beaudry, en visant le leadership en place. « Ce qui était quelque chose de rassembleur, de naturel, le désir de gens de se rassembler… aujourd’hui, c’est devenu pratiquement une risée. »

Immigration

« Entre 12 000 et 13 000 » dossiers jetés à la poubelle

QUÉBEC — Ce sont finalement « entre 12 000 et 13 000 » demandes d’immigration qui seront jetées à la corbeille par le gouvernement Legault, et non 18 000 comme il prévoyait l’hiver dernier.

Dans la nuit de samedi à dimanche, les parlementaires ont adopté sous bâillon le projet de loi 9, qui réforme le système d’immigration. La pièce législative prévoit que les nouveaux arrivants seront sélectionnés en fonction des besoins du marché du travail, et non plus en vertu du système du « premier arrivé, premier servi ».

La réforme a été vivement contestée par l’opposition et plusieurs experts. La raison : elle entraîne la fin de l’étude des 18 000 demandes d’immigration faites sous l’ancien régime, parfois il y a plusieurs années.

Ces demandeurs – environ 50 000 personnes – doivent reprendre le processus depuis le début par l’entremise du nouveau programme Arrima.

Le ministre Simon Jolin-Barrette a offert une concession lors du marathon qui a précédé l’adoption finale de la pièce législative. Environ 3700 demandes présentées par des gens qui se trouvent déjà au Québec seront traitées. Les demandeurs n’auront donc pas à reprendre le processus à zéro.

Au cours des dernières semaines, le Ministère a aussi traité quelque 2000 demandes, sur ordre de la Cour supérieure.

Au final, Québec laissera donc en plan « entre 12 000 et 13 000 » demandes plutôt que 18 000, a indiqué le ministre hier.

« Sur les 18 000 dossiers qu’il y avait, depuis le mois de février, on a traité environ 2000 dossiers, a-t-il dit. Et ensuite, on rajoute les 3700 dossiers, les demandeurs qui étaient au Québec au moment de leur demande. Donc, on est à environ 5700 dossiers qui seront traités. »

« Si une personne immigrante est présentement au travail avec un permis de travail temporaire et qu’elle avait présenté une demande au programme régulier des travailleurs qualifiés avant le 2 août 2018, nous allons traiter son dossier », a-t-il ajouté.

Sainte-Marthe-sur-le-Lac

Québec autorise la reconstruction

QUÉBEC — Le gouvernement Legault a imposé un moratoire sur la construction dans les zones inondables, hier, mais il en a exempté la ville de Sainte-Marthe-sur-le-Lac. Non seulement les sinistrés de cette municipalité pourront-ils rebâtir leur maison, mais en plus, ils pourraient profiter d’un programme d’indemnisation plus généreux que les autres Québécois.

La ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, a justifié ce statut particulier par le caractère « exceptionnel » du sinistre qui a frappé environ 3000 domiciles dans cette municipalité et qui a forcé l’évacuation de 6000 personnes. Le 27 avril, la rupture d’une digue a provoqué une inondation qui a englouti le tiers du territoire de la ville.

« Le cas de Sainte-Marthe, c’est un cas de bris de digue, c’est un cas exceptionnel, a indiqué Mme Laforest. Si la digue n’avait pas cédé, on n’en serait pas rendus là. »

Cela veut dire que tous les sinistrés, sans exception, pourront reconstruire leur maison.

La ministre a également ouvert la porte à ce que les citoyens de cette municipalité profitent d’un programme d’indemnisation distinct de celui mis sur pied dans les dernières semaines. Des discussions sont en cours en ce sens, a-t-elle confirmé.

En vertu du programme créé ce printemps, les sinistrés peuvent obtenir une subvention pour rebâtir leur maison. Mais s’ils s’en prévalent, ils doivent s’engager à ne plus jamais faire de réclamation à la suite d’une inondation. Jusqu’ici, Québec a reçu environ 5200 demandes d’indemnisation.

Comme Sainte-Marthe jouira d’un statut particulier dans les nouvelles règles, ses résidants pourraient obtenir un régime d’indemnisation distinct, a convenu Mme Laforest.

« Il n’y a aucun traitement de faveur, a-t-elle assuré. Je vais le redire : c’est une question de bris de digue. »

Le gouvernement Legault a déjà annoncé, le mois dernier, que la digue de Sainte-Marthe-sur-le-Lac serait reconstruite aux frais de l’État et sans évaluation environnementale.

Moratoire partout ailleurs

Hors de Sainte-Marthe, Québec crée des « zones d’intervention spéciales », essentiellement calquées sur les plaines inondables. Toute nouvelle construction sera interdite dans ces secteurs jusqu’à une révision complète des règles, a annoncé la ministre Laforest, flanquée de deux autres ministres et de représentants du monde municipal.

Seuls les cas où le coût de la reconstruction des bâtiments sinistrés est inférieur à la moitié de leur valeur seront autorisés.

La mesure entre en vigueur dès maintenant, mais une consultation publique sera tenue début juillet pour préciser les modalités du moratoire. La mesure vise à prévenir une vague de constructions dans des secteurs sensibles avant la mise en place de nouvelles règles.

« On évite d’avoir des permis rapides qui vont se donner en urgence, immédiatement, dans toutes les municipalités, a dit Mme Laforest. Vous savez très bien que, si on n’agit pas tout de suite, il va y avoir des citoyens qui vont aller à la course au permis. »

Le moratoire touche 812 municipalités du Québec dans lesquelles se trouvent des zones inondables.

Justice

Vladimir Laguerre coupable de possession d'arme, mais pas de complot

Vladimir Laguerre, 29 ans, qui avait ces dernières semaines à Montréal un procès pour complot de vol qualifié, introduction par effraction et possession d'arme, a été acquitté hier matin sur les deux premiers chefs, mais pas sur le troisième. Laguerre est détenu depuis deux ans. Il est en attente de procès dans une autre affaire de possession d'arme, si bien que les plaidoiries sur la peine reliées à l'accusation pour laquelle il a été reconnu coupable hier matin ont été reportées au 3 juillet. Le 3 mars 2017, les policiers ont entendu sur l'écoute Laguerre et un complice discuter de ce qu'ils croyaient être un projet d'introduction avec effraction dans le but de dérober trois kilogrammes de cocaïne à une victime non identifiée. Avant qu'un possible projet soit mis à exécution, les membres du Groupe tactique d'intervention (GTI) du SPVM ont intercepté Laguerre et son complice alors qu'ils se trouvaient à bord d'une voiture. Les policiers ont ensuite trouvé un pistolet de calibre 40 à la ceinture de Laguerre et deux chargeurs pleins dans le véhicule. — Daniel Renaud, La Presse

Actualités

Un comité d’experts doit examiner si la déportation des Acadiens était un génocide

Il est largement admis que la déportation de plus de 10 000 Acadiens des Maritimes dans la seconde moitié des années 1700 était un crime contre l’humanité, même au regard des normes contemporaines. Mais cet événement traumatisant des débuts de l’histoire du Canada pourrait-il être considéré comme un génocide ? La Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB), qui défend les droits de plus de 250 000 francophones et Acadiens de la province, a relancé ce débat épineux lors de son assemblée générale annuelle, la fin de semaine dernière. Le groupe à but non lucratif a décidé de nommer un comité d’experts comprenant des historiens, des sociologues et des juristes afin de déterminer si la tentative dirigée par les Britanniques de débarrasser la région des Acadiens de 1755 à 1763 était en réalité un génocide. « C’est un débat qui fait rage dans les cercles acadiens depuis des années et des années, a affirmé Éric Dow, porte-parole du groupe. Il n’y a pas encore eu de consensus. »

— La Presse canadienne

Actualités

134 millions pour la nouvelle politique alimentaire du Canada

Contrer la fraude et le gaspillage alimentaires, créer un programme national d’alimentation dans les écoles, aider les communautés nordiques à surmonter des obstacles d’approvisionnement : voilà les pierres d’assises de la toute première politique alimentaire du Canada, présentée hier matin à Montréal. La ministre fédérale de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Marie-Claude Bibeau, a expliqué comment Ottawa compte répartir les 134 millions accordés grâce à cette politique, qui vise à accroître la sécurité alimentaire au pays et à favoriser la consommation d’aliments sains. Comme on l’a annoncé dans le dernier budget fédéral, une enveloppe de 50 millions sera mise à la disposition d’organismes communautaires qui veulent obtenir une subvention pour l’achat de serres ou de cuisines collectives. Les entreprises désireuses de réduire leurs déchets alimentaires pourront se partager la somme de 26,3 millions. Au cours des prochaines années, le gouvernement dépensera 25 millions dans une campagne de marketing pour favoriser l’achat canadien, tandis que l’Agence canadienne d’inspection des aliments a reçu 24,4 millions pour s’attaquer au fléau de la fraude alimentaire.

— Daphné Cameron, La Presse

Rectificatif 

Téléportation quantique

Dans un article publié vendredi dernier sur le projet QEYSSat de l’Agence spatiale canadienne, nous avons écrit que la cryptographie quantique a été inventée dans le bureau du chercheur québécois Gilles Brassard lors d’une rencontre tenue en 1972. Cette rencontre a en fait eu lieu en 1992 et a conduit à l’invention de la téléportation quantique, et non de la cryptographie quantique. Il est toutefois exact que Gilles Brassard est l’un des deux inventeurs de la cryptographie quantique (avec Charles Bennett). Nos excuses.

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