Train de la Caisse

Une facture de 100 à 300 millions pour Hydro

En plus de payer pour le Réseau électrique métropolitain (REM) avec leurs impôts, les Québécois le financeront avec leur facture d’électricité. Une ponction qui pourrait atteindre 300 millions, estime le ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand.

Adoptée tôt samedi, la Loi concernant la mise en œuvre de la Politique énergétique 2030 permet à Hydro-Québec d’accorder une « aide financière » à un organisme offrant des services de transport collectif qui souhaite électrifier son réseau. La Caisse de dépôt et placement du Québec, qui pilote le REM, est mentionnée dans la loi.

Selon la logique du gouvernement, Hydro récupérera son « investissement » grâce aux ventes additionnelles d’électricité faites aux réseaux de transport électrifiés.

Le texte ordonne en outre à la Régie de l’énergie de tenir compte de cette aide financière dans l’établissement des tarifs d’électricité. Or, tout coût additionnel pour Hydro se traduit généralement par une hausse plus marquée des tarifs.

Interrogé par le député péquiste Alain Therrien en commission parlementaire à la fin du mois d’octobre, le ministre Arcand a avancé que la contribution d’Hydro au REM pourrait osciller entre 100 et 300 millions.

Hier, Véronique Normandin, porte-parole de Pierre Arcand, a d’abord affirmé à La Presse que « les coûts associés à la disposition législative permettant à Hydro-Québec d’investir dans le REM n’étaient pas connus ». Puis quand on lui a rappelé que M. Arcand avait évoqué lui-même une facture de 100 à 300 millions, elle a soutenu qu’il s’agissait là d’« hypothèses ».

« Les coûts finaux ne sont pas connus et font l’objet de discussions » entre Hydro-Québec et la Caisse, a indiqué Mme Normandin.

Quoi qu’il en soit, M. Therrien voit d’un mauvais œil la participation d’Hydro au montage financier du REM. « Le gouvernement transforme Hydro-Québec en banque pour garantir l’investissement de la Caisse », a-t-il lancé au cours d’un entretien téléphonique.

L’élu s’indigne aussi du « trou » de 240 millions dans le budget du REM calculé par notre chroniqueur Francis Vailles. C’est la preuve, d’après lui, que Québec déboursera plus pour le projet du fait qu’il est piloté par la Caisse plutôt que par le ministère des Transports. « Ce sont les contribuables qui paient pour le rendement de la Caisse », déplore-t-il.

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