OPINION RENTRÉE SCOLAIRE

Survivre à septembre

Août se retire tranquillement, et soudainement, sans qu’on ait le temps de le réaliser, septembre fait une entrée fracassante dans nos emplois du temps, ne ménageant ni notre sommeil, ni notre patience, ni notre énergie…

Les enfants retournent en classe et reviennent chaque soir avec une pile de documents à remplir (ben, voyons donc ! Ce sont les mêmes que l’année passée ! Ils ont perdu ton dossier ?), une liste de fournitures scolaires manquantes, une faim de loup (faut que tu me mettes plus à manger dans mon lunch parce que j’ai eu faim toute la journée !), des devoirs (qui ne m’ont vraiment, mais vraiment pas manqué pendant l’été) et trop (beaucoup trop) de choses « très importantes » à vous raconter…

Inspirons, expirons… Ça ira mieux la semaine prochaine !

La semaine prochaine ?

C’est pire !

Les activités parascolaires commencent ! Parce que c’est « vital » que ces petits écoliers s’épanouissent en faisant du sport, de la musique ou d’autres multiples activités… C’est le début des soirées « taxi ». Après une journée marathon dans les pattes, il faut véhiculer sa progéniture dans tous les sens. Chaque jour est tellement intense qu’il m’arrive régulièrement de me tromper d’activité ou d’oublier d’aller chercher un enfant (oups, la société va me traiter de mauvaise mère !).

La rentrée est synonyme de guerre avec nos finances. Les inscriptions, les effets scolaires, les souliers (ils sont déjà trop petits), le vétérinaire (il a vraiment besoin de son vaccin, finalement, le chien ?), les factures, l’épicerie (encore !), le service des dîners (pourquoi c’est de plus en plus cher ?)…

Le soir, après avoir fini tout ça et récupéré tous les enfants (sûre ? Il n’en manque pas un ?), je me pose dans mon sofa devant ma télévision avec une bonne tisane (ou un bon verre de vin, si vous voulez vraiment survivre)… C’est à ce moment-là que mon aînée me demande de l’interroger sur son univers social… Il est 21 h 17… Je ne peux pas refuser ! Je dois accompagner et soutenir mon enfant dans son apprentissage, non ? À 22 h 13, la leçon est apprise (je connais tout de la Grèce antique), ma tisane est froide (ou mon verre de vin, tiède), je réalise que j’ai oublié de préparer les lunchs du lendemain et de sortir le chien…

Comment tenir bon ? Chaque rentrée, c’est la même chose !

Premier point : a priori, ces enfants ont une maman ET un papa (voire accessoirement des grands-parents, oncles et tantes). Déléguez !

Parce que j’ai souvent appelé mon clone, figurez-vous qu’il n’est jamais venu !

Deuxièmement, nos enfants sont capables d’effectuer de nombreuses tâches seuls. Accompagnons-les vers leur autonomie ! Son lunch ne sera pas aussi bon que le vôtre ? Pis ? De toute façon, il va râler qu’il n’avait pas assez à manger, que le sandwich contenait trop de salade et pas assez de sauce… S’il le fait tout seul, son lunch, il râlera sur lui-même s’il n’est pas satisfait !

Essayons aussi de « slacker » dans les activités… On est vraiment obligés de surcharger nos emplois du temps (et ceux de nos enfants) ? On est vraiment obligés d’inviter des amis à souper tous les vendredis soir et d’aller voir grand-maman tous les dimanches ?

Puis, rassurez-vous, bientôt (trop vite), septembre s’effacera lui aussi, l’automne fera son apparition, avec son temps plus frais et son beau soleil. Et la routine sera lancée ! On continuera de courir, mais de façon plus organisée et plus sereine. Et puis doucement, nous nous préparerons à l’arrivée de l’hiver, de la course aux cadeaux et des premières tempêtes de neige. Mais, d’ici là, savourons chaque journée de trêve.

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