Santé

Les organismes communautaires à bout de souffle

Le cas de Chantal Provencher n’est pas unique, déplorent des organismes qui œuvrent auprès des personnes vulnérables. Selon eux, de plus en plus de gens ne reçoivent pas les soins dont ils ont besoin.

Chaque semaine, les employés de l’organisme communautaire L’Ami-E du quartier, à Saint-Jérôme, prennent en charge des gens qui ne reçoivent pas les services dont ils ont besoin.

Ils accompagnent quelqu’un dans un centre de prélèvement parce qu’il n’a pas accès au transport adapté. Ils paient les consultations avec un psychologue en pratique privée parce qu’une jeune femme devra attendre trois ans au public. Ils livrent des repas à une personne seule qui sort de l’hôpital. Ou bien ils trouvent des sacs pour un homme qui vient de subir une stomie et qui n’a tout simplement pas les moyens d’en acheter. 

« C’est de pire en pire, dit la coordonnatrice Sophie Desmarais. On a une clientèle qu’on n’avait pas avant. Des gens âgés, des gens malades ou qui souffrent de problèmes de santé mentale. On essaie de les aider, mais on n’a pas les ressources. »

« On tient ça à bout de bras. Le CLSC n’est plus capable de fournir, alors c’est les petits organismes qui en font plus. »

— Sophie Desmarais, coordonnatrice de l'Ami-E du quartier

L’équipe est tellement désillusionnée qu’elle n’appelle plus au CLSC pour demander de l’aide. « Ça ne donne aucun résultat. »

PLAINTES PLUS NOMBREUSES

Le Conseil pour la protection des malades note une hausse des plaintes d’usagers qui n’arrivent tout simplement pas à se faire soigner.

« On a des appels tous les jours, dit le porte-parole de l’organisme, l’avocat Paul Brunet. Des usagers, mais aussi leurs proches qui nous disent qu’ils ne reçoivent pas les services dont ils ont besoin. Il y a des gens qui ne sont pas soignés. Il y a du monde qui tombe entre deux chaises. » Et lorsque ça arrive, dit-il, il faut porter plainte.

Selon Me Paul Brunet, c’est dans les CLSC et les soins à domicile que la situation est la pire. « Il y a eu beaucoup de diminutions de budgets, dit-il. Et ça ne s’améliore pas. »

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