Rio 2016  Le Québec qui gagne

Décharge d’adrénaline

Après sa médaille d’argent et sa qualification olympique à la Coupe du monde de Hong Kong, Hugo Barrette a peiné aux Championnats du monde de Londres, en mars. Son parcours s’est arrêté en ronde de repêchage du keirin.

« C’est comme si mon cerveau a fait : "O.K., j’en ai assez, tu as ce que tu voulais, j’ai besoin de repos", analyse le pistard de 25 ans, 13e aux deux présentations précédentes des Mondiaux. J’avais vraiment de bonnes jambes, j’étais très rapide, mais le désir absolu de gagner n’était pas nécessairement là. Au keirin, ça te prend absolument ça. »

Au programme des JO depuis 2000 (2012 chez les femmes), le keirin est né au Japon après la Seconde Guerre mondiale, à des fins de paris sportifs. Un circuit professionnel y est encore florissant et très payant.

Pour cette épreuve de 2000 m, six coureurs s’élancent derrière un meneur à vélomoteur, souvent appelé le « Derny », marque du modèle le plus populaire. Celui-ci mène progressivement le peloton à une vitesse de 45 km/h avant de s’écarter avec deux tours et demi à faire.

« C’est comme le dernier tour d’une course de NASCAR sur une courte piste ! », illustre Erin Hartwell, entraîneur du programme de vitesse de l’équipe canadienne.

« Tu as six des gars les plus rapides au monde qui se battent tous pour le même espace sur la piste. Un seul va gagner la course. »

— Erin Hartwell, entraîneur

Le positionnement est crucial, ce qui entraîne souvent des sprints longs et usants. Au bout du compte, le cycliste le plus puissant et le plus rusé finit généralement par s’imposer.

RÉAGIR RAPIDEMENT

Cette décharge d’adrénaline a toujours plu à Barrette. Un an après sa découverte du cyclisme sur piste, il a eu la passion du keirin en regardant le Britannique Chris Hoy gagner l’une de ses trois médailles d’or aux JO de Pékin, en 2008.

« Ça va tellement vite, il y a tellement de puissance, qu’il faut absolument que tu sois confiant et que tu prennes des décisions comme ça, explique-t-il en claquant des doigts. Un centième de seconde d’hésitation et c’est fini. »

Le hockey a été un excellent moyen d’apprendre à réagir rapidement dans un environnement en mouvement, croit Barrette, qui a joué jusqu’au niveau midget. Ses capacités physiques conviennent parfaitement au keirin. « C’est exceptionnel, comment Hugo peut accélérer en restant assis sur sa selle », illustre Yannik Morin, son premier entraîneur qui est resté un mentor.

Bien reposé depuis les Mondiaux de Londres, Barrette promet une chose pour Rio : il se présentera sur la ligne de départ dans la forme de sa vie. « Je ne m’en vais jamais à une course pour visiter, prendre des photos et dire que je suis aux Jeux olympiques. Je veux performer. »

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