Hydro-Québec

Applaudissements et grandes attentes

L’arrivée d’un ancien dirigeant de Bombardier à la tête d’Hydro-Québec est accueillie favorablement, et les engagements d’Éric Martel vers plus de transparence et une amélioration du service sont comme de la musique aux oreilles de la clientèle de la société d’État.

Expérience et indépendance 

C’est la première fois que le gouvernement recrute le président d’Hydro-Québec chez une grande entreprise du secteur privé, souligne Luc Boulanger, le porte-parole des grandes entreprises qui sont les plus importants consommateurs d’électricité du Québec. Les deux présidents précédents, André Caillé et Thierry Vandal, venaient de Gaz Métro, un monopole qui ne connaît pas la compétition. « Éric Martel vient d’une entreprise confrontée tous les jours à la concurrence et à des questions de survie et il est donc capable de comprendre nos défis », s’est-il réjoui.

Le fait que M. Martel n’ait aucun lien politique est aussi vu positivement par le porte-parole de l’Association québécoise des consommateurs industriels d’électricité. Il ne connaît pas nécessairement le monde de l’énergie, mais c’est son expérience de gestion qui compte, selon Luc Boulanger. « Le courant ne passe plus entre Hydro-Québec et sa clientèle, il faut que ça change. »

Un virage consommateur ?

La nomination d’un nouveau président pourrait être l’occasion de remettre le consommateur au cœur de la mission d’Hydro-Québec, espère Marc Olivier Moisan Plante, l’analyste en énergie de l’Union des consommateurs. La volonté du gouvernement d’utiliser les tarifs d’électricité pour remplir ses coffres a des résultats désastreux, estime-t-il. M. Moisan rappelle que 62 000 clients ont été débranchés l’an dernier, un record, et que 288 000 ont dû prendre une entente de paiement, un autre record. Les tarifs augmentent aussi à cause de la volonté du gouvernement de développer le secteur éolien, même si cette énergie n’est pas nécessaire. « Est-ce que le nouveau président pourra dire non au gouvernement  ? Ça reste à voir ».

Une nouvelle perspective

Un gestionnaire du secteur privé amène nécessairement avec lui une nouvelle perspective, croit la porte-parole de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, Martine Hébert. « Ça paraît dans leur façon de gérer », explique-t-elle, en soulignant les premiers mots d’Éric Martel au sujet de la transparence de la société d’État. Les petites entreprises membres de la FCEI ont besoin qu’on les écoute et qu’on les traite plus équitablement, selon Martine Hébert. « J’espère que les PME pourront avoir accès à davantage de programmes d’efficacité énergétique, qui s’adressent surtout aux grandes entreprises », dit-elle.

Combinaison intéressante

Le Conseil du patronat applaudit à la nomination d’Éric Martel à la succession de Thierry Vandal. Il s’agit d’un leader chevronné qui a contribué de façon remarquable au succès de nombreuses organisations, a souligné l’organisme dans un communiqué.

« Ces expériences au sein d’organisations telles que Bombardier, Pratt & Whitney, Rolls-Royce ou encore Procter and Gamble ou Kraft Foods, constituent une combinaison fort intéressante dans des environnements touchant autant des clientèles de consommateurs que des clientèles commerciales et industrielles, un contexte qui ressemble à celui d’Hydro-Québec. »

Des priorités stimulantes

Si l’intention du nouveau président d’être plus transparent suscite une approbation unanime, sa volonté exprimée hier de faire croître l’organisation et d’améliorer sa productivité plaît particulièrement à Françoise Bertrand, présidente-directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du Québec.

« L’hydroélectricité est une force réelle pour le Québec et représente un avantage concurrentiel à utiliser stratégiquement pour attirer des investissements », a commenté Mme Bertrand.

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