Mon clin d'œil

Trump a bien fait de devenir président. S’il avait été animateur à Fox News, il n’aurait plus de job.

Opinion : Droits de la personne

Le Canada doit défendre la liberté d'expression

* Pour la première fois cette année, la Fédération autonome de l’enseignement, qui représente 34 000 enseignantes et enseignants, décerne un prix à quatre jeunes du secondaire pour avoir rédigé les meilleures lettres d’opinion sur le thème de la liberté d’expression, dans le cadre de son concours héros « Les idées voyagent plus loin en liberté ».

Le lauréat du prix offert par La Presse+, soit un stage de deux jours ainsi que la publication de sa lettre d’opinion dans la section Débats, s’appelle Vincent Gervais. Âgé de 17 ans, Vincent étudie en cinquième secondaire à l’École secondaire Liberté-Jeunesse, à Sainte-Marthe-sur-le-Lac, en profil sciences. Actuellement en stage de plusieurs semaines en Australie avec les cadets de la Marine royale canadienne, Vincent s’intéresse aux affaires publiques sous toutes leurs formes et envisage d’orienter sa carrière en politique, en journalisme ou en droit international.

À travers le monde, la liberté d’expression est souvent bafouée par certains régimes politiques au pouvoir ou bien totalement inexistante. En tant qu’acteur important dans la communauté internationale, le Canada doit en faire plus pour défendre la liberté d’affirmation au sein de son peuple et dans le monde entier.

LA POSITION CANADIENNE

Dans notre pays, des lois sont en place pour garantir aux Canadiens une liberté de pensée. Alors, avons-nous le droit de dire tout ce qui nous passe par l’esprit ? Définie par la Charte des droits et libertés, la liberté d’expression est considérée comme un droit constitutionnel.

« Chacun a la liberté de pensée, de croyance, d’opinion et d’expression, y compris la liberté de la presse et des autres moyens de communication. »

– Article 2b), Charte canadienne des droits et libertés

En contrepartie, il y a une limite à ne pas dépasser. Comme l’affirme le précepte « la liberté des uns s’arrête là où celle des autres commence », des limites sont requises. La position du Canada à propos de cette limite est définie aux articles 318, 319 et 320 du Code criminel. Par définition, nul ne peut fomenter un génocide ou inciter, par le biais d’un discours ou sous forme de propagande, à la haine. Selon moi, à l’ère des communications, ces limites sont primordiales car elles empêchent les idées ségrégationnistes et extrémistes de se répandre. Il faut apprendre des erreurs du passé pour définir une limite à la liberté d’opinion.

LA LIBERTÉ DE la PRESSE FRAGILE

La presse joue un rôle majeur dans l’opinion de la population. Il est important dans une démocratie de partager nos idées pour créer une meilleure société. Pour ce faire, au Canada, sommes-nous parfaits au point de vue de la liberté de la presse ? Plusieurs faits démontrent l’inaction de notre gouvernement face à la sauvegarde de ce droit constitutionnel.

« Le Canada fait figure de cancre en matière de protection des sources journalistiques quand on le compare aux autres grandes nations occidentales. »

– Éric Trottier, éditeur adjoint et vice-président à l’information à La Presse+

À la suite du scandale des six journalistes espionnés par des policiers qui désiraient s’approprier leurs sources confidentielles, il est normal de se questionner à ce sujet. Une loi se doit d’être adoptée afin d’assurer une confidentialité des sources journalistiques et d’assurer une liberté à la presse. Il m’attriste de voir des « reporters » surveillés par des groupes policiers, car le principe de la liberté de rédaction est un pilier de la démocratie.

L’INFLUENCE DU CANADA

En tant que nation forte, il est temps pour nous, les Canadiens, de nous lever et de crier haut et fort nos convictions. Membre de grandes organisations internationales telles que l’ONU et le G7, le Canada a la possibilité de créer un monde meilleur en utilisant son influence sur des pays qui briment la liberté d’expression.

Plusieurs personnes militent présentement pour avoir accès à ce droit. L’exemple qui me tient le plus à cœur est celui du blogueur Raif Badawi. Militant pour une libéralisation morale de l’Arabie saoudite, il fut condamné à 1000 coups de fouet pour avoir exprimé son opinion sur son blogue. Ses opinions étaient considérées comme une « insulte » envers la religion musulmane.

« Bien de ceux qui fustigent le terme libéralisme ignorent en réalité ce qu’il veut dire. »

– Raif Badawi, avril 2012

Le temps est venu, en 2017, de faire preuve d’ouverture et d’être solidaires. Une coalition entre plusieurs pays est nécessaire afin de défendre le joyau de la liberté qu’est le privilège de s’exprimer. Le Canada entretient trop de liens commerciaux avec plusieurs pays considérés comme « à risque ». Selon moi, les sommes d’argent liées à ces échanges commerciaux n’égaleront jamais la beauté d’une nation libre de s’exprimer.

Notre pays est capable de bien des choses, alors démarquons-nous en utilisant notre influence afin d’être la clé de la liberté d’expression.

En conclusion, la parole est la plus puissante des armes de notre monde, alors préservons-la de notre mieux. Protégée par des lois, la liberté d’expression se doit d’être préservée d’un continent à l’autre. Parallèlement, il faut s’assurer de trouver le juste milieu entre censure et liberté, demeurons vigilants ! Enfin, en faisons-nous assez pour sensibiliser les jeunes à la sauvegarde du fondement de la liberté ?

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