Opinion Lettre ouverte

La culture, notre plus grand trésor

Madame la Ministre de la Culture et des Communications Hélène David,

Toutes sortes d’informations des plus inquiétantes circulent en ce moment au sujet de l’avenir du réseau des Conservatoires de musique et d’art dramatique du Québec. Permettez-moi, en mon nom et en celui de mes nombreux collègues et amis de l’Orchestre Métropolitain qui y ont, tout comme moi, reçu une formation d’une qualité exceptionnelle, de vous adresser ces quelques mots.

À l’instar de la population en général, nous sommes conscients et sensibles aux défis de nature économique auxquels le Québec est confronté actuellement. Mais quelle autre nation peut se vanter de ne pas faire face à de tels défis ? D’entrée de jeu, il faut reconnaître que le monde de la culture, notamment le réseau des Conservatoires, a déjà fait, par le passé, l’objet de compressions importantes. Celles-ci ont eu pour conséquence de fragiliser une institution phare s’il en est une, qui a fait ses preuves et devrait, plutôt que de lutter pour sa survie, se concentrer sur son mandat premier, celui de former les musiciens et les comédiens professionnels de demain.

Inspiré des grands Conservatoires européens, l’enseignement qui y est offert se caractérise depuis sa fondation par la sélection des candidats les plus prometteurs, la valorisation de la relation maître-élève et l’accompagnement personconnalisé.

Vous savez tout comme moi que ce réseau, qui s’étend de Val-d’Or à Québec, de Rimouski à Gatineau, en passant par Saguenay, Trois-Rivières et Montréal, a donné et donne encore au Québec un rayonnement exceptionnel, et ce, même à l’échelle internationale, grâce à des artistes tels que Karina Gauvin, Marie-Nicole Lemieux, Marie-Josée Lord, David Jalbert, Marc Hervieux, Angèle Dubeau, Jacques Lacombe, Alain Trudel, pour n’en nommer que quelques-uns. 

Peu importe l’endroit où ces grands artistes se produisent, ceux-ci se font le porte-étendard de cette grande institution qui assure, rappelons-le, une formation professionnelle continue, allant du niveau élémentaire à la maîtrise universitaire. Il faut aussi reconnaître que le milieu musical québécois est largement constitué d’artistes ayant eu le privilège de fréquenter l’un ou l’autre des Conservatoires ; plusieurs y enseignent désormais et contribuent ainsi au renouvellement des musiciens professionnels de demain, toujours avec les standards de qualité uniques à l’institution, mais dans un contexte, reconnaissons-le, affaibli par les nombreuses compressions subies au fil des ans.

Madame la Ministre, nous sommes convaincus de l’importance capitale du réseau des Conservatoires pour le Québec. Il faut non seulement préserver et assurer la pérennité de cette grande institution, mais aussi lui permettre de se développer, de s’épanouir et permettre enfin à ses artisans de se concentrer sur autre chose que leur simple survie. Ils pourront ainsi rassembler leurs énergies et se concentrer ensemble sur l’essentiel : l’enseignement aux élèves.

La culture, c’est notre plus grand trésor. C’est notre avenir qui se souvient de son passé. La qualité de vie de toute notre société est en jeu.

À BIEN Y PENSER

Privé de services

Les parents qui envoient leurs enfants à l’école privée paient les taxes scolaires comme tout le monde. Si, en plus, ils choisissent de faire une contribution supplémentaire en payant les droits d’accès à l’école privée, bravo ! Pourquoi s’acharner sur eux, alors qu’ils paient deux fois plutôt qu’une, pour un service essentiel ? Qu’on leur fiche la paix, au lieu de s’acharner à vouloir niveler vers le bas au nom d’une soi-disant plus grande justice sociale !

— Alain Drapeau, Verdun

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