Clipper Round the World Yacht Race

DuBois s’est poussé à l’extrême

Après plusieurs jours sur la terre ferme, en Afrique du Sud, Simon DuBois retrouvera le bateau Visit Seattle, mardi, pour la troisième étape de la Clipper Round the World Yacht Race. À bord, la vie réserve son lot de moments intenses, d’instants cocasses et de petits désagréments.

Les quarts de travail

Le jour, l’équipage de Visit Seatte divise le travail en deux blocs de six heures. La nuit est plutôt morcelée en trois parties de quatre heures. Cet horaire bien défini n’a cependant pas résisté aux blessures et aux maladies qui ont touché quatre des 15 coéquipiers de DuBois. L’Estrien, l’un des plus expérimentés, a été forcé de mettre les bouchées doubles. « J’ai eu une surcharge de travail physique incroyable jusqu’à en avoir des hallucinations. Le bateau penchait du mauvais bord et le ciel était d’une couleur étrange. J’étais complètement épuisé, je ne m’étais jamais poussé à l’extrême comme ça. » Visit Seattle a tout de même terminé la deuxième étape en quatrième position. « Par rapport à la première étape, on a été un peu plus prudents et on a mieux géré notre positionnement. Dans les quatre dernières heures, on a même été capables d’aller gagner une place supplémentaire. » Le cap est maintenant mis sur l’Australie.

L’espace de repos

Chaque personne possède un petit casier dans lequel elle peut stocker ses effets personnels et ses vêtements secs. Un casier commun accueille les combinaisons de tout l’équipage qui, par ailleurs, dispose de 12 lits superposés. « On essaie de garder les places où on dort le plus sèches possible et à l’abri des vêtements mouillés. Il y a quand même beaucoup de pénétration d’eau et nos sacs doivent être absolument hermétiques, précise DuBois. Même mon sac de couchage est imperméable à cause de l’eau ou de la condensation. » Les lits ne sont évidemment pas du plus grand luxe, mais ils suffisent pour reprendre des forces. 

« On ne se fait pas prier quand il faut dormir. On travaille tellement fort jour et nuit que l’on est heureux quand il faut se reposer. »

— Simon DuBois

La communication avec l’extérieur

Pas facile de garder le contact avec le monde extérieur lorsqu’on navigue au beau milieu des océans. Cela devient carrément frustrant quand, en plus, on éprouve des problèmes avec son système de messagerie personnelle. « Les skippers envoient un blogue tous les jours, donc on reçoit aussi celui des autres embarcations. L’organisation envoie aussi un flash de nouvelles, ce qui nous permet de garder un contact », raconte DuBois. En plus d’une limite de données pour sa messagerie, il ne dispose que de 30 minutes d’appels via satellite lors de chacune des étapes. « La partie la plus difficile est d’être loin de la famille et des amis, de ne pas les avoir à portée de la main. Durant les escales, j’ai toujours Facebook ou WhatsApp, mais c’est impossible sur le bateau. »

L’alimentation

À bord, l’équipage mange beaucoup de pâtes, de riz, d’œufs et de pommes de terre. Autrement dit, on ne passe pas de nombreuses semaines sur un tel bateau pour y trouver son compte sur le plan gastronomique. « On mange des calories plus qu’autre chose. On a beaucoup de mets préparés avec des fèves et on peut avoir des légumes frais pendant une à deux semaines. Outre l’aspect nutritionnel et la facilité de conservation, on a un budget très serré. Je crois que c’est moins de 10 $ par jour, par personne. » Intolérant au gluten, DuBois doit également suivre un régime spécial. Ce qui lui manque le plus dans son assiette ? La salade.

Le divertissement

Malgré le rythme effréné, des amitiés peuvent se forger à bord du bateau. L’équipage ne perd également pas de vue la nécessité de relâcher la pression par moments et de s’aérer l’esprit. « Chaque jour, lors du changement de quart du midi, on a un peu une sorte de happy hour. On fait le point, mais on fait aussi quelques jeux. On l’a un peu moins fait dans la deuxième étape parce que les conditions le permettaient moins et qu’on était moins nombreux. » 

« On essaie de rester stimulés avec de la musique, des discussions, des charades, ou on partage des messages. »

— Simon DuBois

L’odeur

Dans un message publié sur son compte Facebook lors de la première étape, DuBois s’était plaint de la puanteur qui régnait à bord du bateau. Il compare l’odeur à celle d’un vestiaire de hockey. « Ce sont les vêtements humides qui sentent, puis ce n’est pas tout le monde qui a la même hygiène non plus. On se lave avec des lingettes pour bébé, sauf quand il y a une averse. On sort le shampoing, un seau et on peut prendre notre douche à travers l’averse. Par contre, l’eau était trop froide et le vent était trop fort lors de la deuxième étape. » Entre l’Uruguay et l’Afrique du Sud, deux de ses coéquipiers ont également attrapé un rhume. Gestion des microbes oblige, ils ont été placés en quarantaine avec l’interdiction de se retrouver dans certains espaces communs.

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