Opinion  Société

L’éducation doit redevenir la priorité de tous les Québécois

Rappelons-nous que le Québec a misé sur l’enseignement supérieur pour figurer parmi les sociétés les plus avancées

À l’occasion du Forum international Science et société, qui se déroulera ce week-end au Collège Dawson, et auquel participeront près de 250 étudiantes et étudiants des cégeps ainsi que des chercheuses et des chercheurs d’ici et d’ailleurs, le moment nous semble particulièrement propice pour rappeler l’importance de l’éducation dans le développement du Québec de demain.

Les sondages révélant, depuis quelques années, un glissement de l’éducation dans l’ordre de priorités de la population québécoise, en faveur de la santé et de l’économie, il nous apparaît en effet essentiel de contribuer à inverser cette tendance en prenant la parole dans l’espace public et en lançant un appel à la mobilisation des forces vives du Québec.

La population québécoise doit absolument se rappeler que son économie, son état de santé, sa prospérité, son dynamisme culturel, son bien-être collectif en somme, sont directement tributaires des choix effectués en matière d’éducation, du préscolaire à l’enseignement supérieur.

Depuis près de 50 ans, le Québec s’est hissé dans le peloton de tête des sociétés modernes grâce au virage qu’il a effectué en ouvrant à tous l’accès à l’enseignement supérieur, soit aux cégeps et aux universités. Or, à une époque de grandes mutations comme celle dans laquelle nous vivons, les Québécoises et les Québécois doivent à nouveau remettre l’éducation au centre de leurs priorités comme société. Les enjeux auxquels nous devons répondre – crise climatique, virage vers une économie mondiale, développement des technosciences – exigent un système d’éducation fort afin que le Québec demeure adaptatif, robuste et en bonne « santé sociale ».

Aujourd’hui, l’enseignement supérieur et le système de recherche et d’innovation jouent un rôle central dans le développement socioéconomique des sociétés qu’on qualifie du savoir.

Au Québec, nous avons su placer l’enseignement supérieur au cœur d’un réseau de recherche et d’innovation équilibré, diversifié et de ce fait, créatif et innovant. Pensons, à titre d’exemple, à la contribution de nos chercheuses et chercheurs du secteur de la santé au développement de nouvelles solutions pour améliorer notre qualité de vie individuelle et collective. Ou encore, aux 49 centres collégiaux de transfert de technologie (CCTT) dispersés sur tout le territoire, qui articulent enseignement, recherche et entrepreneuriat avec succès.

Alors que tous les indicateurs économiques confirment l’importance accrue des compétences acquises à l’enseignement supérieur pour se tailler une place dans l’économie de demain et s’acquitter des responsabilités qui en découleront, nous espérons provoquer une prise de conscience collective qui conduira d’autres groupes socioéconomiques à prendre la parole publiquement pour influencer nos dirigeants dans leurs orientations et leurs choix budgétaires.

Autrefois sous-scolarisé, le Québec a misé sur l’enseignement supérieur pour figurer parmi les sociétés les plus avancées. L’oublier, ce serait reculer.

Nous affirmons donc, à l’instar de Malala Yousafzai, cette jeune Pakistanaise, lauréate du prix Nobel de la paix, qui a touché au cœur de ce qui fait une société saine avec son Education is the only solution, que l’éducation doit occuper la toute première place parmi nos choix collectifs.

Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération des cégeps ; Louise Dandurand, présidente de l’Association francophone pour le savoir (Acfas) ; Pascal Désilets, président du Réseau Trans-tech ; Antoine Côté, président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) ; Nancy Gagnon, présidente de l’Association pour la recherche au collégial (ARC)

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