Chronique

Pourquoi il faut s’accrocher à Notre vie

Trop guimauve, tristounette ou mélodramatique, la populaire télésérie Notre vie, la version française de This Is Us, ne reçoit pas que des accolades chaleureuses, comme celles que s’échangent les Pearson dans un souper d’Action de grâce.

C’est vrai que le deuil prolongé, l’infertilité, l’alcoolisme et la dépression ne mettront pas le feu à une fête d’avant-match des Steelers de Pittsburgh. Pas de débat ici.

Bien sûr, le maquillage de la « vieille » Rebecca Pearson (Mandy Moore) ne fonctionne vraiment pas et la pauvre Kate (Chrissy Metz), autant enfant qu’ado puis adulte, se plaint sans arrêt, incapable de dissiper le nuage de tristesse qui l’arrose depuis sa naissance. Pas de chicane ici non plus.

Malgré tous ses irritants, j’adore Notre vie. J’ai visionné cet hiver les 18 épisodes de la troisième saison, qui débute samedi à 22 h sur les ondes d’ICI ARTV, et le fan en moi a été comblé. C’est une série qui tire des larmes, allô, mais qui fait du bien. Comme un bon lavage à contre-courant de piscine. Tout ça sans effets spéciaux complexes (sauf les fausses rides de Rebecca) ni cynisme.

Dans ce troisième chapitre, les « jumeaux » Kate, Randall et Kevin, qui ont maintenant 38 ans, traversent tous des zones de turbulences. Leurs façades de perfection craquent. Et les vieux démons ressortent, bonjour, Kevin (Justin Hartley).

Maintenant, voici pourquoi il faut continuer à pleurer, rire et s’émouvoir devant Notre vie, qui a été renouvelée par NBC jusqu’en 2022.

Pour Randall et Beth

Quel couple formidable. Honnêtement, les deux acteurs qui les incarnent, Sterling K. Brown et Susan Kelechi Watson, mériteraient leur propre série. Mais attention. La troisième saison qui se pointe apportera son lot de soucis pour mes préférés, dont la solidité du mariage sera rudement mise à l’épreuve. Perte d’emploi et élections municipales éreintantes, ça va barder dans leur jolie maison du New Jersey.

Pour la structure inventive

Les créateurs de Notre vie ne se contentent pas de raconter le destin de la famille Pearson de façon chronologique, ils le déconstruisent. L’histoire recule dans le temps, nous propulse vers l’avant et les personnages sèment des indices qui nous chicotent pendant plusieurs mois. Un de ces sauts dans le temps vous ébranlera assurément cet été. Quelqu’un repose sur son lit de mort. Mais qui et pourquoi ? Pas de divulgâcheurs, désolé.

Pour le passé de Jack

Même s’il a péri à la suite d’un accident de mijoteuse, le héros de Notre vie, le brave Jack Pearson (Milo Ventimiglia), apparaît encore dans presque tous les épisodes de la série (voir point précédent). Vous en apprendrez davantage sur l’homme fragile qu’a été Jack Pearson, notamment lors de son séjour au Viêtnam, où il a servi aux côtés de son petit frère Nicky. Un pan inconnu de son existence débouchera sur un gros punch que peu de téléspectateurs ont vu venir.

Pour le solide Toby

Il est presque parfait, Toby (Chris Sullivan). Toujours là pour rassurer sa compagne Kate et calmer ses angoisses. Kate tire beaucoup de jus de Toby et ne lui redonne jamais autant d’attention et d’affection. Pourquoi Toby accepte-t-il de vivre dans une relation aussi peu équilibrée ? Deux événements dramatiques forceront Toby et Kate à réévaluer la dynamique de leur couple.

Pour l’évolution de Kevin

D’acteur superficiel et insipide, le beau Kevin – alias The Manny – a pris du coffre en trois ans. Comme quoi explorer avec intelligence les failles d’un personnage amène les fans à mieux le comprendre et à l’aimer, au final. Parlant de fêlure, la quête que Kevin entreprend au sujet de son papa l’entraînera dans des endroits sombres. Mais rassurez-vous, Kevin en sortira plus grandi qu’anéanti. Après tout, on est dans Notre vie, pas dans Sharp Objects.

Laurence Leboeuf, in English

Laurence Leboeuf a décroché un des rôles principaux de la nouvelle télésérie médicale The Transplant, prévue au printemps 2020 sur les ondes du réseau anglophone CTV. Bonne nouvelle pour les téléphages francophones : The Transplant passera en simultané sur VRAK, dans une version doublée, évidemment.

Le scénario ? Un camion percute un café bondé de Toronto. Un des employés de l’établissement, un réfugié qui travaillait comme urgentologue en Syrie, sauvera la vie de plusieurs blessés. Parmi les patients soignés par le barista-médecin (Hamza Haq) se trouve le chef de la traumatologie d’un grand hôpital de Toronto, qui offrira au nouvel arrivant la possibilité de pratiquer la médecine au Canada.

Laurence Leboeuf incarnera une des collègues urgentologues du nouveau docteur. Le tournage de The Transplant s’effectuera cet été à Montréal.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.