Hockey mineur

Une année cauchemardesque

C’est l’histoire d’un gardien de but bantam B. Il n’était pas le meilleur, mais il aimait le hockey. L’année dernière, il a été pris dans un malheureux engrenage qui l’a poussé à abandonner sa saison, puis sa position de gardien. Ses parents demandent aujourd’hui à Hockey Québec de revoir ses façons de faire dans les cas de harcèlement. Récit.

Le premier INCIDent

Louis-Charles Davignon a 14 ans aujourd’hui, 13 ans au moment des événements. Il était gardien avec les Bombardiers de Varennes, niveau bantam B. Le plus bas, et le plus récréatif, de la région.

Louis-Charles souffre d’un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et d’une légère paralysie cérébrale. Les conséquences ne sont pas terribles, une jambe plus raide, une forme de strabisme, une mollesse articulaire. Rien pour l’empêcher de pratiquer des sports et d’y prendre plaisir.

Tout de même, il est le plus faible gardien de son niveau. Puis arrive chez les Bombardiers un nouveau gardien, bien meilleur que Louis-Charles. Ce jeune garçon n’a évidemment rien à voir avec tout ce qui va suivre, car sa seule implication est d’être un très bon gardien.

Cette coexistence qui aurait dû être pacifique va pourtant dégénérer jusqu’à un conflit entre parents, une rencontre hors normes de Louis-Charles Davignon avec les autorités de l’association régionale, et le départ du jeune hockeyeur avant la fin de la saison. Hockey Québec reconnaît que des cas comme celui-là, « il n’y en a pas 100, pas 50, il y en a 1 », mais qu’elle a agi conséquemment aux gestes reprochés. Les parents de Louis-Charles Davignon ne sont pas d’accord et dénoncent la réponse de Hockey Québec.

Comment en est-on arrivé là ?

Avant de terminer la composition des équipes, à l’automne 2017, l’Association de hockey mineur de Varennes propose à Louis-Charles d’essayer le hockey adapté. On dit craindre pour sa sécurité puisqu’il aurait tendance à faire parfois dos au jeu. Toutefois, le hockey adapté s’adresse aux jeunes souffrant d’un trouble du spectre de l’autisme. Ce qui n’est pas le cas de Louis-Charles.

Ses parents, Nicole Vincent et Paul Davignon, refusent donc, puis reçoivent la confirmation, selon leur version, que les deux gardiens seraient utilisés de façon égale, en concordance avec la mission de Hockey Québec.

Tout se déroule bien jusqu’au premier tournoi, le 18 novembre 2017 à Saint-Lin. Les Bombardiers perdent 2-1 en milieu de troisième période lors du premier match, lorsque l’entraîneur retire Louis-Charles du match. « J’étais sans mots », dit son père, qui décide quand même de ne pas en faire de cas.

Louis-Charles doit ensuite s’absenter du troisième match du tournoi pour ne pas manquer de temps en classe, car il en a déjà raté beaucoup en raison de rencontres avec des spécialistes de la santé. De toute façon, l’entraîneur a déjà décidé que c’était l’autre gardien qui devait jouer ce match. Donc, la demi-finale du dimanche 26 novembre revient à Louis-Charles… en théorie.

C’est là que la situation bascule. L’entraîneur décide de contacter les parents de Louis-Charles pour savoir si leur fils sera présent au match. La raison secoue Paul et Nicole : selon leur version, l’entraîneur reçoit des textos d’autres parents qui veulent savoir quel gardien sera d’office. L’entraîneur passe voir les parents Davignon un soir, et au terme d’une longue discussion, confirme que Louis-Charles jouera.

Or, le dimanche matin, c’est l’autre gardien qui est devant le filet des Bombardiers. Questionné, l’entraîneur confirme : il a « choké ». L’entraîneur n’a pas voulu livrer sa version des faits à La Presse.

Les parents de Louis-Charles ont toutefois fait entendre à La Presse des enregistrements de conversations tenues pendant la saison.

L’entraîneur, tel qu’on peut l’entendre sur un enregistrement, dit aux parents : 

« J’ai croulé sous la pression. C’était vraiment intense. D’habitude, j’ai la tête dure. Mais cette fois-là, en demi-finale, je fais quoi ? Oui, tout le monde veut gagner. Avec ma tête dure, j’ai dit non, c’est Louis-Charles qui goale. Après discussion, j’ai senti que j’abandonnais 15 autres petits gars, plus les coachs, plus les parents. Oui, j’ai croulé. »

La situation s’envenime

Une semaine avant le tournoi de Pierrefonds, le 12 janvier 2018, Mme Vincent avertit l’entraîneur que Louis-Charles doit s’absenter pour le premier jour du tournoi, un vendredi, en raison d’un examen à l’école. Une pratique, bien sûr, que Hockey Québec ne condamne pas. On accepte donc qu’il saute son tour.

Le lendemain, Louis-Charles doit jouer le match d’après-midi. Les parents décident de ne pas aller au match du matin, en raison d’une forte tempête de neige, avec l’accord de l’entraîneur. La famille Davignon choisit de ne pas prendre de risque sur les routes. Pour certains, c’est la goutte de trop.

À ce moment, les Davignon sentent qu’ils ne sont plus les bienvenus. Cela se confirme lors d’une conversation le samedi matin avec la gérante de l’équipe. Elle reproche aux Davignon de demander trop souvent l’aide d’autres parents pour transporter Louis-Charles et à Paul de ne pas être assez impliqué. Les Davignon jurent que c’est amplifié par le conflit, que leur fils n’a manqué que cinq matchs au cours de la saison, chaque fois pour des raisons scolaires ou médicales. Ils rappellent que leur fils n’a raté aucun match avant le tournoi de Saint-Lin, et qu’il est courant dans les équipes, surtout au niveau récréatif, de partager les transports et de rater parfois des matchs.

C’est dans cette même conversation avec la gérante que les parents de Louis-Charles, selon leur version, apprennent qu’au tournoi de Saint-Lin, d’autres parents ont menacé de ne pas habiller leur enfant pour le match si Louis-Charles était devant le filet. Cet événement est mentionné une seule fois sur les enregistrements fournis. La gérante a préféré ne pas commenter le dossier, car elle souhaite « passer à autre chose ».

Voici un extrait de l’enregistrement :

Nicole Vincent : « Tantôt, quand on a abordé le sujet des parents qui avaient participé à ça, les parents qui ont mis de la pression puis qui disaient qu’ils n’habilleraient pas leur gars. Tu en avais parlé à Paul. »

La gérante : « Tout à fait. Je n’ai pas nié ça. »

C’est un peu la révélation qui vient tout changer. Désormais, Nicole et Paul jugent qu’ils sont pris dans une situation où des parents se sont ligués contre leur fils. Et le jour même de la conversation avec la gérante, alors que c’est au tour de Louis-Charles de défendre le filet de l’équipe, c’est plutôt l’autre gardien plus talentueux qui commence le match. Paul décide de retirer son fils de la rencontre et Nicole explose devant les autres parents.

« J’ai sorti beaucoup de mots d’église. Ma gang d’ostie d’écœurants. Vous êtes une gang d’hypocrites, j’espère que vous êtes contents. Vous avez eu ce que vous vouliez. C’est épouvantable, faire ça à un enfant, tout ça pour gagner des matchs. » 

— Nicole Vincent

En arrivant à la maison, les parents demandent à Louis-Charles s’il veut continuer à jouer. Il répond par l’affirmative et poursuit sa saison.

Le jeu des blâmes

Une semaine plus tard, le directeur discipline et éthique de Hockey Varennes, Michel Hogue, rencontre les parents Davignon.

La semaine suivante, il dépose son rapport lors d’une réunion tendue en présence des parents Davignon, de l’entraîneur et de la gérante notamment. M. Hogue critique sévèrement les parents Davignon pour leur manque d’assiduité, notamment le jour de la tempête de neige, et exige de Mme Vincent qu’elle s’excuse aux parents. En revanche, l’entraîneur doit respecter la rotation des gardiens et tout le monde doit garder en tête que c’est du hockey récréatif. Il insiste d’ailleurs sur ce dernier point.

Les parents Davignon critiquent certaines conclusions : à leur avis, nulle part dans le code d’éthique est-il indiqué que les parents doivent assister à tous les matchs, ou qu’il est interdit de demander de l’aide pour le transport. Ils acceptent toutefois de se conformer aux conditions du rapport. Mais surtout…

« Je vais m’excuser quand les parents vont s’être excusés à mon fils en le regardant droit dans les yeux. »

— Nicole Vincent

La rencontre débute dans un climat tendu. Elle se termine toutefois sur un ton plus calme et consensuel, avec un plaidoyer pour que tout le monde ait du plaisir. Michel Hogue n’a pas répondu aux demandes d’entrevue de La Presse.

La paix dure une semaine, jusqu’au 10 février, au tournoi de Granby. Premier match avec Louis-Charles devant le filet, les Bombardiers l’emportent facilement. L’ambiance est détendue. Mais au quatrième match du tournoi, Louis-Charles et ses coéquipiers subissent une correction. C’est à ce moment que Paul Davignon juge avoir été victime d’intimidation. Un parent, plus costaud, s’installe tout près de lui dans les gradins pour le narguer. Après le match, plusieurs autres parents s’en mêlent.

Commentaires d’autres parents à Paul Davignon : 

« Ton fils, plus tard dans la vie, il va aller travailler, la différence va se faire. Les jeunes ont 13 ou 14 ans, ils veulent gagner. C’est comme ça. »

« Si mon gars joue mal, je vais dire : “Vas le bencher, ostie, il ne file pas.” C’est pour l’équipe. Pas c’est égal, je ne vais pas faire mon bébé lala, il faut que j’y aille autant que l’autre. Sérieux. Tu ris, mais tu le sais en ostie que j’ai raison. »

« Sont tous partis parce qu’il n’y en a pas un ostie capable de te le dire en pleine face. On est écœurés. Clairement. On est écœurés de perdre, surtout quand c’est des tournois. On paie, ostie, pour gagner. »

Le lendemain, certains parents envoient des courriels de félicitations à l’entraîneur pour son travail. Tout en ne manquant pas de remettre en doute les aptitudes parentales de Paul et de Nicole. On reproche aux Davignon de faire vivre des humiliations inutiles à leur fils. La chaîne de courriels commence avec deux plus longues missives, suivies d’appuis d’autres parents.

« Il y a eu manquement au code d’éthique. Les courriels que ces parents ont écrits, c’est inacceptable. La situation selon laquelle le jeune se fait enlever lors d’un match, c’est une chose, mais ce qui en a découlé, c’est ça qui est aggravant. C’est ce qui a découlé de ça, les courriels. Les gens ne réalisent pas que quand tu écris un courriel, ça reste. »

— Paul Ménard, DG de Hockey Québec

Le soir même, Louis-Charles subit une autre raclée sur la glace et demande à ses parents une pause. La pression est trop forte. Au terme de la défaite, un entraîneur adjoint lui parle durement, selon la version des parents Davignon, et des coéquipiers le critiquent. Il retourne à la maison en pleurs.

À travers tout ça, les parents Davignon assurent avoir toujours discuté de la situation avec leur fils, pour savoir s’il se sentait humilié. Louis-Charles a toujours affirmé qu’il ne voulait surtout pas lâcher le sport qu’il aimait – ce qu’il a réitéré lorsque La Presse l’a interviewé ensuite. Pourtant, il va changer d’idée quelque temps plus tard.

La rencontre

Le 15 février, Hockey Richelieu, qui chapeaute l’Association de Varennes, convoque Louis-Charles. Deux hommes, Jacques Hébert et Denis Proulx, respectivement président et vice-président de Hockey Richelieu, désirent rencontrer Louis-Charles seul, avec les parents dans la pièce voisine.

Jacques Hébert assure aux parents par courriel qu’il agira « comme un grand-papa qui discute avec son petit-fils » et que l’organisation veut connaître ses véritables états d’âme. Paul et Nicole acceptent, avec réticence.

La rencontre – enregistrée – débute avec les deux hommes qui demandent à Louis-Charles qui il regarde, en raison de son œil qui louche, et s’il est vraiment capable de suivre une rondelle.

Entendu lors de la rencontre avec Louis-Charles : 

« Louis-Charles, c’est à quel prix que tu vas te faire justice ? Que tu vas te faire mal ? Ça va être difficile, je te le dis. Admettons que tu mets fin à la saison, tu vas dire que les parents ont gagné, c’est ce que tu te dis [Louis-Charles dit oui]. Mais si tu n’y vas plus, tu vas te dire : “J’oublie cette saison-là, ça m’a servi d’apprentissage.” […] On enligne la prochaine année. […] Tu vas avoir de la pression, Louis-Charles, ça va être effrayant, ce que tu vas vivre à la fin de l’année. […] Ça va faire mal. Ce qui t’arrive, un petit gars de ton âge, je n’ai jamais vu ça. Ce n’est pas facile, ce que tu vis. Est-ce que la fuite est la meilleure solution ? Peut-être. Est-ce que rester et entendre encore la pression des parents, parce que les parents n’arrêteront pas, c’est toi qui vas décider. J’aimerais ça, entendre de toi quel choix tu prends, pourquoi tu prends ça. »

Et plus tard, au cours de la rencontre :

« Comment tu vois ta fin d’année ? » Louis-Charles : « Je le sens moins bien. Ça me gosse de penser ça parce que le hockey, c’est mon sport préféré. »

Louis-Charles, plus tard : « J’en ai entendu parler et ça me dérange vraiment qu’ils pensent ça de moi. Je fais des efforts, mais ils ne voient pas ça, ils voient juste le talent. »

Louis-Charles finit par accepter de cesser de jouer au hockey, à la condition que les parents impliqués soient sanctionnés. Les responsables de Hockey Richelieu acquiescent à sa demande, en assurant une « réprimande », sans toutefois offrir plus de détails. On consent à étudier l’article 1.9 qui permet de refuser des membres, sans rien promettre. M. Hébert a refusé la demande d’entrevue et nous a dirigé vers Hockey Québec.

Hockey Québec jure avoir directement abordé cette rencontre avec les principaux intéressés.

« Je serai bien transparent. Dans nos règles de comités de discipline, on reçoit des jeunes et ils doivent absolument être accompagnés d’un adulte. On va se limiter à ça, c’est dans nos règles d’audition. L’idée est que le jeune de 12 ou 13 ans, comment il reçoit les choses, comment il les comprend, les transmet, ça peut être différent. »

— Yvan Dallaire, de Hockey Québec, réagissant à cette rencontre

Messieurs Hébert et Proulx cosignent ensuite, notamment avec Michel Hogue, un rapport d’événement en date du 27 juin 2018. Le comité conclut que personne n’a « conspiré et mis une pression indue sur la direction et le personnel d’entraîneurs pour forcer le retrait de Louis-Charles de l’équipe ». On juge plutôt que l’état de santé de Louis-Charles a inspiré un mouvement de sympathie. Pour le jeune gardien, on rappelle qu’il s’est retrouvé dos au jeu. Pourtant, dans une conversation avec Paul et Nicole, M. Hogue a dit ceci : 

« Je n’ai jamais entendu dire qu’il a reçu des rondelles derrière la tête. Je n’ai jamais entendu parler de risque parce qu’il était tourné au jeu. Je ne l’ai pas vu. J’ai entendu parler de risque plus que d’autre chose. »

Le rapport poursuit : Louis-Charles montre des signes de désintéressement et l’autre gardien permet à l’équipe de « s’exprimer sans aucune contrainte » dans son style de jeu. On va jusqu’à prétendre que Louis-Charles n’aime pas le hockey, ce que messieurs Proulx et Hébert savent faux.

Conclusion : on formule un blâme à l’endroit des parents Davignon pour leur manque d’assiduité, problème qui ne doit pas se répéter, et on précise que les autres parents auraient pu restreindre leurs commentaires. On souligne ensuite le professionnalisme de l’équipe d’entraîneurs. Au bout du compte, on ne recommande aucune sanction autre que des correspondances de sensibilisation. Tous les enfants pourront se réinscrire la saison suivante, y compris Louis-Charles, « malgré son handicap ».

Le bilan

Louis-Charles Davignon n’a pas abandonné le hockey, même s’il s’est retrouvé au cœur d’un tel engrenage. Il est toujours dans le bantam B, désormais comme défenseur. Les parents et dirigeants impliqués dans cette mésaventure sont tous dans une autre équipe.

Hockey Québec a analysé la situation et conclu qu’il s’agissait avant tout d’un conflit entre parents. L’organisation a donc traité le dossier comme tel et a imposé à tout le monde de suivre une formation sur le respect.

Hockey Québec juge que les attentes des parents Davignon sur le plan des conséquences étaient irréalistes dans le cas de parents dont c’était le premier écart de conduite connu. On explique la décision de ne pas aller plus loin en insistant sur le rôle d’éducation plutôt que de répression de la Fédération. « C’était important pour nous de conscientiser, dit Yvan Dallaire, de Hockey Québec. On ne pouvait bannir les parents des arénas tout de suite avec une première offense. Même si elle est grave, parce que je ne veux pas diminuer l’événement ou ce qui s’est dit. »

« On a eu un dossier qui est complètement déplorable. On a des enfants, on n’aurait jamais accepté ça non plus. »

— Yvan Dallaire, de Hockey Québec

« Il y avait une dynamique entre parents qui est difficile à comprendre et, à cet égard-là, l’association a pensé bien faire, estime M. Dallaire. Elle a réagi, la région a réagi. Le résultat, au bout de ça, plaît des fois aux parents, des fois moins. Si on va en cour avec ce dossier-là, c’est ce que le juge va essayer de faire. Est-ce que les gens ont agi de bonne foi ? Est-ce que les gens ont fait ce qu’ils avaient à faire à l’intérieur de leurs connaissances ? Personne n’est psychologue ou travailleur social. Ce ne sont pas des dossiers faciles. Il y a des gens démunis, une association de hockey junior, ça les dépasse totalement. »

En racontant leur histoire, Nicole et Paul demandent à Hockey Québec de revoir sa manière de traiter le harcèlement indirect dont les jeunes peuvent être victimes. Dans ce cas-ci, expliquent-ils, les preuves sont concrètes et un jeune garçon a souffert pour vrai des décisions des dirigeants et des gestes d’autres parents. Ils reprochent aussi aux différentes instances d’avoir tout fait pour compliquer leurs recours et demandent l’allègement des processus de plainte. Ils ne comprennent pas non plus comment les deux hommes qui ont convaincu Louis-Charles d’abandonner sa saison ont pu avoir l’autorité de signer le rapport d’événement.

Puis, cette ultime critique de Nicole Vincent : « Quand il n’y a pas d’intervention pour dire que c’est inacceptable, ça renforce les parents dans leur sentiment d’avoir eu raison. »

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