Personnalité de la semaine

Samy Moussa

À 30 ans, Samy Moussa compte déjà un premier disque de compositions à son actif, a reçu le prix Opus du compositeur de l’année et a fondé l’orchestre de chambre INDEX à Munich. Le compositeur et chef d’orchestre est notre personnalité de la semaine.

Samy Moussa était de passage à Montréal, sa ville natale, pour la création de sa dernière composition pour orchestre à l’OSM. La Presse lui a parlé la veille de son retour à Berlin, où il vit depuis deux ans, après avoir posé ses valises à Paris et à Munich.

« Partir en Allemagne à 22 ans, se souvient-il, était un processus complètement fou. Je suis parti parce que j’étais convaincu que je ne pouvais pas travailler ici, vu que je ne connaissais personne. Mais je me suis retrouvé dans une situation encore moins bonne, puisque je connaissais encore moins de gens là-bas ! »

À force de détermination et de travail acharné, le compositeur et chef d’orchestre est parvenu à se frayer un chemin dans un milieu où il était « purement étranger ». Car dans sa famille, il n’y a aucun musicien. « J’ai dû apprendre sur le tas, comme on dit. »

À ce jour, les origines de sa passion demeurent pour lui un mystère. Si la musique a toujours fait partie de sa vie, Samy Moussa n’a commencé à l’étudier sérieusement qu’à l’âge de 18 ans, à son entrée à l’université.

L’esprit vif, animé par un idéal de beauté qui lui sert de moteur dans la création, celui qui a toujours été autodidacte admet que l’exil lui a servi de tremplin vers une carrière à laquelle il rêvait depuis longtemps. « Ça m’a forcé à réfléchir en entrepreneur. Il n’y a pas de recette, mais [pour réussir], il faut comprendre les modes de fonctionnement du métier. »

« J’ai toujours été quelqu’un qui rêvait beaucoup, qui avait des objectifs de carrière assez précis. »

— Samy Moussa

Samy Moussa confie que se constituer un réseau dans un pays étranger, a fortiori dans une langue qui ne lui était pas familière, a été une expérience extrêmement formatrice.

« J’ai toujours été convaincu que c’était ce que je ferais de ma vie. Il était donc hors de question que ça ne fonctionne pas. Il n’y a rien d’insurmontable. Je pense que quand on veut, on peut. Il faut juste être patient. »

Même s’il n’a guère le temps de souffler entre ses nombreux projets et ses déplacements fréquents, Samy Moussa jubile. Il jongle avec les contrats grâce à un sens de l’organisation inné qui lui permet de concentrer ses activités dans un même lieu sur une brève période de temps. Le plus souvent en Europe, puisque c’est là que se trouvent des possibilités « extraordinaires ». 

Pour l’instant, Samy Moussa se prépare pour le Festival de musique classique de Lucerne. Mais il n’écarte pas l’idée de revenir un jour dans sa ville natale, à laquelle il est très attaché et à laquelle il pense tous les jours depuis qu’il l’a quittée.

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