BOMBARDIER

Encore beaucoup de pain sur la planche

On pourrait penser qu’après la certification d’un avion, le développement prend fin. Eh bien, non !

« Bien sûr, on part avec une bonne base, mais on continue à faire des améliorations parce que nos concurrents ne dorment jamais, explique Rob Dewar, vice-président responsable de la C Series chez Bombardier. On travaille sur la réduction des coûts de production, la diminution du poids de l’avion et l’amélioration des performances. Si tu dis “tout est correct comme ça”, ce n’est pas la bonne attitude à avoir. »

Dans le cadre du processus de certification d’un nouvel aéronef par les autorités gouvernementales, les constructeurs aiment tester les limites de l’appareil, ce qui leur permet d’optimiser le produit par la suite. « Sur un nouveau programme, il y a plus de possibilités d’améliorations, note Sébastien Mullot, directeur de la C Series. Quand on a fini tous les tests, on connaît les marges de manœuvre et on va récolter les bénéfices. »

CIBLE AMBITIEUSE

Pour réaliser ces améliorations, Bombardier prévoit maintenir en activité pendant encore deux ans à Mirabel son « avion non volant » qui lui permet de tester au sol, de façon presque ininterrompue, les différents systèmes de la C Series. L’entreprise conservera aussi un ou deux de ses sept avions d’essai. Les autres seront vendus à des clients.

Alors que Bombardier offre de généreux rabais aux acheteurs d’avions C Series pour contrer ceux consentis par Boeing et Airbus, la tâche la plus cruciale est sans contredit la réduction des coûts de production.

Ambitieux, l’avionneur se donne quelques années pour diviser par cinq ou six le nombre d’heures nécessaires pour assembler chaque appareil !

Sur le plan des performances de l’avion, Bombardier et ses fournisseurs ont déjà livré plus que ce qui était attendu. Au salon aéronautique du Bourget, il y a un an, l’avionneur a annoncé qu’au terme des 3000 heures d’essais en vol du CS100, la C Series dépasse ses objectifs initiaux en matière de consommation de carburant, de charge utile, de distance franchissable et de performance au décollage. M. Mullot note que des programmes d’avions d’Airbus et de Boeing ont été incapables d’atteindre tous les objectifs fixés au moment de leur lancement.

ENTRÉE EN SERVICE CHEZ SWISS

À court terme, la priorité de Bombardier est de faire en sorte que l’entrée en service de la C Series se fasse « sans heurt » chez Swiss, le mois prochain. Le centre destiné à recevoir les appels de service des transporteurs qui exploiteront l’appareil est déjà fonctionnel. Mais à l’impossible, nul n’est tenu.

« On n’est pas naïfs. Même si tout s’est très bien passé lors des vols d’évaluation d’itinéraires, on sait qu’il y aura forcément des problèmes lorsqu’on opérera dans l’environnement d’une compagnie aérienne avec un niveau de vols intense. L’important, c’est d’être prêt à y remédier », affirme Sébastien Mullot.

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