Les IPS pourront poser des diagnostics dès aujourd’hui

Dans une publication diffusée hier après-midi sur son site internet et envoyée aux plus de 20 000 médecins actifs de la province, le Collège des médecins du Québec annonce que la résolution adoptée vendredi et visant à permettre aux infirmières praticiennes spécialisées (IPS) de poser des diagnostics s’applique « dès maintenant », et pas uniquement à celles œuvrant en première ligne.

« Dans les faits, toutes les infirmières praticiennes spécialisées (IPS), et pas uniquement celles en première ligne, pourront diagnostiquer un problème de santé courant en lien avec leur spécialité. De plus, selon la même logique, toutes les IPS pourront aussi diagnostiquer les six maladies chroniques suivantes : le diabète, l’hypertension, l’hypercholestérolémie, l’asthme, la maladie pulmonaire obstructive chronique et l’hypothyroïdie », écrit le Collège, qui ajoute que le délai de 30 jours pour qu’un médecin confirme le diagnostic d’une IPS « est aboli dès maintenant ».

Après avoir laissé entendre toute la semaine dernière qu’il s’opposait à l’élargissement du diagnostic, un acte jusqu’ici réservé aux médecins, le Collège des médecins du Québec (CMQ) a fait volte-face vendredi. La résolution du conseil d’administration du Collège adoptée vendredi mènera à l’adoption d’un projet de règlement en avril. Or, le directeur général par intérim du CMQ, le Dr Jean-Bernard Trudeau, confirme que l’application de ces changements se fait « dès maintenant ».

En plus de six maladies chroniques, les IPS peuvent ainsi diagnostiquer, à compter d’aujourd’hui, des problèmes de santé courant comme les infections urinaires, les otites et les infections transmissibles sexuellement. Depuis 2007, les IPS pouvaient amorcer le traitement de ces affections, mais ne pouvaient les diagnostiquer officiellement. Elles ont aussi le pouvoir de diagnostiquer.

Autopsie d’une volte-face historique

La volte-face de la semaine dernière n’était pas une réaction de dernière minute à la crise médiatique qui a secoué le Collège des médecins, soutient le Dr Trudeau. La preuve : un groupe de travail visant à étudier la possibilité d’élargir le diagnostic travaille depuis des semaines au Collège et a permis d’aboutir aux recommandations de vendredi, dit-il.

Pourquoi, la semaine dernière, le président du CMQ, le Dr Mauril Gaudreault, a-t-il répété ad nauseam dans les médias que le Collège n’était pas ouvert à l’élargissement du diagnostic ? « Tant que le rapport du groupe de travail n’était pas déposé, et le conseil d’administration rencontré, le président n’avait d’autre choix que de défendre la position historique du Collège », résume le Dr Trudeau, qui croit que cette façon de faire a mené à la « bascule historique » de vendredi. « Notre président a toute mon admiration », dit le Dr Trudeau.

« Évidemment, nous avons entendu la population qui nous demandait d’améliorer l’accessibilité. Mais nous étions préoccupés par la qualité et la sécurité des soins. Les constats du groupe de travail nous ont beaucoup rassurés », a déclaré le Dr Gaudreault au site Profession santé.

La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) a dit hier « analyser calmement » les impacts potentiels de la décision du Collège tout en « maintenant des canaux de communication ouverts avec les instances concernées et décisionnelles dans ce dossier ».

Leonardo Rizzuto acquitté encore une fois

Un an presque jour pour jour après avoir été acquitté d’un chef de gangstérisme porté contre lui, le fils cadet du défunt parrain de la mafia montréalaise, Leonardo Rizzuto, est sorti une nouvelle fois triomphant d’un palais de justice hier après-midi, après avoir été acquitté d’accusations de possession d’armes et de cocaïne.

« Tout ce que je peux dire, c’est que je suis content que ce soit fini », a-t-il lancé en souriant aux journalistes venus entendre la juge Julie Riendeau, de la Cour du Québec, lire durant près d’une heure une décision étoffée dans laquelle elle n’a pas toujours été tendre envers le travail de l’État et des policiers.

En compagnie d’autres individus, Rizzuto a été arrêté le 19 novembre 2015 dans une importante opération baptisée Magot-Mastiff, à l’issue de laquelle la police disait avoir décapité le crime organisé montréalais.

Rizzuto était d’abord accusé de gangstérisme et de complot pour trafic de stupéfiants. Mais en fouillant sa résidence après avoir obtenu un mandat, les policiers ont trouvé chez lui deux armes à feu, dont l’une chargée, et une petite quantité de cocaïne.

En février 2018, un juge l’a acquitté des chefs de gangstérisme et de complot, car des conversations captées dans le bureau de l’ancien criminaliste Loris Cavaliere, auxquelles avait pris part Rizzuto, ont été interceptées illégalement, selon le magistrat, et écartées de la preuve.

Fort de ce jugement, les avocats de Leonardo Rizzuto dans sa cause de possession d’armes et de cocaïne ont présenté une requête visant à faire casser le mandat de perquisition qui a mené les policiers chez leur client, arguant qu’une fois les conservations captées dans le bureau de Loris Cavaliere écartées, la police n’avait plus de motif suffisant pour fouiller sa maison.

En revanche, la poursuite affirmait que le reste de l’écoute, la surveillance policière et des informations de sources laissaient croire que Leonardo Rizzuto était impliqué dans le trafic de stupéfiants, et que la perquisition chez lui était basée sur des motifs suffisants.

Chaque argument examiné

La juge Riendeau a épluché toutes les situations au cours desquelles Leonardo Rizzuto a été vu en compagnie des autres suspects de l’enquête Magot-Mastiff et les conversations l’impliquant, et a établi que rien ne permettait de conclure qu’il était impliqué dans le trafic de stupéfiants ou qu’il possédait, comme les autres, un appareil permettant d’envoyer et de recevoir des messages cryptés.

Elle a également souligné qu’une seule source policière sur les neuf citées dans les déclarations sous serment au soutien du mandat de perquisition parle de Leonardo Rizzuto, et que cet informateur n’identifie pas le fils cadet du défunt parrain comme l’un « des décideurs » du crime organisé traditionnel italien.

La juge considère donc comme insuffisants les motifs qui ont mené à la perquisition chez Leonardo Rizzuto. « La perquisition est considérée comme ayant été exécutée sans mandat », dit-elle.

La magistrate écarte également les objets saisis chez Rizzuto en vertu d’un article de la Charte des droits et libertés et considère que les droits de l’accusé dépassent l’intérêt pour la société que cette affaire soit jugée sur le fond.

Une fois la décision rendue, la procureure de la poursuite, Me Marie-Christine Godbout, a annoncé qu’elle n’avait plus de preuve à offrir et a suggéré à la juge d’acquitter Leonardo Rizzuto.

À la sortie de la salle d’audience, elle a toutefois ajouté que le Directeur des poursuites criminelles et pénales étudierait le jugement avant de décider de porter la décision en appel ou non.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ce ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.

CHUM

Une nouvelle clinique pour les AVC rares

Le Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) a lancé hier une clinique pour les problèmes neurovasculaires rares, qui sont responsables de 2 à 3 % des AVC même s’ils ne touchent que 200 Québécois chaque année. Un projet unique au Canada.

Un mal de tête terrassant

C’était en octobre 2016. Catherine Gagnon a dû sortir d’une réunion à cause d’un mal de tête lancinant. Des comprimés d’ibuprofène n’ayant pas réglé le problème, la jeune maman a appelé son conjoint, Alexandre Sauvé, pour qu’il vienne la chercher. Puis elle s’est effondrée. « J’étais consciente, je répondais, mais je ne me souviens de rien », explique Mme Gagnon, qui a témoigné à la conférence de presse d’hier. « Mon cerveau était plein de sang. On m’a expliqué que mon disque dur fonctionnait, mais n’enregistrait rien. »

M. Sauvé a dû insister pour que les ambulanciers amènent aux urgences du CHUM la jeune professionnelle, qui a 42 ans aujourd’hui. On lui a immédiatement découvert une malformation artérioveineuse à l’origine d’un trou dans ses vaisseaux sanguins, qui a été rapidement bouché. Par la suite, Mme Gagnon a continué à avoir des maux de tête et des pertes de mémoire et elle a subi en juin dernier une nouvelle opération pour enlever toute la portion des vaisseaux sanguins de son cerveau touchée par la malformation. Depuis, tout est rentré dans l’ordre. « Au début, je n’avais pas de mémoire pour plus de cinq minutes, puis au fil des semaines, c’est passé à une heure, une demi-journée. Je pense qu’un centre comme celui qui vient d’être annoncé pourra aussi beaucoup aider les proches des patients. »

Trois causes

Ces problèmes neurovasculaires sont souvent congénitaux ou héréditaires, mais n’ont parfois pas de symptômes, ou alors des symptômes rarement associés aux accidents vasculaires cérébraux (AVC), comme l’épilepsie ou les migraines, explique Christian Stapf, neurologue vasculaire au CHUM. « Un patient sur deux qui arrive chez nous n’a pas besoin de chirurgie. » Trois grandes catégories de patients seront visées par la clinique, qui regroupe les 50 à 100 patients ayant ce profil qui visitent déjà le CHUM.

Cavernoses : « Il s’agit d’une éponge veineuse dans le cerveau, qui est parfois génétique », explique le Dr Stapf.

Malformation neurovasculaire : Ce problème fragilise les artères et veines cérébrales et augmente le risque d’AVC durant la trentaine.

Maladie de Moyamoya : Ce rétrécissement anormal des artères du cerveau a été identifié au Japon il y a 60 ans et est responsable de 6 % des AVC chez les enfants, selon une étude publiée en 2014 dans la revue Neurosurgery.

Télémédecine

Le centre est né l’an dernier avec les premières réunions régulières de la dizaine de médecins spécialistes – neurologues, neuroradiologistes, neurochirurgiens et radio-oncologues – qui en font partie (ils sont appuyés par une cinquantaine d’autres personnes, dont des infirmières et des techniciens). « Ce qui est nouveau, c’est qu’on a une organisation, des fonds pour organiser les rendez-vous des patients en un seul endroit, et aussi pour la télémédecine pour le suivi à distance, dit le Dr Stapf. Environ 20 % de nos patients habitent à plus de 100 km du CHUM et nous sommes le centre où se dirigent les ambulances pour les AVC aigus dans la région montréalaise. Nous faisons la moitié des thrombectomies pour AVC au Québec. » Une thrombectomie est la destruction d’un caillot sanguin par cathéter.

Cadres licenciés en 2015

Le gouvernement Legault reprend un projet de loi de Barrette

QUÉBEC — Le gouvernement Legault reprend un projet de loi de Gaétan Barrette pour éviter de payer 200 millions de dollars aux 1300 cadres licenciés en 2015. Il pourrait le déposer dès aujourd’hui à l’Assemblée nationale.

Gaétan Barrette avait supprimé ces postes dans la foulée de sa réforme du réseau de la santé (loi 10). Il avait adopté à la hâte un règlement qui faisait passer de 24 à 12 mois l’indemnité de départ des cadres licenciés. L’année de salaire retranchée représente au total 200 millions.

L’Association des gestionnaires des établissements de santé et de services sociaux (AGESSS) avait intenté une poursuite contre Québec. En juillet 2017, la Cour supérieure lui avait donné raison et avait invalidé le règlement du ministre Barrette. Ce dernier avait déposé quelques mois plus tard un projet de loi afin de ne pas avoir à payer la facture de 200 millions et d’appliquer son règlement « malgré toute décision judiciaire ».

Or, le projet de loi 160 n’avait pas été étudié par les députés avant la fin de la session parlementaire, en juin dernier. Le gouvernement Couillard avait donné la priorité à d’autres projets de loi à l’approche de la campagne électorale. Il avait porté en appel le jugement de la Cour supérieure.

aujourd’hui ?

Le gouvernement Legault a décidé de revenir à la charge avec un projet de loi pour empêcher le versement de 200 millions aux cadres licenciés, selon les informations obtenues de plusieurs sources. La ministre de la Santé Danielle McCann, qui était elle-même cadre du réseau de la santé jusqu’en 2014, pourrait dévoiler cette pièce législative aujourd’hui – un avis a été publié dans le feuilleton de l’Assemblée nationale.

La Coalition avenir Québec appuyait d’ailleurs le projet de loi 160 des libéraux. « C’est nettement exagéré et non justifié » d’accorder deux ans de salaire aux cadres mis à pied, avait affirmé François Legault le 9 mai 2018, reprochant à Gaétan Barrette de ne pas avoir dès le départ, dans la loi 10, limité l’indemnité à 12 mois.

« La CAQ est prête à collaborer pour corriger cette erreur libérale de 200 millions de dollars » et s’assurer que « l’argent puisse être investi en services pour l’ensemble des Québécois », avait-il ajouté. La CAQ avait également signifié son intention de déposer un projet de loi si elle était portée au pouvoir.

— Avec Denis Lessard, La Presse

Actualités

L’autoroute 15 a été paralysée par des carambolages

Deux carambolages survenus à une dizaine de kilomètres d’écart ont entraîné la fermeture complète de l’autoroute 15 sur la Rive-Sud de Montréal tout l’après-midi et en début de soirée, hier. Une vingtaine de véhicules ont été impliqués dans un carambolage qui aurait fait des blessés, vers midi trente, sur l’A15 Sud à la hauteur de Saint-Jacques-le-Mineur. Quelques personnes ont subi des blessures légères. Puis, une heure plus tard, sur l’A15 Nord cette fois, près de Saint-Constant, « quelques véhicules ont été impliqués dans des collisions en chaîne », a indiqué Hélène Nepton, de la Sûreté du Québec. Il n’y a pas eu de blessé grave. — La Presse

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Des accusations contre un homme soupçonné d'être le complice de Silva

Un individu que la police soupçonne d’avoir été un complice du présumé tueur à gages Frederick Silva arrêté la fin de semaine dernière a été accusé de possession et de fabrication d’armes, de munitions et de dispositifs prohibés, hier après-midi au palais de justice de Montréal. Giovanni Presta fils a été arrêté samedi matin dans sa résidence de Terrebonne, qui a également fait l’objet d’une perquisition par les policiers du Service de police de la Ville de Montréal. Selon nos informations, Presta aurait notamment fabriqué des silencieux dans son cabanon. L’homme de 33 ans n’a aucun antécédent criminel. La poursuite s’est opposée à sa libération et son enquête sur remise en liberté a été fixée à aujourd’hui. Sa conjointe a aussi été arrêtée et fait face aux mêmes accusations.

— Daniel Renaud, La Presse

Actualités

Nouvelle tuile pour la traversée Gaspésie–Côte-Nord

La séquence infernale se poursuit pour la liaison maritime entre Matane, Baie-Comeau et Godbout, de nouveau paralysée à la suite d’un accident. Le traversier Apollo, acheté « temporairement » pour remplir la mission normalement dévolue au F.-A.-Gauthier, a heurté le quai de Godbout hier matin et se retrouve avec un trou fort visible sur sa proue. Personne n’a été blessé, mais le service a dû être interrompu, et ce, pour une période indéterminée. La Société des traversiers du Québec évalue les options pour offrir un service aux passagers. Le F.-A.-Gauthier, pour sa part, est toujours en cale sèche au chantier maritime Davie, à Lévis. Ce navire flambant neuf a dû être envoyé en réparation en raison de vibrations anormales des propulseurs. Sa remise en service n’est pas prévue à court terme.

— La Presse canadienne

Laval

Une adolescente de 13 ans manque à l’appel

Une jeune fille de 13 ans, Chelsea Boucher, est activement recherchée par la police de Laval. Elle est disparue depuis hier matin, alors qu’elle n’est jamais revenue d’un rendez-vous médical. « Elle pourrait se retrouver dans le secteur de Rivière-des-Prairies, de Montréal-Nord ou de Laval », a indiqué le Service de police de Laval dans un communiqué, en soirée. La jeune fille est métisse et parle français. Elle a les yeux bruns et les cheveux bruns, « rasés et en coupe mohawk », précise la police. L’adolescente portait un pantalon bleu marine, un manteau d’hiver noir avec un col en fourrure, des souliers Fila mauves et une casquette noire. Chelsea mesure 1 m 62 (5’ 4’’) et pèse 59 kilos (130 lb). Toute information permettant de retracer cette jeune fille sera traitée confidentiellement via la Ligne-Info au 450 662-INFO (4636) ou via le 911 en mentionnant le dossier LVL190225 041. — La Presse

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