Accès au mont Royal

L'opposition apporte des propositions pour rétablir la circulation de transit 

L’opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal propose de rétablir la circulation de transit sur le mont Royal, mais d’abaisser, en contrepartie, la vitesse à 30 km/h et de réduire la route à sa plus simple expression en ajoutant des voies cyclables surélevées et un trottoir de bois appelé montée Hochelaga, a appris La Presse.

Dans son mémoire présenté ce soir lors des travaux de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), le chef du parti Ensemble Montréal, Lionel Perez, plaide ainsi pour une cohabitation de tous les usagers. « Ce que l’on veut, c’est mettre en place des mesures dissuasives pour réduire la place de l’automobile », a confirmé à La Presse M. Perez.

Ce dernier maintient, par ailleurs, sa critique à l’égard du projet pilote mené jusqu’au mois dernier par l’administration Plante et interdisant la circulation routière entre la voie Camillien-Houde et le chemin Remembrance. C’est ce projet pilote mis en place à la suite de la mort d’un jeune cycliste happé par un automobiliste effectuant un demi-tour interdit qui fait maintenant l’objet d’une évaluation par l’OCPM.

M. Perez dit craindre que l’administration Plante ait déjà décidé de fermer définitivement les voies d’accès au mont Royal puisqu’elle a déclaré que son projet pilote avait été une « réussite ». « C’est préoccupant parce que ça va à l’encontre des meilleures pratiques en matière de consultation publique. Si on peut apprendre quelque chose de cet exercice, c’est qu’il faut consulter la population avant tout projet pilote d’envergure », a-t-il commenté.

Aménager des pistes fluorescentes

Pour voir se réaliser son plan, Ensemble Montréal propose de nouveaux aménagements qui pourraient améliorer la sécurité. « La Ville doit modérer les ardeurs des automobilistes qui mettent la pédale à fond et aux cyclistes qui profitent pleinement de l’adrénaline que procure une descente à grande vitesse », peut-on lire.

Ainsi, Ensemble Montréal souhaite faire passer la vitesse maximale permise de 40 km/h à 30 km/h dans l’ensemble du parc du Mont-Royal. L’installation d’indicateurs de vitesse et de radars photo mobiles inciterait à plus de prudence, tout comme l’installation de dos d’âne et de bandes rugueuses entre la route et les pistes cyclables.

Ces dernières seraient aménagées de part et d’autre de la voie Camillien-Houde et du chemin Remembrance, dans chacune des directions. Elles seraient légèrement surélevées, c’est-à-dire à la hauteur d’un trottoir, en plus d’être plus visibles (colorées ou faites d’un matériau spécifique). Et pourquoi pas des pistes cyclables fluorescentes comme en Pologne ? propose-t-on.

Il n’est pas conseillé que des bollards ou un muret protecteur bordent les pistes cyclables. En cas d’accident, ce qui apparaît comme une solution risque de causer des blessures graves aux cyclistes. « Nous avons fait nos devoirs et consulté un ingénieur en circulation », note M. Perez.

Une montée Hochelaga pour les piétons

Il est également recommandé de créer un espace sûr pour les piétons qui souhaitent monter jusqu’au sommet du mont Royal. Il s’agirait de construire dans un esprit de développement durable « un trottoir distinctif en bois » tout le long de Camillien-Houde. Ce trottoir serait appelé montée Hochelaga, suggèrent M. Perez et son équipe.

Pour ce qui est du belvédère Camillien-Houde, dont l’accès n’est permis qu’en direction ouest, donc vers le Plateau Mont-Royal, on propose de créer une intersection ou d’installer un feu alternatif à décompte. Une traverse piétonne et un espace défini pour les bus de touristes compléteraient l’aménagement.

Entre le belvédère Camillien-Houde et la Maison Smith se trouve le col qui doit être « complètement réimaginé pour en faire un véritable espace partagé », croit l’opposition officielle. Il est suggéré que les deux voies de circulation automobile soient réduites à une seule. La circulation serait ainsi permise dans une seule direction à la fois, contrôlée par un feu alternatif à décompte.

« Notre approche est graduelle et vise une transformation des habitudes de vie des citoyens par le biais de mesures dissuasives plutôt que coercitives », écrit M. Perez. Il souligne, par ailleurs, ne pas être opposé à l’idée d’interdire le transit aux heures de pointe la semaine.

Au total, le mémoire de l’opposition officielle compte 24 recommandations. On suggère notamment que la Société de transports de Montréal (STM) augmente les plages horaires de certaines lignes d’autobus. Et pour mettre en place cette vision que l’on qualifie d’« ambitieuse », on recommande d’organiser « un concours international de design pour intégrer l’ensemble des interventions à faire sur la montagne pour améliorer la sécurité, l’accessibilité et la qualité des aménagements ».

Adolescent noyé dans la piscine de son école

La famille poursuivra la Ville et la CSDM

Neuf mois après la mort de leur fils par noyade à la piscine de l’école secondaire Père-Marquette, les parents de Blessing Claudevy Moukoko vivent toujours une profonde tristesse. Afin de « faire toute la lumière » sur les événements et pour qu’un tel drame ne se produise plus, Evelyne Mavoungou-Tsonga et son mari, Jean-Claude Moukoko, déposeront au cours des prochains jours une poursuite civile contre la Commission scolaire de Montréal (CSDM) et la Ville de Montréal.

« Ma vie a basculé. C’est un cauchemar. J’ai mal partout. Je ne peux rien faire », témoigne Mme Mavoungou-Tsonga. Elle dit être incapable de dormir depuis le drame et est en arrêt de maladie depuis. « J’ai des images de mon fils qui défilent chaque heure, tous les jours, toute la nuit », a raconté la mère, hier matin, en essuyant ses larmes. « C’est un sujet très émotif. Nous sommes parfois sans mot […] Tous les jours, nous ressentons un vide », affirme M. Moukoko.

Les parents de l’adolescent ont été troublés en lisant le rapport du coroner sur la mort de leur fils, publié mardi. Dans ce rapport, le coroner Louis Normandin souligne que le professeur d’éducation physique remplaçant qui donnait le cours de natation le jour du drame n’avait pas suivi toute la formation requise. La sauveteuse qui l’accompagnait devait partager avec le professeur la tâche d’enseignement, ce qui l’a empêchée de remplir pleinement sa fonction de surveillance.

« On apprend aujourd’hui que les personnes responsables de la surveillance et de la sécurité de la piscine n’ont pas assuré la sécurité des enfants. Nous avons encore plusieurs questions sans réponse. Nous avons l’intention d’aller au fond de ces choses pour savoir ce qui s’est produit », dit Mme Mavoungou-Tsonga. « Nous allons faire en sorte que ce ne soit plus pareil pour protéger les autres enfants », ajoute M. Moukoko.

Dépôt imminent d'une poursuite

L’avocat qui représente la famille, Me Jean-Pierre Ménard, explique qu’une poursuite sera déposée dans les prochains jours contre l’employeur du professeur remplaçant, soit la CSDM, et contre la Ville de Montréal, l’employeur de la sauveteuse. « Des difficultés importantes se sont produites. Nous, on peut conclure à de la négligence », affirme Me Ménard. Le montant des dommages réclamés n’a pas été annoncé. « Un décès d’enfant qui survient comme ça […] c’est une histoire sur laquelle on ne peut pas mettre une somme d’argent. Le décès d’un enfant, ça n’a pas de prix », affirme Me Ménard.

La CSDM n’a pas voulu commenter le dossier.

« Compte tenu du fait que la Ville n’a pas reçu de demande en justice et qu’un recours pourrait être soumis à l’arbitrage des tribunaux, la Ville ne commentera pas ce dossier publiquement », a commenté Gonzalo Nunez, porte-parole de la Ville de Montréal.

La famille de Blessing a aussi annoncé, hier, la création prochaine d’une fondation visant à honorer la mémoire du jeune homme, à accompagner la famille dans l’épreuve et à assurer la sécurité dans les loisirs des jeunes.

Complot visant le président de la Banque Royale

Un des accusés obtient sa semi-liberté 

Denis Paquette, 68 ans, l’un des quatre hommes qui ont comploté en 2013 pour enlever le président de la Banque Royale, le menotter à une valise bourrée d’explosifs, s’en servir comme otage et dévaliser les chambres fortes de l’institution bancaire, pourra aller en maison de transition, après avoir passé cinq ans et demi derrière les barreaux.

Paquette et trois autres vétérans braqueurs, dont un ancien associé de Marcel Talon, avaient été arrêtés par les enquêteurs des Crimes majeurs du Service de police de la Ville de Montréal alors qu’ils étaient assis dans une camionnette louée et qu’ils visionnaient des moniteurs télé. Paquette et les autres avaient garé un autre véhicule devant la maison de leur cible et y avaient installé une caméra pour observer ses allées et venues.

Leur but était d’enlever le président de la Banque Royale, de le menotter à une valise contenant une bombe activée à distance, de l’amener sur son lieu de travail, à la Place Ville Marie, au centre-ville de Montréal, et d’avoir accès aux chambres fortes où les camions blindés livrent les billets de banque, en menaçant de le faire sauter.

Durant son audience devant les commissaires aux libérations conditionnelles, Paquette a raconté avoir accepté de participer à ce complot à la demande d’une connaissance et pour faire un important coup d’argent. Il a expliqué que son rôle consistait à conduire la camionnette devant servir à l’enlèvement, et que des bidons d’essence trouvés par les policiers devaient servir à brûler le véhicule après le crime, pour effacer les traces. 

Il a aussi accepté d’entreposer chez lui du matériel devant servir au plan. Dans son logement situé dans une maison de retraite, les policiers ont trouvé des armes et munitions, une veste militaire, une cagoule, des menottes et une bombe artisanale de type tuyau.

Un lourd passé criminel

Paquette baigne dans la criminalité depuis 1968. Il en est à sa troisième peine fédérale (plus de deux ans). En 1978, il a dévalisé une banque avec un complice. Pendant que ce dernier faisait le guet, Paquette a ramassé l’argent en bousculant les caissières, selon la décision de sept pages rédigée hier par la Commission des libérations conditionnelles du Canada. 

En 1981, lors d’un vol dans un bar, il s’est servi de deux clients comme boucliers et a ouvert le feu sur ses poursuivants. Deux personnes ont été blessées par balle. Enfin, en 1988, lors d’un vol dans une banque, Paquette a pris une caissière en otage et lui a pointé son arme sur la tête avant que des policiers dépêchés sur les lieux le blessent par balle et l’arrêtent. Il avait été atteint à la tête et s’en est miraculeusement sorti vivant.

Un changement de comportement notable

Mais depuis son incarcération, Paquette a maintenu un comportement conformiste, suivi deux programmes de réhabilitation, et il s’est montré ouvert avec ses agents de libération. 

Une fois libéré, Paquette veut faire du bénévolat auprès des personnes âgées et s’impliquer auprès des alcooliques et des détenus. Il demandait sa libération conditionnelle totale, mais les commissaires ont refusé. Ils l’envoient en maison de transition, mais pour six mois, pour commencer.

« La Commission retient que ce délit grave qui comporte une grande préparation et une planification sophistiquée aurait pu avoir des conséquences irréversibles. Il s’insère dans votre schème de pensée et de valeurs délinquantes, de votre propension à vouloir faire de l’argent facile au mépris des normes sociales. Il met en évidence votre difficulté à abandonner complètement le monde dans lequel vous avez longtemps évolué. Cependant, depuis cette présente incarcération, vous semblez vouloir changer votre mode de vie », écrivent notamment les commissaires. 

Paquette ne pourra fréquenter toute personne étant impliquée dans des crimes.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou à l’adresse postale de La Presse

Hochelaga

Un homme victime d’un homicide après un vol

Une tentative de vol dans un dépanneur semble être à l’origine du 28e homicide de l’année survenu sur le territoire du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Un homme de 34 ans est mort vers 20 h 45, hier soir, après avoir vraisemblablement tenté de commettre un vol dans un dépanneur de la rue Nicolet, au nord de la rue Ontario, dans l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. Son décès a été constaté après qu’il a été transporté à l’hôpital dans un état critique. Selon les premiers éléments de l’enquête du SPVM, le jeune homme tentait de prendre la fuite quand il aurait été rattrapé par des citoyens. L’individu a été retrouvé au sol à l’arrivée des policiers, inconscient, entouré de plusieurs personnes. Dans cette affaire, trois hommes âgés respectivement de 37, 48 et 78 ans sont considérés par le SPVM comme des témoins importants. Ils seront rencontrés par les enquêteurs pour évaluer leur « degré d’implication », a précisé Andrée-Anne Picard, porte-parole du SPVM. — Sara Champagne, La Presse

Industrie ferroviaire

Denis Coderre au C.A. d’Eurostar

L’ex-maire de Montréal Denis Coderre a annoncé hier soir sur Twitter qu’il était désormais membre du conseil d’administration de la société ferroviaire Eurostar. Celle-ci dessert une trentaine de villes en France, au Royaume-Uni, en Belgique et aux Pays-Bas. « Vraiment très heureux de ce magnifique défi européen », a indiqué M. Coderre dans son tweet. Au conseil d’Eurostar, il rejoint notamment Olivier Fortin et Patrick Bastien, deux directeurs de CDPQ Paris, filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec. Battu aux élections municipales de novembre 2017, l’ex-député libéral fédéral a depuis été nommé conseiller spécial au sein du Groupe Stingray et ambassadeur pour la Fondation de l’Hôpital général juif de Montréal. 

— Simon-Olivier Lorange, La Presse

Laval

Une piétonne fauchée mortellement par un véhicule de déneigement

Une piétonne de 62 ans est morte renversée par un véhicule de déneigement privé, vers 6 h 40 hier matin, à Laval. Le drame est survenu dans le stationnement d’une station-service Shell, à l’angle du boulevard du Souvenir et du boulevard Laval, dans le quartier Laval-des-Rapides. L’opérateur du véhicule de déneigement est sous le choc. Il a été rencontré par les enquêteurs du Service de police de Laval (SPL). Tout indique qu’il s’agit d’un accident. Le conducteur n’aurait pas vu la femme à cause d’une visibilité réduite. Le SPL a appris que la victime était une employée de cette station-service et qu’elle se rendait au travail. Des agents de police ont avisé le conjoint de la victime. Aucun élément criminel n’est pour le moment envisagé par les enquêteurs de la police. De récentes données de la Société d’assurance automobile du Québec publiées en début de semaine par Le Journal de Québec révélaient que depuis 2015, de plus en plus de véhicules de déneigement étaient impliqués dans des accidents causant des dommages matériels, des blessures et des décès. En 2015-2016, 490 accidents ont impliqué un véhicule de déneigement alors qu’il y en a eu 670 en 2016-2017 et 868 de 2017 à 2018. — Sara Champagne, La Presse

Région métropolitaine de Montréal

Sondage discret sur le tarif des transports collectifs

Seriez-vous prêt à payer plus cher pour utiliser un système de transport plus sophistiqué comme le Réseau express métropolitain (REM) ou un train de banlieue, au lieu d’un autobus ? Serait-il pertinent de pouvoir payer son billet dans les transports collectifs avec une carte de crédit ou un téléphone ? Pourquoi pas une carte d’accès universel, ou une application de téléphone intelligent, qui collecterait toutes les données de vos déplacements et vous enverrait une facture personnelle à la fin du mois ? Les personnes à faible revenu, les aînés, les étudiants doivent-ils avoir droit à un tarif réduit ? La façon de payer un passage ou un abonnement aux réseaux de transports collectifs pourrait bien, d’ici quelques années, être radicalement différente des boîtes de perception et des bornes d’accès du métro qu’on connaît aujourd’hui. Dans un sondage web qui circule discrètement depuis déjà quelques semaines, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) ouvre une multitude de possibilités, dont celle de tarifs différenciés selon les heures, le moment de la journée ou le mode de transport utilisé. Il faut environ 15 minutes pour répondre au sondage. On peut le faire jusqu’au 21 décembre.

— Bruno Bisson, La Presse

Une dixième journée de grève à la SAQ

Les quelque 5500 employés syndiqués de la Société des alcools du Québec (SAQ) tiennent aujourd’hui une 10e journée de grève. Une partie de ces grévistes se rendra à Québec pour manifester contre « l’impasse » qui persiste sur la question salariale « malgré les avancées réalisées », a fait savoir le Syndicat des employés de magasins et de bureaux de la SAQ par voie de communiqué. Le syndicat a le mandat d’utiliser jusqu’à 14 autres journées de grève supplémentaires.

— La Presse

Précision

Enseigne d’Archambault

Dans la chronique « Encore une histoire de patrimoine bafouée », publiée avant-hier, nous avons écrit que Québecor avait demandé le retrait de l’enseigne d’Archambault sur un bâtiment qui lui appartient au coin des rues Sainte-Catherine et Berri, à Montréal. Nos efforts pour joindre un porte-parole de Québecor étaient restés vains. Or, en fin de journée, lundi, l’entreprise a publié sur Twitter un message dans lequel on se disait « surpris » et « déçu » de constater que Renaud-Bray, propriétaire des magasins Archambault, avait « procédé à la désinstallation complète » de l’enseigne. Québecor précise avoir « demandé que l’enseigne Archambault soit déplacée de quelques mètres pour qu’elle se trouve à la nouvelle entrée de l’édifice qui abrite maintenant le magasin, et ainsi éviter la confusion des clients ». L’entreprise dit vouloir « collaborer avec la Ville de Montréal et Renaud-Bray » pour assurer la conservation de l’enseigne.

Rectificatif

Nutrition

Dans l’article intitulé « Un festin… déshydraté » publié hier dans Pause Oxygène, nous avons écrit par erreur qu’Odile Dumais était nutritionniste. En réalité, elle est titulaire d’une maîtrise en nutrition, mais elle ne porte pas le titre de nutritionniste. Nos excuses.

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