Personnalité de la semaine

Michel de la Chenelière

Grâce à un don de 2 millions au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), Michel de la Chenelière permet à l’institution montréalaise d’accroître ses activités éducatives, sociales et thérapeutiques. Il est notre personnalité de la semaine.

Ce don de 2 millions, annoncé le 9 novembre, vient s’ajouter à un premier don de 3 millions du mécène, en 2012. Cette contribution permet d’ajouter un étage supplémentaire au nouveau Pavillon pour la Paix Michal et Renata Hornstein, voué à l’art international et à l’éducation, qui ouvrira ses portes dans un an, et la création de l’Atelier international d’éducation et d’art-thérapie Michel de la Chenelière. À terme, ce sera le plus grand complexe éducatif dans un musée d’art en Amérique du Nord, dépassant notamment ceux du Metropolitan Museum of Art et de l’Art Institute of Chicago, avec plus de 38 000 pieds carrés.

L’Atelier poursuivra et élargira les activités éducatives et sociales du MBAM, qui s’adressent, à travers l’art, à diverses clientèles, des écoliers aux sans-abri, en passant par les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou celles aux prises avec des troubles alimentaires. Déjà, le MBAM a collaboré avec plus de 450 organismes communautaires grâce à son programme Le Musée en partage.

PARCOURS

Michel de la Chenelière est né en Normandie et il est arrivé au Québec en 1969.

« Je suis venu ici pour des vacances avec mon sac à dos. J’étais étudiant en économie et je rêvais de venir en Amérique. Au moment de repartir, j’ai écrit à mes parents pour leur annoncer que je ne revenais plus. Ils m’ont coupé les vivres. Je me suis débrouillé en faisant des petits boulots.

« Je suis tombé par hasard dans le domaine de l’édition de manuels scolaires en étant embauché comme éditeur de livres de mathématiques. J’ai appris mon métier. »

— Michel de la Chenelière

En 1984, il lance sa propre maison d’édition, Chenelière Éducation, et édite d’abord des manuels scolaires en français pour les autres provinces. Il agrandit plus tard l’entreprise en achetant la division française d’un éditeur américain établie au Québec. Il y a sept ans, il a vendu Chenelière Éducation pour se consacrer principalement à ses activités philanthropiques par l’intermédiaire de sa fondation.

« Quand je dirigeais mon entreprise, je travaillais beaucoup et je n’avais pas vraiment le temps de m’intéresser à l’art, dit-il. C’est venu petit à petit. J’habite à quelques pas du musée et j’ai rencontré Nathalie Bondil [directrice et conservatrice en chef du MBAM], qui m’a parlé de leurs activités. Un jour, ils ont eu besoin d’agrandir les locaux d’éducation et d’embaucher du personnel pour accueillir les groupes, et j’ai décidé d’appuyer ce domaine. »

Passionné par les impressionnistes et les Fauves, le philanthrope, qui s’adonne lui aussi à la peinture dans ses temps libres, croit aux vertus bénéfiques de l’art sur l’être humain, des vertus de plus en plus confirmées par la science.

« Ça donne des résultats, dit-il. On voit le bien spectaculaire que ça peut faire aux gens. C’est intéressant de voir l’implication des équipes fabuleuses du musée et de constater les effets de l’éducation artistique sur les plus jeunes, mais aussi sur les adultes. Tous ces groupes communautaires qui viennent ici, ces gens qui n’iraient jamais au musée sinon... Je suis persuadé qu’un jour, les psychiatres vont prescrire des visites au musée. Je pense aussi que ça aide à lutter contre la violence à l’école, l’intimidation, le décrochage scolaire et la radicalisation. Aujourd’hui, les gens sont bombardés d’images partout. Les arts visuels sont un véhicule intéressant pour passer des messages. »

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