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OPINION

YÉMEN Le pire ennemi des femmes à la vice-présidence d’ONU Femmes

L’Organisation des Nations unies n’a pas fini de nous étonner. Encore cette semaine, ONU Femmes, « l’entité des Nations unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes », vient d’élire le Yémen à la vice-présidence de son conseil exécutif.

Le Yémen est classé bon dernier (149e sur 149) dans la liste de classement des États du monde en matière d’égalité et d’émancipation des femmes (Rapport sur l’écart entre les sexes dans le monde publié par le Forum économique mondial).

Selon UN Watch, un organe de surveillance de l’ONU, « élire le Yémen pour défendre les droits des femmes, c’est comme nommer un pyromane chef des pompiers de la ville ». UN Watch demande au Secrétaire général Antonio Guterres et au Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, de dénoncer cette décision absurde et moralement répréhensible, qui constitue un message condamnable lancé par l’organisme responsable de protéger les femmes contre la discrimination.

En vertu de quelle logique, se demande-t-on, l’ONU peut-elle élire ainsi un pays qui permet les mutilations génitales, où une femme ne peut obtenir de soins médicaux sans l’autorisation d’un homme de sa famille et où le témoignage d’une femme devant un tribunal ne vaut que la moitié de celui d’un homme ?

On rappelle qu’une femme yéménite ne peut se marier sans la permission de l’homme qui est son gardien et qu’elle est victime de discrimination générale dans tous les secteurs d’activités comme l’emploi, l’éducation et le logement.

Cette élection est dénoncée comme un affront à tous ceux et à toutes celles qui luttent pour les droits des femmes, d’autant plus que le Yémen acquiert ainsi une forte influence dans l’élaboration des politiques mondiales en matière d’égalité et d’autonomisation des femmes. Selon beaucoup, cette influence ne pourra être que négative et rétrograde. Quelques autres y voient une victoire de l’inclusion. L’avenir nous dira ce qu’il en est.

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