Il faut cesser de rêver aux Blues
C’est Joel Armia qui a tout résumé d’un coup, et mieux que quiconque, après une nouvelle défaite douloureuse, dans un autre vestiaire défait, lundi soir au Centre Bell.
« Nous avons été impliqués dans plusieurs matchs comme celui-ci depuis le début de la saison, a expliqué le sympathique Finlandais. C’est souvent comme ça : on connaît une bonne période de jeu, mais aussi une mauvaise, et puis on finit par perdre le match. »
La saison 2019-2020 du Canadien, c’est en plein ça, et c’est aussi en plein ce que l’on a vu en ce petit lundi soir, théâtre d’une défaite de 4-2 face aux Capitals de Washington sans Alexander Ovechkin, que l’on a surpris devant la grille aux hot-dogs dans la salle des médias au cours de la soirée.
Pour un Canadien qui a un besoin criant de victoires, une visite des Caps sans le numéro 8 était une excellente occasion, mais non. De fait, le mot « sloppy », que l’on pourrait vaguement traduire par « tout croche », a dû être prononcé au moins 20 fois lundi soir dans ce vestiaire. Avec raison.
Alors maintenant, on fait quoi ? La première chose à faire, ce serait probablement de cesser de citer les Blues en exemple. Oui, le club de St. Louis s’est rendu jusqu’au bout après être parti de la 31e place il y a un an, mais ça, c’est un peu comme une bonne chanson de Dexys Midnight Runners : ça n’arrivera pas chaque année.
Il y a un an, les Blues étaient embarqués dans une série de 11 victoires, tandis que le Canadien n’a jamais remporté plus de trois matchs de suite cette saison. Même le retour imminent des Drouin, Gallagher et autres Byron ne va rien y changer, parce que le trou que s’est creusé cette équipe est devenu trop profond.
De la même manière, il faut cesser de parler de malchance, de mauvais bonds de la rondelle, des blessés comme si c’était seulement le Canadien qui devait composer avec cette réalité.
À un certain moment, les meilleures équipes savent surmonter ces obstacles placés sur leur route. Le Canadien ne fait pas partie des équipes qui peuvent y parvenir.
Il faut souligner qu’en date d’aujourd’hui, le club montréalais se retrouve avec une fiche de 10 victoires et un cumulatif de 17 défaites au Centre Bell. Dans cette ligue, il n’y a personne qui peut rêver aux séries sans pouvoir au moins jouer pour une moyenne de ,500 à domicile.
Il n’y a personne non plus qui peut survivre à une telle soirée de la part de son défenseur numéro un, parce qu’on va se le dire, cette performance de Shea Weber fut l’une de ses pires de la saison.
Avec tout ça, Carey Price a dû se sentir bien seul. Le gardien a bataillé pendant toute la soirée et il a passé le plus clair de son temps à réparer les nombreuses gaffes de ses coéquipiers. Il a très bien joué, aussi bien que son rival d’en face, Braden Holtby, carrément magique par moments. La différence, c’est que le gardien des Capitals a pu profiter d’un appui offensif de la part de ses coéquipiers.
Alors, il reste 31 matchs. La direction du Canadien devrait en profiter pour évaluer la formation actuelle en vue de la saison prochaine, déterminer les points forts, les faiblesses, identifier les joueurs que l’on va chercher à garder, et puis ceux qu’il faudra remplacer ou pousser gentiment vers la porte.
Ce serait constructif de faire ça. Beaucoup plus, en tout cas, que de perdre du temps à rêver aux Blues de St. Louis.
Prochain match : Canadien c. Sabres, jeudi soir (19 h) à Buffalo